PCT Day 143 : Time to end this !

Je suis réveillée à 4h30 par la toile de ma tente qui s’écroule lentement sur mon visage et Spider qui dit : « We’re gunna die… » Mais… qu’est ce qu’il se passe encore… Et puis je réalise. Il neige depuis plusieurs heures et la tente est juste en train de collapser sous le poids de la neige. Je donne des coups de pieds et des coups de poings depuis mon sac de couchage mais la neige est trop lourde et les piquets de la tente n’arrivent pas à se remettre en place.

Je prends mon courage à deux mains et je m’extraie de mon sac de couchage. Mes chaussures sont toujours sous le auvent mais écrasées, elles aussi, par le poids de la neige et je mets un moment à les retrouver. Au moins, elles sont sèches. Je sors de la tente pour découvrir qu’il a y presque 25cm de neige tout autour de nous. Je me mets à secouer la tente, creuser dans la neige pour la dégager, redresser les piquets, remettre la toile à sa place et je me dépêche de retourner dans mon sac de couchage, des flocons plein la tête. Je me rendors…

On a décidé qu’on allait faire la grasse mat’ mais à 6h, la tente est à nouveau en train de s’écrouler et je suis franchement plus d’humeur. Il ne neige plus mais tout est froid et évidemment mouillé. Je sors de ma tente et croise le regard de Lucie qui émerge elle aussi. « Non mais sans déconner !! On aura tout eu !! » Et d’un commun accord, on abandonne l’idée de visiter Yosemite. Ce soir, on dormira à San Francisco. It’s time to end this !!

Je récupère ma petite culotte que j’avais lavée et mise à sécher sur une branche. Elle est gelée. Je ne sais même pas par quel bout commencer à ranger mes affaires. Tout est trempé et à force de piétiner dans la neige, mes chaussures commencent à prendre l’eau elles aussi.

Spider émerge enfin avec un bon mal de cheveux (il a fêté un peu plus que nous la fin de notre épopée…) et il nous regarde ranger tout en répétant « This is awesome… » et on ne sait pas si on doit lui hurler dessus ou éclater de rire. Mais on commence à avoir froid alors on remballe nos affaires et on va jusqu’au petit magasin le long de la route histoire de prendre un café bien chaud. Au moment de sortir du camping, on voit les rangers demander aux voitures de faire demi-retour et retourner à leurs emplacements. La route est fermée à cause de la neige et personne ne sait vraiment quand elle sera ouverte de nouveau. Dans 1 heure, dans 4 heures, demain… ?

Comme on ne peut pas faire grand chose, on va tuer le temps sur le parking devant le magasin. Tous les gens qui essayent de quitter Tuolumne Meadows sont coincés et les gens déambulent sur la route sans trop quoi savoir faire, un café à la main, discutant les uns avec les autres.

Vers 11h, soudain, les voitures se remettent à passer. La route est ouverte !! On se poste rapidement sur le bord de la route, nos pouces levés bien haut et 10 minutes plus tard, une voiture s’arrête. C’est un couple d’Israéliens en pré-lune de miel (ils vont se marier dans 1 mois à New York) et ils sont prêts à nous déposer à Yosemite Valley.  C’est un début et on se dépêche de grimper dans la voiture. Là, calés sur la banquette arrière, le chauffage à fond, on s’endormirait presque. Si ce n’est qu’on est sur une route de montagne et que notre propre odeur après 8 jours sans voir une douche nous rendrait presque nauséeux…

Une heure et 40 miles plus tard, on se fait déposer à une station service. On y trouve un autre hiker assis par terre et on entame la conversation. Il se trouve qu’il était sur le JMT et qu’il vient de se faire évacuer par hélicoptère parce qu’il a eu peur de la neige et qu’il n’avait pas les bonnes chaussures. Du coup, il a appuyé sur le « SOS » de son Spot. On regarde ses pieds. Il a les mêmes chaussures que nous. On retourne se poster sur le bord de la route.

Moins de 5 voitures plus tard, un couple de hikers dans la soixantaine s’arrête. Ils viennent de finir leur semaine de rando et rentrent chez eux. Ils proposent de nous déposer 30 miles plus loin. Ça nous rapproche de San Francisco, on dit banco.

On atterrit donc dans la charmante bourgade de Groveland où on se précipite dans le premier resto mexicain parce qu’après tout, on vient de faire 70 miles et on meurt de faim. Une fois rassasiés, on se remet au bord de la route et encore une fois, notre hitching karma nous trouve un ride en moins de 30 minutes. Cette fois, c’est une fille dans un vieux van qui nous emmène jusqu’à Escalon. Je grimpe à l’avant, Spider et Lucie se couchent sur le lit à l’arrière et on est repartis ! On se rapproche toujours de San Francisco et le paysage change. Les montagnes couvertes de neige ne sont plus qu’une silhouette à l’horizon et on a maintenant des champs d’orangers à perte de vue.

On arrive à Escalon et on se fait déposer à une station service à la sortie de la ville. Il nous reste encore près de 90 miles à faire pour rejoindre San Francisco et il est déjà 16h… on a toujours été plutôt chanceux avec le stop jusque là mais on commence à se demander si on va réussir à atteindre notre but d’ici la fin de la journée. On est maintenant vraiment loin du trail, on ressemble à des sans-abris crasseux et on est au bord d’une autoroute. Bref, c’est pas gagné.

Mais on reste optimistes et on se poste une dernière fois au bord de la route. Les minutes passent… Au bout de 30 minutes, je commence à regarder nos autres options. La journée est longue et on a vraiment envie d’être à San Francisco ce soir. Quelques minutes plus tard, une voiture s’arrête. Sauf que… c’est une voiture de police… En sort Officer Cute qui nous explique que quelqu’un a appelé les flics pour nous dénoncer parce que faire du stop en Californie est illégal. « WHAT??? Mais… ça fait 5 mois qu’on fait ça !!! » s’écrie Spider alors qu’on lui fait signe de se taire à grands renforts de sourcils froncés. Officer Cute rigole. Il voit bien qu’on n’est pas de dangereux criminels et après avoir contrôlé nos identités, il nous dit que personnellement, il s’en fout pas mal qu’on fasse du stop mais que puisqu’on a été dénoncés, on peut pas rester là et qu’on ferait mieux de prendre un bus. On prend une photo souvenir avec lui puis on s’éloigne.

Aux grands maux les grands remèdes, on s’installe au Starbucks et on décide de prendre un Uber jusqu’à Dublin 55 miles plus loin d’où on pourra rejoindre San Francisco en train. Notre chauffeur arrive 20 minutes plus tard et on file à bonne allure sur l’autoroute alors que le trafic est bouché dans l’autre sens. Il est presque 17h30 et les gens sont en train de rentrer chez eux après leur journée de travail à San Francisco. Notre conductrice est très bavarde et ni Lucie ni moi n’avons vraiment la force de papoter alors on laisse Spider faire la conversation. Rapidement, on en arrive au traditionnel « Alors ? Vous venez d’où ? » et quand on répond « De France… », la voilà qui s’exclame « Oh ! France ! C’est une région de ce grand pays, hein ? L’Europe !! ». On sait pas trop quoi répondre. Puis elle ajoute : « Hey ! Je suis pas allée à l’école mais je suis maligne… »

Quand on arrive à Dublin, il est presque 19h. On a encore un train à prendre puis un métro pour rejoindre notre nouvelle maison et on est crevés. Être en ville est épuisant après tout ce temps passé dans les forêts et les montagnes. Tout est trop bruyant, trop coloré, trop rapide, trop agressif.

On finit par arriver à la maison. Il est 22h. On a du mal à croire qu’on s’est réveillés sous 25cm de neige ce matin. On est tellement heureux d’avoir un toit au-dessus de la tête et de pouvoir passer de longues minutes sous la douche… Et comment on sait qu’on est revenus à la civilisation ? Parce qu’à 23h passé, on peut se faire livrer une pizza géante qu’on dévore en 12 secondes, assis par terre en tailleur et en pyjama, avant de tomber de sommeil.

Demain, on commence notre phase de transition vers l’autre monde. Celui où il faudra bientôt redevenir un membre fonctionnel de la société. Bouh…

PCT Day 142 : Dernier col

du Mile 926 à Tuolumne Meadows (mile 942)

Le réveil sonne une dernière fois à 6h, j’extraie une dernière fois ma main de mon sac de couchage pour dégonfler mon matelas et le traditionnel « pschhhhhhhh… » achève de donner le signal : LAST DAY ON THE TRAIL !!!

Il fait super froid mais le ciel est bleu et pas un nuage à l’horizon. J’avale mon dernier paquet d’oatmeal et fourre quelques barres dans mes poches. Malgré les gants, mes mains sont gelées alors que je démonte ma tente. Tous ces gestes sont devenus tellement automatiques, je pourrais faire mon sac les yeux fermés. Et pourtant, tout ça va s’arrêter dès demain.

En attendant, comme chaque matin, on se met en route. Moins de 4 miles avant d’atteindre le dernier col, Donohue Pass. L’ascension n’est pas très difficile mais le vent est de plus en plus fort et glacial. On prend à peine le temps de prendre une photo au sommet et on se dépêche de redescendre de l’autre côté. Et l’autre côté, c’est Yosemite National Park. Yosemite et ses ours. Yosemite et ses rangers qui contrôlent les hikers pour être sûrs qu’ils ont une bear can et qui, selon la rumeur, les escortent jusqu’à la sortie si c’est pas le cas. C’est donc la dernière descente puis c’est plat jusqu’à Tuolumne Meadows. On est à nouveau sur le tracé du JMT et on croise un paquet de gens, encore tout frais et tout excités de commencer leur trail. Au détour du chemin, je vois Lucie en train de discuter avec un ranger, son sac posé à terre et elle range des papiers dedans ! IS IT HAPPENING ??? Enfin ! Après 5 mois à battre la campagne, quelqu’un nous demande enfin notre PCT permit. Ce petit bout de papier qu’on a tellement galéré à obtenir et dont personne jusqu’à aujourd’hui ne s’est plus soucié que de sa dernière culotte… Et il nous demande même si on a une bear can. Nous, on est tellement contentes que quelqu’un nous le demande qu’on est prêtes à les sortir de nos sacs mais non non… il voulait juste savoir, pas la peine de lui montrer.

On est tellement ravis de terminer. Les derniers jours ont été si froids, ça sent la fin de la hiking season. Puis là, tout simplement, on en a marre. On est fatigués et on a qu’une envie, c’est d’arriver. On est même tellement pressés qu’on fait à peine une pause pour le déjeuner et on enchaîne les miles le plus vite possible. Et finalement… Tuolumne Meadows.

On va encore camper ce soir mais avant toute chose, on avale un gros burger et une bière bien fraîche. Je récupère ma bounce box pour la dernière fois. La poste américaine aura été infaillible jusqu’au dernier jour. Alors qu’on est sur le point de s’éloigner du guichet, le gars me demande : « Vous êtes bien préparés pour la tempête ce soir ? » … Hein ?!?! Quoi ?!?! Quelle tempête ?? « Ouais… 80% de chace qu’il neige cette nuit… Stay warm and safe !! » Bah voilà… manquait plus que ça…

Du coup, on va installer nos tentes au camping et on achète du bois pour faire un feu. Le bois est un peu humide et on met un temps infini à obtenir autre chose que de la fumée. Heureusement, un bon samaritain d’environ 80 ans vient nous donner un coup de main et on passe la soirée à papoter avec lui autour du feu jusqu’à ce qu’on soit sur le point de s’endormir debout.

Demain, on commence une nouvelle vie de touriste. Demain, on va visiter Yosemite.

PCT Day 141 : Avant dernier jour !

du Mile 911 au Mile 926

La nuit a été moins froide que prévue et ma tente est miraculeusement sèche ce matin. En plus le vent est tombé et je n’ai pas besoin de développer des trésors d’ingénierie pour allumer mon réchaud et préparer mon chocolat chaud.

Notre voisine de camping est déjà réveillée et elle est très en forme ce matin. Elle a déjà eu le temps de fumer 4 pipes de weed avant de nous en proposer (euh… non merci, jamais avant le petit dej…) et elle continue à nous raconter sa vie pendant qu’on prend notre petit dej et qu’on range nos affaires. Elle est gentille mais pendant un moment, je me demande comment on va faire pour qu’elle nous lâche la grappe. Malheureusement (heureusement ?), c’est son dernier jour sur le trail : elle repart vers Mammoth, nous dit au revoir et on reprend la route chacun de notre côté.

Le trail est plutôt easy ce matin. Les gros nuages s’amoncellent déjà dans un coin du ciel mais on dirait qu’on va dans la direction opposée. On arrive assez rapidement à Agnew Meadow. Le parking du trailhead est plein à craquer alors qu’on est au beau milieu de nulle part et on se demande bien où sont tous ces gens vu qu’on a croisé personne depuis la veille. On fait une petite pause mais on remet vite en route parce qu’il fait vraiment froid dès qu’on s’arrête.

J’arrive à avoir du réseau presque tout le long du chemin et discute sur whatsapp avec Spider qui n’a pas quitté Reds Meadow avant 8h30 et n’arrive pas à nous rattraper. Mon genou commence à bugger après 10 miles donc on laisse rapidement tomber l’idée de franchir Donahue Pass en fin de journée et on opte plutôt pour une longue pause déjeuner au bord de Thousand Islands Lake. C’est vraiment agréable, très joli malgré le vent qui rafraîchit bien et surtout… on n’a pas encore rejoint le tracé du JMT et y a personne.

Spider ne nous a toujours pas rattrapées et je galère un peu pour les 5 derniers miles de la journée avec mon genou. Je croise Simba, un hiker qui marche southbound et que je n’ai pas vu depuis Bishop. Il veut encore finir la Sierra puis retourner dans le Washington où il lui reste 300 miles. On discute des différents endroits où faire son resupply puis on continue notre chemin chacun de notre côté. Je finis par rejoindre Lucie qui nous a trouvé un petit campsite très bien pour notre dernière nuit officielle sur le trail. Il est encore tôt mais on préfère vraiment passer le col demain matin plutôt que de forcer sur mon genou et en plus on a une grosse pierre plate chauffée par le soleil en guise de terrasse.

Comme on s’étonne que Spider ne soit toujours pas là, Lucie finit par dire : « Pour un mec qui se prétend ultralight, il a facile 2 pounds de pellicules dans son bonnet… » Ce qui nous fait nous tordre de rire pendant les 20 minutes suivantes. Jusqu’à ce que l’objet de la farce finisse par pointer le bout de son nez en fait. Et comme tous les soirs, on monte les tentes, fait un brin de toilette dans le ruisseau un peu plus bas et prépare le dîner.

Une fois le soleil derrière les montagnes, il fait très froid et on ne reste pas longtemps dehors. On est roulés dans nos sacs de couchage à 19h.

Demain, c’est les 16 derniers miles du trail!!

PCT Day 140 : Reds Meadow

du Mile 901 au Mile 911

Encore une fois, la nuit a été glaciale et ce matin, ma tente est toute givrée et mon sac de couchage mouillé par la condensation. Mais heureusement, on a que 5,5 miles super faciles pour aller à Reds Meadow.

Étonnamment, mon genou est plutôt ok. On arrive donc de bonne heure au magasin/café du resort et on s’offre un deuxième petit dej avec café bacon œufs et pancakes. On s’installe ensuite un petit coin d’herbe au soleil et on fait sécher nos affaires. On a décidé de prendre notre temps. Ce sont nos derniers jours sur le trail et on n’est pas vraiment pressés. En plus, il n’y a que 4,5 miles assez faciles jusqu’au camp. On glandouille donc jusqu’à 16h. Spider veut rester là ce soir car il veut voir le match de football. Lucie et moi préférons y aller. Il nous rejoindra plus tard ce soir ou demain.

Il y a beaucoup de vent quand on repart. On marche dans la forêt et les arbres se balancent doucement, craquant parfois. D’ailleurs, par endroit, certains sont tombés. On se dit que ça serait bien d’éviter d’en prendre un sur la tête..

On s’arrête juste après une rivière. Il y a un campground abandonné mais on se trouve une table de pique-nique et il n’en faut pas plus pour nous rendre heureuses. On mange rapidement. Les rafales de vent éteignent nos réchauds sans arrêt mais j’arrive quand même à faire brûler le fromage que je mets dans mes ramen…

Étonnamment, y a personne autour de nous ce soir. Faut dire que les derniers jours on était entourés de JMT hikers et que le JMT et le PCT se séparent sur cette section. Ça fait du bien de retrouver notre tranquillité ! Alors qu’on s’apprête à aller se coucher, une autre hiker fait son apparition. Elle nous demande si elle peut s’installer près de nous. Elle parle beaucoup mais n’attend pas vraiment de réponse de notre part alors on la regarde s’installer puis quand il commence à faire vraiment trop froid, on se réfugie dans nos tentes.

Plus que 2 dodos !!

PCT Day 139 : Fallait bien que ça arrive…

du Mile 881 au Mile 901

Pour une fois, la nuit n’a pas été trop froide mais le réveil est un peu difficile. Mes vêtements sont froids et humides et j’ai pas vraiment envie de quitter mon sac de couchage. En plus, les jours raccourcissent vite maintenant et ce matin, le soleil n’est même pas encore levé.

On a seulement 3,8 miles jusqu’à Silver Pass. C’est pas très difficile mais je suis lente. Au col, on croise l’Israélien et l’Américain rencontrés 2 semaines auparavant à quelques miles de la frontière canadienne. Ils sont eux aussi revenus dans la Sierra mais en sobo. On croise aussi un hiker qu’on avait pas vu depuis Bishop en juin dernier. C’est rigolo tous ces gens qui ont zappé la Sierra en juin et qui reviennent maintenant. On a tous choisi des options différentes mais finalement, on se retrouve tous au même endroit au même moment.

La descente après le col n’est pas très difficile non plus mais ma cuisse gauche commence à se plaindre. La deuxième montée de la journée n’arrange rien. C’est maintenant mon genou qui devient franchement rouillé. Je boite, je n’arrive plus à avancer et j’ai tellement mal que je me mets à pleurer. Les quelques personnes qui me croisent me regardent bizarrement… Je finis par retrouver Spider et Lucie qui sont en train de déjeuner au bord d’un lac. C’est plutôt inhabituel que je sois autant à la traîne et quand ils me demandent comment ça va… j’éclate en sanglots…

Comme par hasard, il faut que ça arrive alors qu’on est à 3 jours de la fin de notre trail. Je ne sais pas si c’est une déchirure musculaire ou une tendinite. On reconnaît un paramedic croisé à VVR parmi un groupe de hikers qui passe près de nous et je lui demande s’il peut regarder mon genou. Il me conseille de faire un bon straping et de prendre des anti-douleurs.

Je repars donc doucement. Spider a pris une partie de mes affaires pour alléger mon sac. Au début, ça semble aller mieux puis la douleur revient. Je marche lentement. Très lentement. Hyper lentement. Lucie et Spider m’attendent tous les 100 pas pour être sûrs que je ne me suis pas effondrée en chemin. Ils dessinent des petits signes dans la poussière du trail pour me remonter le moral…

On finit par arriver au camp à 18h30 alors que trail était hyper facile et qu’on aurait dû littéralement le survoler. C’est un très grand campsite et il y a énormément de JMT hikers. On arrive tout de même à se trouver un petit coin tranquille un peu à l’écart pour monter nos tentes. Je m’empiffre de ibuprofène et je me fais un cataplasme de Voltarène avant de me coucher.

Demain j’irai jusqu’à Reds Meadow et après, on verra comment mon genou tient…

PCT Day 138 : La première des dernières 

de Vermilion Valley Resort (mile 879) au Mile 881

Ce matin, on n’a pas mis de réveil car le bateau qu’on va prendre pour traverser le lac et retourner sur le trail n’est pas avant 9h. Notre petit détour nous fait zapper quelques miles de trail mais comme on a fait 8 miles jusqu’à Florence Lake, on ne culpabilise pas trop.

Spider vient me secouer à 7h passé car ils ont faim et ils m’attendent pour le petit dej. La nuit a été très froide et ma tente est encore trempée de condensation. Je la laisse donc en plan pour le moment et je profite du resto du resort pour faire le plein de pancakes, oeufs et bacon. On s’est fait un nouveau copain : Ted. Ted est JMT hiker mais il ne fait que 4 à 5 miles par jour. Le reste du temps, il pêche, il fait des siestes, il profite. On aime beaucoup sa philosophie…

En discutant avec Ted, on finit par décider de ne prendre le ferry que cet aprem. De toute façon, on n’est pas pressés et on préfère passer le col suivant le lendemain matin de bonne heure plutôt qu’en fin de journée quand le risque de se prendre un orage sur la tête augmente minute par minute.

Du coup on traîne devant le feu, on fait sécher les tentes (tout le monde est mouillé, pas que moi, na !), on refait le tour de la hiker box au cas où on y découvrirait des trésors, on roule du papier toilette (un art qu’on maîtrise à la perfection maintenant…)

Puis on veut déjeuner au resto avant de repartir mais il leur manque la moitié de la carte et nos sandwiches ne sont franchement pas terribles… On retourne donc profiter du feu avant de partir et à 15h, on ramasse nos affaires et on se dirige vers la plage. Le ferry qui fait d’habitude les trajets est en réparation et on grimpe donc dans un petit bateau. Le trajet ne dure qu’un quart d’heure et de l’autre côté du lac… miracle de la technologie, on a la 3G ! On refait donc une pause. De toute façon, on a que 3,5 miles à faire jusqu’au camp. C’est pas comme si y avait le feu au lac…

En fin d’après-midi, des nuages gris apparaissent dans le fond de notre décor de carte postale mais ils redisparaissent aussitôt et c’est le froid qui arrive. On monte donc les tentes et on se met au lit à 19h30. Dans ma tête, je commence à faire la liste des « derniers ». C’est notre dernière section, la dernière fois qu’on quitte la civilisation pour le trail, c’était notre dernier town day

PCT Day 137 : Des fois, tout se passe comme prévu 

du Mile 856 à Vermilion Valley Resort (mile 879)

La nuit a été froide et ma tente est encore humide ce matin. On a 3,5 petits miles jusqu’au Muir Trail Ranch et sa fameuse hiker box. Et en plus, c’est presque plat. On manque juste de se faire attaquer à la pomme de pin géante par les écureuils qui trouvent qu’on envahit un peu trop leur forêt.

On arrive donc de bonne heure au ranch et effectivement, on pourrait presque se faire un resupply complet juste en piochant dans les différents seaux. On rencontre 2 hikers qui viennent de finir leur section hike. On leur demande comment ils vont quitter le ranch (on cherche toujours le meilleur moyen pour rallier Mono Hot Springs) et ils répondent qu’un hélicopter vient les chercher à 20 minutes d’ici. On n’a pas tous les mêmes problèmes : nous, on récupère du papier toilette dans la hiker box… On aurait pu envoyer nos colis ici mais il nous aurait fallu payer 75USD pour les récupérer. Ça semble carrément excessif. Et pour un endroit où quasiment tous les PCT hikers passent, on trouve que c’est pas très hiker friendly : pas de toilettes, prix prohibitifs pour tout ce qui es à vendre… on ne s’attarde pas.

On prend un side trail qui nous amène jusqu’à Florence Lake. De là, on a repéré une route qui va jusqu’à Mono Hot Springs et on espère bien choper un ride. D’après nos savants calculs, le side trail est supposé faire 8 miles et la route 4. Le side trail est plutôt difficile et quand on rejoint la route, on est au milieu de nulle part. Plus exactement au bout de nulle part. La route finit sur un parking où il y a très peu de voitures et surtout, on ne voit personne. On se met donc à marcher sur la route. Il fait chaud, il n’y a pas d’ombre et Spider qui a peur que la Poste soit fermée quand on arrivera se met à death marcher. Lucie et moi, on en a marre. D’autant plus que la route semble beaucoup plus longue que prévu. Alors qu’on s’est assise au bord de la route, on entend une voiture arriver dans notre dos. C’est tout juste si je me jette pas sous ses roues !

Le gars accepte de nous amener jusqu’à Mono Hot Springs (qui est en fait à 11 miles de là…) et on grimpe à l’arrière du pick-up. Un peu plus loin, on récupère Spider qui court plus qu’il ne marche. Spider monte à l’avant avec notre chauffeur et on voit que la conversation va bon train. En arrivant à Mono Hot Springs, notre chauffeur continue à nous faire la conversation. On réalise qu’il n’est peut-être pas complètement sobre… Il découvre que Lucie est fan de Harry Potter et se met à raconter qu’il écrit lui-même des fan stories plus que bizarres…

Il finit par reprendre sa route et on va récupérer nos colis au magasin qui fait bureau de Poste. Mono Hot Springs est minuscule : ce n’est qu’un resort avec des sources thermales et quelques cabins. Au milieu, il y a juste ce petit magasin et un resto. On s’empresse donc d’aller dévorer un burger et une fois le ventre plein, on s’allonge par terre au soleil. On se dit que tout de même, on s’en sort pas trop mal… Y a même du réseau et on passe 2 bonnes heures sur nos téléphones : Spider checke son équipe de fantasy football, Lucie met à jour son blog, je m’endors presque en mangeant des cookies…

On doit ensuite faire du stop pour arriver jusqu’à Vermillion Valley Resort. On se poste juste à l’embranchement de la route mais comme ce matin, pas une voiture… Soudain, un pick-up arrive. Spider reconnaît le propriétaire de VVR et bien qu’il ait de la place pour nous prendre à l’arrière de son pick-up, il prétexte que la route est trop pourrie… Nous on se dit surtout  qu’il a vu qu’on avait récupérer nos colis à Mono Hot Springs (on a nos 3 colis posés en pile devant nous) et que si on les avait envoyés à VVR, on aurait dû payer 25USD chacun pour les récupérer. C’est donc un manque à gagner pour lui. Lucie et Spider trouvent que c’est de bonne guerre qu’il nous prennent pas. Moi, je trouve que c’est franchement con.

Heureusement, un autre pick-up arrive quelques minutes après. Ce sont 2 chasseurs qui nous entassent à l’arrière avec tout leur matériel et nous déposent un peu plus loin. Eux continuent sur une autre route. Pour le coup, on se retrouve franchement paumés… Mais notre hitch karma est toujours bien là et une autre petite voiture passe… et s’arrête. C’est un gars qui va retrouver des copains pour passer le weekend au bord du lac où est VVR. Sa voiture est blindée (lui, il va pêcher) mais on arrive tout de même à s’entasser. Dans la vie, il est chauffeur Uber. Il nous dit qu’il a l’habitude de faire monter des inconnus dans sa voiture…

Et nous voilà donc arrivés sans encombre à VVR. C’est le milieu de l’après-midi et on a le temps de monter tranquillement nos tentes, de faire un gros raid dans la hiker box (qui est encore meilleure que celle de Muir Trail Ranch), de siroter notre free beer (offerte à tout PCT hiker), de rencontrer de nouvelles têtes, d’ouvrir nos colis, d’arranger nos bear can avec notre nouveau resupply, de se faire à dîner et de papoter autour du feu. On est franchement pas mal, là, autour du feu, une bière à la main… On se dit que des fois, tout se passe comme prévu. Et qu’on a plutôt un bon trail karma.

PCT Day 136 : Après la pluie, le beau temps !

du Mile 835 au Mile 856

La nuit a été glaciale. Emmitouflée dans mon sac de couchage, je m’en sors plutôt bien mais ce matin, y a du givre sous le rain fly de la tente… Ce matin, le ciel est bleu mais la montre de Lucie indique 5°C et on ne traîne pas trop : le camp est à l’ombre et prendre son petit dej en grelottant est moyennement amusant.

Il ne nous reste que 4 miles à grimper jusqu’à Muir Pass. Comme la veille, le trail est très joli : y a beaucoup de cailloux, de lacs bleu fluo et même un peu de neige. Comme il est encore très tôt, tout est calme, même les marmottes dorment encore. On se réchauffe vite en montant mais mais arrivés au sommet, le vent est glacial ! On se réfugie quelques instants dans la Muir Hut mais on préfère finalement rester à l’extérieur au soleil. Il y a 2 grosses marmottes, pas farouches du tout, qui quémandent des M&M’s ce qui a le don d’énerver Lucie qui se dit que les gens doivent leur donner des trucs à manger si elles ont si peu peur des humains.

Je ne me sens pas en super forme. L’altitude sûrement. Et le froid. Je commence donc à redescendre. C’est presque plat de ce côté du col mais c’est toujours magnifique. Les rivières à traverser ont des petits chemins de pierres plates parfaitement disposées. Par contre le vent ressemble presque à du blizzard… On finit par redescendre en altitude et mon énergie revient un peu. Les nuages commencent à s’amonceler mais on a prévu  21 miles aujourd’hui et on prie pour que la pluie nous oublie.

Du coup, on fait pas beaucoup de pauses. Juste pour faire sécher les tentes. L’après-midi n’est q’une descente extrêmement longue mais facile. On croise plein de JMT hikers qui font ça dans l’autre sens. Ils sont dingues ! C’est beaucoup plus difficile en sobo !!

En fin de journée, on doit croiser Evolution Creek.  On ne sait pas trop à quoi s’attendre et les commentaires sur Guthook sont assez contradictoires. C’est un peu angoissant car c’est officiellement la rivière la plus difficile à traverser. J’ai réussi à garder les pieds secs toute la journée et juste avant d’arriver à Evolution Creek, je glisse sur une pierre et me retrouve les 2 pieds dans l’eau… Quand à Evolution Creek : de la blague !! Oui, la rivière est large (probablement 6 ou 7 mètres) mais on enlève nos chaussures, on a de l’eau aux chevilles et le courant est vraiment tranquille. Tout ça pour ça… Je râle vraiment d’avoir mouillé mes chaussures quelques minutes plus tôt pour rien…

Quelques miles plus loin, on arrive à notre camp juste à côté de Piute Creek. Lucie et moi sommes mortes de rire : Puite Creek – Pute Creek. Il ne nous en faut pas beaucoup… Le ciel est à nouveau complètement dégagé et le campsite est super sympa. On entame notre routine : toilette, lessive, filtrer l’eau, faire à dîner…

La nuit tombe vite maintenant et il fait franchement froid quand le soleil disparaît même si on est 3000 pieds plus bas qu’hier soir.

Demain on va passer par Muir Trail Ranch puis on ira récupérer nos colis à Mono Hot Springs. On sait pas encore vraiment par où passer ni si le bureau de poste sera ouvert… Inch’allah !

PCT Day 135 : Disneyland

du Mile 819 au Mile 835

La nuit a été calme et étonnamment pas trop froide. Au réveil, la tente est même sèche sauf le sol. Spider et Lucie pensent que ma tente a un problème d’étanchéité… Mais je m’en fous ! Le ciel est bleu et dégagé, pas un nuage à l’horizon et on a prévu une petite journée : 16 miles pour être juste sous Muir Pass.

En plus, ce matin, la descente est magnifique. C’est Disneyland : on descend le long d’une gorge magnifique et y a des petits ruisseaux, des lacs et des cascades partout. C’est vraiment super agréable de marcher ici et pourtant, c’est bien raide : on arrive dans une partie appelée le Golden Staircase et je suis bien contente qu’on ait décidé de faire ça nobo. J’ose même pas imaginer comment ça doit être à faire dans l’autre sens…

Mais au fur et à mesure de la matinée, ma motivation disparaît : j’ai pas envie de marcher, mon sac est trop lourd, le soleil est trop chaud, j’ai mal aux jambes… Je suis à la traîne et le moindre prétexte est bon pour faire une pause…

Après le déjeuner, les nuages refont leur apparition et les gens qu’on croise nous disent de nous mettre à l’abri. Ça tombe bien, on a prévu de ne pas camper trop haut. Un peu plus loin, alors qu’on fait une pause pour prendre de l’eau, on croise le Rock Monster. C’est une énorme roche fendue dans le sens horizontal. Ça fait comme une tête avec une bouche grande ouverte. Et les gens ont posé des cailloux pour faire des dents. Séance photo obligatoire.

La dernière partie de l’ascension est très exposée et les nuages deviennent gris et menaçants. On se trouve un bouquet d’arbres le long d’une rivière et on décide de s’arrêter bien qu’il ne soit que 15h45. On monte nos tentes soigneusement pour être sûrs d’être à l’abri en cas de pluie, on fait un peu de toilette et de lessive et… on attend. Il est super tôt et on n’a pas l’habitude d’avoir autant de temps à tuer au camp. Et puis il ne pleut même pas. Au contraire, le ciel se dégage et y a même du soleil ! On s’ennuie… On se force à ne pas manger trop tôt sinon on sait qu’on aura encore faim dans quelques heures. Pour faire passer le temps, on joue à 20 questions : tu as 20 questions pour deviner à quoi ou à qui pense l’autre. A 17h30, on craque et on se fait à dîner.

Soudain le ciel est envahi de nuages bas et de nappes de brouillard. Il se met à faire froid et on va se coucher quand on s’aperçoit que nos tentes sont déjà mouillées ! Enfin surtout Lucie et moi car nos tentes sont plus proches de la rivière que celle de Spider. On déménage en catastrophe pour essayer de se cacher derrière des arbustes et se protéger de la condensation car on se dit que ça va être plutôt intense cette nuit.

Y a plus qu’à espérer que ça se dégage d’ici demain!!

PCT Day 134 : Manquait plus que la grêle…

du Mile 803 au Mile 819

Quand on se réveille à 6h, le soleil est à peine levé. Il a plu une bonne partie de la nuit et les tentes sont bien mouillées. La mienne prend l’humidité par le dessous façon éponge et tout ce qui est posé au sol est donc mouillé. Il fait froid !

Aujourd’hui on a donc 2 cols au programme : Pinchot Pass et Mather Pass. On ne veut pas traîner car on sait que la fin d’après-midi risque d’être orageuse et on espère pouvoir être déjà à l’abri quand ça arrivera. On se dépêche donc de grimper les 4 miles jusqu’à Pinchot Pass. C’est pas trop difficile sauf sur la fin où on arrive sur la roche et les switchbacks deviennent bien raides et bien serrés. On fait donc une pause bien méritée au soleil une fois arrivés au col. Comme il y a pas mal de vent, j’en profite pour étaler toutes mes affaires trempées. J’ai mis des pierres pour que rien ne s’envole mais je suis aux aguets : une rafale un peu plus forte que les autres et adieu le sac de couchage…

La descente n’est pas plus facile que la montée : c’est encore bien raide. Il y a des équipes de volontaires qui travaillent sur le trail. Ils entretiennent le sentier, déplacent des cailloux, renforcent les bas côtés. Ce sont eux les cinglés : ils campent bien plus bas et tous les jours, ils montent jusqu’ici avec pelles, pioches et autres trucs qui pèsent 12 tonnes ! J’essaye de ne pas trop les déranger et je les remercie du fond du coeur. C’est grâce à eux qu’on se balade depuis 4 mois.

Progressivement, on rentre à nouveau dans la forêt. Tout en bas, y a Kings River. C’est là qu’une hiker est morte en juin en essayant de traverser, seule. La rivière aujourd’hui est assez large mais le courant n’est pas très violent. C’est impressionnant mais pas dangereux. Lucie n’hésite pas longtemps : elle enlève ses chaussures et traverse pieds nus. Spider commence à chercher un endroit pour passer à pieds secs mais je ne me sens pas d’humeur à sautiller de cailloux mouillés en troncs d’arbres glissants et j’enlève mes chaussures à mon tour pour traverser. L’eau est gelée et m’arrive au-dessus du genou… je ne m’attarde pas !

On croise quelques hikers depuis ce matin qui parlent de l’orage de la veille. Apparemment, on était du bon côté de la montagne car eux ont eu de la grêle et des tonnes de pluie.

On commence à remonter vers Mather Pass avant de faire une pause pour le déjeuner. On a beau ne pas traîner, les nuages reviennent déjà en force et commencent à être menaçants. On force donc un peu l’allure. Mather Pass est assez impressionnant : super exposé, la roche complètement nue. On passe donc le col sans traîner. Spider est confiant : de l’autre côté, le ciel est toujours bleu. On se dit donc qu’on redescendre au moins 3 miles avant de s’arrêter.

Soudain, le ciel s’emplit de nuages gris foncés puis noirs puis noirs fluo qui viennent de partout et le tonnerre commence à gronder. J’accélère encore un peu la cadence pour atteindre la limite des arbres et un campsite où plusieurs tentes s’entassent déjà. Je me dépêche de monter ma tente pendant que Spider reste un peu derrière pour attendre Lucie. Ils sont à peine arrivés que la pluie commence à tomber et se transforme aussitôt en grêlons de la taille de pois chiches qui font franchement mal quand ils nous tombent dessus ! On aide Lucie à monter sa tente en catastrophe et on se réfugie sous nos abris en priant pour que les grêlons ne déchirent pas la toile… Spider creuse des tranchées avec sa cuillère autour de la tente pour éviter l’inondation mais elles se remplissent aussitôt et le sol de ma tente se retrouve vite trempé. Du coup, on gonfle nos matelas pour ne pas geler.

Au bout de 45 minutes, la grêle s’arrête enfin et la pluie prend le relais. Je suis gelée. J’ai enfilé tous mes vêtements et je me suis mise dans mon sac de couchage mais je n’arrive pas à me réchauffer. Spider nous fait du chocolat chaud et je me brûle les mains sur le pot mais ça fait du bien !

La pluie finit par s’arrêter et le ciel bleu réapparaît. On a même du mal à croire que c’était l’apocalypse une demi-heure plus tôt ! On décide de tout de même s’arrêter ici pour aujourd’hui car même si le ciel se dégage progressivement c’est pas super et on n’est pas sûrs de se trouver un endroit aussi abrité sur les prochains miles.

J’ai toujours très froid et je vais me préparer à dîner sans quitter ma tente ni mon sac de couchage. D’autres hikers sont arrivés et installent leurs tentes comme ils peuvent : cet endroit est le seul un peu abrité et on essaye de tous se mettre à l’abri. A la nuit tombée tout le monde se couche en essayant de ne pas toucher les parois de la tente. Tout est mouillé…