FORMALITES ADMINISTRATIVES

« Cette année, je fais le PCT. »
Voilà. C’est décidé.

Parfait. Sauf qu’il ne suffit pas de jeter une poignée de trucs dans un sac à dos et de grimper dans le premier avion venu. Il ne suffit pas de juste mettre un pied devant l’autre. Non non non. Y a tout un paquet de petits détails à régler avant.

1/ Le visa
Et oui ! Avec un passeport européen, c’est devenu tellement facile de voyager partout qu’on en oublierait presque que parfois, il faut un visa. En particulier quand on a l’intention de rester plus de 90 jours aux Etats-Unis. En dessous de 90 jours, easy breezy, il suffit de compléter le formulaire d’exemption de visa (ESTA), de payer 14USD en ligne, et hop ! vous voilà partis pour des vacances de 3 mois maximum. Le formulaire est valable 2 ans et le nombre d’entrées n’est pas limité. Fort bien. Sauf que cette fois, ça va durer nettement plus que 3 mois. Et dans ce cas là, il faut repasser par la case « visa ».
Pour ça, il faut lire attentivement les consignes sur le site de l’ambassade américaine, remplir un monstrueusement long formulaire en ligne, payer son visa (160 USD) et prendre rendez-vous à l’ambassade américaine la plus proche de chez vous. Moi, à ce moment-là, j’étais à Tunis. Je ne sais donc pas comment ça se passe à Paris mais à Tunis, j’ai du aller déposer mon passeport un matin (moment particulièrement stressant quand vous avez déjà dans votre passeport un visa libyen et que le président américain a décrété une semaine plus tôt de mettre la Libye sur liste noire…) et revenir chercher mon précieux sésame 2 jours plus tard. Libération, joie, euphorie… bref, vous avez désormais le droit de vous balader pendant 6 mois d’affilée en compagnie des serpents à sonnettes et autres ours bruns en toute légalité.

2/ Le PCT permit
C’est pas parce que les autorités américaines vous ont autorisé à venir gambader dans les montagnes pendant la moitié d’une année que vous pouvez faire ce qui vous chante. Le PCT traverse un bon nombre de parcs nationaux et autres zones réglementées et il vous faut maintenant obtenir les permis de randonnée et de camping adéquats. Heureusement, les choses sont bien faites et la PCTA (Pacific Crest Trail Association) a créé un permis unique pour simplifier la vie des aspirants thru-hikers. Ce permis regroupe en quelque sorte toutes les autorisations nécessaires dans toutes les zones traversées le long du parcours. Evidemment, si vous avez envie de faire des excursions supplémentaires, il se peut que vous ayez besoin d’un papier supplémentaire mais généralement, on obtient ces documents auprès des bureaux de rangers dans les parcs concernés. Et puis si vous n’avez pas envie de faire le PCT en entier, vous pouvez vous contenter uniquement des permis nécessaires pour les zones que vous allez traverser.
Le PCT permit est gratuit. Mais avec une limite de 50 départs par jour à la frontière mexicaine, obtenir un PCT permit est loin d’être une expérience de tout repos… Pour info, ce permis n’est pas demandé lorsque vous démarrez au terminus sud à Campo. En fait, la PCTA compte sur l’autodiscipline des aspirants thru-hikers pour qu’ils respectent leur date de départ. Il faut vous dire que pendant près de 2 mois, 50 personnes par jour vont fouler le trail. Afin de protéger l’environnement et faire en sorte que l’expérience soit la plus agréable pour tout le monde, il vaut mieux que ce nombre soit respecté. A quoi ressemblerait le trail si on laissait 100 personnes partir en même temps ? Un long serpent de randonneurs générant un nombre incalculable de déchets, campant aux mêmes endroits et prélevant les ressources en eau déjà limitées du désert sud-californien… Ouais, ça fait pas rêver. Le principe de cette aventure est de pouvoir profiter de la nature et d’y limiter son propre impact. Se forcer à respecter cette petite contrainte est donc un moindre mal.
Une petite dose de chance, une quinzaine de jours d’attente et vous voilà maintenant l’heureux détenteur d’un PCT permit. Cette fois, ça y est, vous êtes parés ! Presque…

3/ Le California Campfire Permit
Celui-là n’est pas obligatoire mais si vous avez l’intention d’utiliser un réchaud ou de faire un feu de camp tandis que vous traversez la Californie, vous devez obtenir le California Campfire Permit. Celui-ci aussi est gratuit. Une petite vidéo à regarder, une petite dizaine de questions et vous pouvez imprimer votre précieux permis. Bien sûr, certains essayent d’alléger leurs sacs à dos au maximum et sont donc prêts à se passer de réchaud. Pas moi. Manger chaud après une journée entière à patauger dans la neige n’a pas de prix.

4/ Le Canada Border Services Agency permit
Oui parce que là, vous avez maintenant bien le droit de démarrer votre trail, bien le droit de camper un peu partout et de jouer avec votre réchaud mais vous n’avez pas le droit de finir.
En effet, si tout va bien, vous finirez par entrer au Canada. Le trail se finit à Manning Park, un peu à l’Est de Vancouver. Sauf qu’à Manning Park, y a pas vraiment de poste frontière où faire joyeusement tamponner votre passeport. Y en a même pas du tout. Sauf qu’un fois que vous aurez fini votre petite balade, vous voudrez sûrement rentrer chez vous. Et allez vous présenter dans un aéroport quelconque pour quitter un pays dans lequel vous n’êtes jamais officiellement entrés… je vous promets de chouettes moments en perspective.
Le Canada peut donc vous fournir un document vous autorisant exceptionnellement à entrer sur son territoire à pieds et sans passer par la douane comme tout le monde. C’est le Canada Border Services Agency permit. Celui-là encore est gratuit.

Voilà. Maintenant que toute la paperasse est en ordre, on va pouvoir y aller. Enfin… on n’a plus d’excuses pour ne pas y aller. Il est donc temps de prendre son courage à deux mains et puis… y a plus qu’à !

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