Le Mékong, long fleuve tranquille…

S’il est bien un fleuve mythique dont le nom fait rêver, c’est le Mékong. En tout cas moi, ça me fait rêver. Juste le nom déjà… Mé-kong… C’est chouette , non ?

Troisième plus grand fleuve d’Asie, il prend sa source dans les hauts plateaux himalayens tibétains et traverse le Laos, le Cambodge et la Thaïlande avant de finir par s’étaler au Vietnam en un immense delta.

Les terres du delta sont si fertiles que les rizières produisent jusqu’à 4 récoltes par an ce qui permet au Vietnam d’être le deuxième exportateur mondial de riz (derrière la Thaïlande). C’est également là qu’on trouve les plus grandes fermes piscicoles spécialisées dans l’élevage du bien connu panga (… beurk !). Et puis c’est aussi là qu’on trouve les derniers descendants des Chams, les seuls Vietnamiens musulmans. Et bien sûr, une tripotée de villages et de marchés flottants. Bref, il y a de quoi s’occuper dans le delta.

J’avais 2 options : soit je me débrouillais toute seule pour aller visiter 1 ou 2 villages et pagayer au milieu d’un marché puis je revenais sur Saigon pour repartir aussi sec vers la frontière cambodgienne (oui, mon visa arrive à expiration, faut s’en aller maintenant ma p’tite dame !), soit je passais par un tour organisé par une agence. Là encore, 2 sous-options : payer une fortune pour faire un truc un peu exclusif ou payer pas trop cher pour faire un circuit bien classique et bien touristique. Avec un peu plus de temps devant moi, j’aurais choisi l’option free-lance (et si c’était à refaire, je me débrouillerai pour avoir plus de temps), mais là, je n’ai plus de temps et le Ministre des Finances m’a lancé un regard noir donc… j’ai opté pour le circuit organisé de masse.

Tout n’est pas à jeter dans ces 3 jours. D’abord, j’ai rencontré un Anglais très rigolo avec qui j’ai eu une conversation surréaliste sur la téquenique et la taquetique footballistique. Un autre qui n’a jamais voulu croire que j’étais française (« But your english is so good ! »… pfiou ! gros enflage de chevilles !). J’ai vu les plus grosses araignées qui existent au monde (je peux pas croire qu’il en existe de plus grosses et si, par hasard, il en existe, je ne veux pas le savoir). J’ai eu l’occasion de déployer ma moustiquaire validée par l’OMS. J’ai mangé un sandwich au steak et au pâté (oui, dans le même sandwich). J’ai visité une fabrique de bonbons à base de noix de coco. Une fabrique à nouilles de riz. Changé 7 fois de bus. Pris 5 bateaux. Me suis réveillée 2 fois à 6h (quoi ? bah non, ça ne m’arrive plus tous les jours !). Ai négocié des ananas en gros (même si ce n’était pas LE plus gros marché flottant du Mékong et qu’il y avait probablement autant de touristes que de Vietnamiens, c’était très sympa). Mangé du crocodile. Nourri des pangas. Et j’ai fini par traverser la frontière.

D’ailleurs, c’était plutôt rigolo cette frontière. J’ai choisi la version maritime (j’ai remonté le Mékong jusqu’à Phnom Penh en bateau). En quittant le Vietnam, le poste frontière est une baraque en béton posée sur une dizaine de pilotis au bord de la rivière. Tu rentres, tu donnes ton passeport, on te le tamponne, ça y est, t’es sorti du Vietnam. En arrivant au Cambodge, tu descends du bateau sur un petit ponton en bois brinquebalant, tu traverses les roseaux sur une planchette vermoulue puis tu vas dans un petit bureau avec un seul guichet grillagé où des poules ont fait leurs nids sous les pieds du douanier et 3 coups de tampon plus tard… Welcome in Cambodia !

Alors, le Vietnam c’était déjà pas un pays riche mais le Cambodge… c’est mon Ministre des Finances qui va être content !

Bon, ils ont pas un rond pour construire un petit pont digne de ce nom mais par contre, le chef des douaniers, il a une voiture de sport… pour pourchasser les clandestins, sûrement…

Et donc, me voici à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Mais ça, c’est l’histoire de demain… En attendant, je vous ai fait des centaines de photos sous un soleil de plomb et c’est par .

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