Pékin Express

Non, je ne fais pas de pub… mais mon inscription devient de plus en plus légitime et que je rappelle à certains d’entre vous que vous m’aviez promis qu’on s’inscrirait ensemble… J’attends… Mais bref ! En attendant, puisque je ne peux compter que sur moi-même, j’ai exploré Pékin en 4 jours.

J’ai donc couru aux 4 coins de la ville pour voir, dans l’ordre, la place Tien An Men, la Cité Interdite, le Lama Temple, la Tour des Tambours, le Palais d’Eté et le Temple du Ciel. Et traîner dans tout un tas de quartiers sympathiques.

Bon, le truc avec les sites touristiques à Pékin, c’est qu’ils n’ont visiblement pas besoin des touristes étrangers pour rentabiliser leurs affaires. Alors pour les explications en anglais, tu repasseras… Et même pour les audioguides, les Indiens étaient nettement meilleurs. Ici, ils font fonctionner ça au wifi. L’idée est bonne. Genre,  tu passes devant un bâtiment, le commentaire se déclenche. Le problème c’est que si tu te déplaces et que tu rentres dans la zone wifi du commentaire suivant, le premier s’arrête, le deuxième démarre et des fois, au bout de quelques secondes, le premier redémarre mais tu ne peux rien contrôler donc tu te tapes 3 ou 4 fois le même commentaire qui te donne monstre d’infos sur les dimensions de tout ce qui existe aux alentours mais pour les anecdotes historiques, niet ! Bref, ça m’a vite agacé…

Et puis, ici, je ne peux pas traîner discrètement derrière une visite guidée en glanant des infos à droite à gauche : ils sont tous chinois les guides… Parce que vous n’imaginez pas le nombre de Chinois qui sont en vacances au beau milieu de la semaine ! Impressionnant !

Mais bon, j’ai quand même compris que plus y a d’animaux sur le toit de la bicoque, plus le type qui habite dedans est important et qu’ils donnaient des noms à leurs palais tous plus alambiqués les uns que les autres (la Salle de la Paix Céleste, la Salle de l’Harmonie Terrestre, la Salle de la Nourriture de l’Esprit, la Salle de la Longévité et de la Bienveillance, etc…) mais que quand l’empereur changeait, il avait le droit de changer tous les noms (mais… pourquoi ???). Et que chaque empereur faisait construire 1 ou 2  ou 10 bâtiments supplémentaires dans l’enceinte du palais et que ça a fini par faire tout plein de bâtiments collés les uns ou autres avec un labyrinthe de couloirs de plus en plus étroits dans lesquels les intrigues de cour et les trucs pas très jolis devaient aller bon train.

Cela étant dit, c’étaient pas des enfants de cœur les empereurs chinois. Ils s’entretuaient avec leurs frères et sœurs pour arriver au pouvoir et se faisaient généralement assassiner par leurs ministres qui prenaient alors le pouvoir et créaient une nouvelle dynastie. Bref, c’est assez compliqué à suivre…

Oh, j’allais oublier. Je ne suis pas allée voir le petit Mao, congelé-momifié dans son cercueil de verre dans son mausolée. C’est pas que je ne voulais pas. C’est qu’il y avait près de 2 heures de queue tout ça pour l’apercevoir 30 secondes et en plus, t’as même pas le droit de faire de photos. Alors hein, bon. Faut pas pousser.

Comme avec tout ça, j’étais affamée, j’ai testé tous les stands de rue que j’ai trouvés : des brochettes de viande, des brochettes de fruits, des brochettes de scorpions (noooon… je rigole, j’en ai pas mangé ! Mais y en avait plein ! Empalés encore vivants sur les brochettes… Et des araignées ! Et des cigales ! Et des gros mille pattes juteux ! Mmmh…), des nouilles, des soupes, des beignets, des trucs aux couleurs improbables… Des gens qui passent autant de temps à manger et ont inventé des trucs aussi variés sont forcément fondamentalement mes amis. J’ai aussi été à un cours de cuisine de Imperial Dishes (je vous promets un buffet gargantuesque au prochain AL’s barbeuk, vous serez pas déçus !). L’indian food, c’était cool. Mais la chinese food, c’est carrément dément. C’est trooooop bon. Bon, il est possible que dans 15 jours, je me mette à rêver de tandoor chicken mais en attendant, je m’en mets plein les yeux et le ventre. Et oui, bien sûr, j’ai mangé du vrai canard laqué pékinois. Celui qui cuit pendant 8 jours et dont on sépare la peau de la chair et qu’on arrose régulièrement avec le jus de cuisson jusqu’à ce qu’elle devienne très croustillante. Et pour ceux qui ne sauraient pas, le canard est découpé en très fines lamelles qu’on roule dans une petite crêpe accompagné de condiments genre ananas, concombre, melon, salade verte, radis, … (t’inquiète, la serveuse te montre comment faut faire quand elle voit que tu ne sais pas à quoi sert tout ce qu’il y a sur la table et que tu restes à contempler tes assiettes avec tes baguettes en l’air…) Et sinon, t’as déjà essayé de rouler une crêpe avec des baguettes ? Mouais… c’est bien ce que je pensais…

Mais bien sûr, la question que tout le monde se pose (n’est-ce pas ?) c’est « Bah… et la Grande Muraille ? »

Bah évidemment que je suis allée sur la Grande Muraille !! Je me suis levée de bon matin, j’ai enfilé toute ma valise et en avant ! Je me suis tapée 3 heures de route pour aller jusqu’à Jinshanling (ne me demandez pas où c’est…) puis j’ai gambadé sur la muraille pendant 3 bonnes heures et je me suis refait 3 heures de route pour rentrer à Pékin

Alors oui, c’est merveilleux, c’est très impressionnant ce long serpent de pierre qui serpente (sans dec) dans les collines et même si certaines parties ont été restaurées façon Disneyland pour que ce soit plus facile pour les touristes de se prendre pour des guerriers Ming (aucun effort pour intégrer les parties restaurées au reste, tu vois bien que tout est neuf et ça brille à peine moins que le château de Cendrillon), ça vaut vraiment le coup. Et puis c’était vraiment trop joli avec la neige qui brillait au soleil (quand je vous dis qu’il fait froid…) et les petits piafs qui couraient dessus…

Et donc je suis fière de vous annoncer que je suis désormais un vrai homme… Parce que c’est Mao qui l’a dit : « Qui n’a pas gravi la Grande Muraille n’est pas un vrai homme… » Et sans blague, c’est pas pour les feignasses la grimpette de la Grande Muraille. Parce qu’une fois passée la partie restaurée, ce qu’on ne dit pas sur la Grande Muraille, c’est qu’elle est parfois en sale état. Et que des fois, il manque 1, 2 ou 3 marches, que les pentes sont parfois à près de 30° et que je vois pas comment ils imaginaient défendre la Chine dans des escaliers larges de 50 cm… Mais bon, peut-être qu’il y a 600 ans, les Chinois, ils étaient vraiment tout petits et ils passaient dans des couloirs de 50 cm… Cela étant dit, ça n’a pas été efficace, tout le monde a franchi cette satanée muraille : les Mongols, les Mandchous et bien d’autres. Même moi !

Alors ça y est, Pékin, c’est déjà fini. Maintenant, en route pour Xi’an (oui, bon, bah vous regardez sur Google Map si vous savez pas où c’est). Je vais découvrir les trains de nuit chinois et j’espère juste qu’ils tiennent la route parce que pour aller à Xi’an, il faut 15 heures… Finalement, l’Inde, c’était vraiment de la tarte !

Photos ici.

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Premières impressions à Pékin…

D’abord, c’est complètement dingue, à Pékin, tu peux marcher sans regarder où tu mets les pieds, tu ne risques pas de tomber dans une bouse ou un tas de cendres encore fumantes.

A Pékin, quand tu traverses la rue, faut vraiment regarder des 2 côtés. Parce que personne ne va klaxonner et en plus, beaucoup de 2 roues sont électriques et ne font pas de bruit. Du coup, c’est fou, on entend les gens se parler dans la rue.

A Pékin, tu es obligé de mettre une écharpe, un bonnet et des gants : il fait 7°C au meilleur de la journée (mais je pense à une conspiration parce qu’honnêtement, j’ai l’impression qu’il fait -20°C).

A Pékin, les filles ont des vraies chaussures. Je veux dire, des trucs avec des talons, des bouts pointus et souvent parfois des trucs qui brillent dessus. Pas des tongs en plastique sans âge. Des trucs comme j’ai dû abandonner dans mon placard… (soupir…)

A Pékin, les mecs ont des sacs à main. Pas tous, mais beaucoup. Et souvent, une coupe de cheveux improbable (cela étant dit, les filles aussi). Et pas de petit pull en mohair sans manche qui pique les yeux à l’horizon. Nope.

A Pékin, les gens chantent de l’opéra dans les parcs. Comme ça. Pour se faire plaisir. Et c’est très beau.

A Pékin, les amoureux s’embrassent dans la rue. Comme ça. Même sur la place Tien An Men. Et personne ne les regarde comme si c’était bizarre. A part moi peut-être. Je suis déshabituée.

A Pékin, les dames mettent des petits chaussons à leurs caniches pour qu’ils aient pas froid aux pattes en sortant du métro. Elles leur filent pas des coups de pieds pour qu’ils aillent quémander à manger plus loin.

A Pékin, les squares sont plein de gens qui font du tai-chi. Ça leur donne un petit air gracieux, on dirait qu’ils vont s’envoler.

A Pékin, les gens ne te dévisagent pas, ne te demandent pas de photo, ne te demandent pas si tu veux un tuk-tuk, un guide, un mini Taj Mahal en plastique. A Pékin, les gens, ils s’en foutent que tu sois un touriste dans leur ville.

A Pékin, le soir dans les squares, les gens dansent la valse au son d’un vieux poste qui grésille. J’en suis restée comme 2 ronds de flan. Ca a failli me tirer une larme (mais je suis une princesse, je ne pleure jamais).

A Pékin, les Chinois mangent des barbes à papa. Et rien que ça, ça me les a déjà rendu extraordinairement sympathiques.

A Pékin, les Chinois mangent de la pizza en cornet, des boulettes multicolores fourrées à n’importe quoi et des brochettes de nèfles et de fraises enrobées dans du sucre. Et c’est trop bon.

Bref, à Pékin, y a comme une certaine douceur de vivre et moi, j’aime bien.

Photos ici.