AL sur le Dos du Dragon

On dirait la version trash des aventures de Martine, non ? AL crache un cafard, AL chez les Chinois bastonneurs, AL et le dragon…

Bon, plus sérieusement, c’est quoi cette histoire de dragon ?

Vous vous souvenez que maintenant, je suis à Guilin (vous vous souvenez, hein ?). Guilin, dans le Guang de l’ouest, célèbre pour sa campagne et ses paysages de pics karstiques émergeant du brouillard. Ah oui, ici, pas la peine de se demander de quel côté le soleil se lève, y a pas moyen de savoir. Pour ceux qui ne sont pas géologues, c’est quoi un pic karstique ? Et bien, très simplement, c’est la roche qui a été façonnée par l’érosion due à l’acide carbonique dégagé par la réaction des eaux de pluie au dioxyde de carbone ambiant. En gros, il pleut, ça bouffe la roche qui est calcaire et paf ! ça fait des chocapics ! de grandes fissures qui s’élargissent avec le temps, finissent par former des trous de gruyère et puis au bout d’un moment, le plafond s’effondre (bah oui, y a plus rien en dessous) et il ne reste que les croûtes du gruyère pics karstiques. Et les eaux pluviales étant ici moins riches en acide carbonique que le sol, la base des pics continue à s’éroder lentement mais sûrement. Voilà. Et y en a pas mal dans le coin. Y en a pas mal dans toute cette partie de l’Asie du Sud-Est puisque c’est le même genre de phénomène qui a créé la baie d’Halong au Vietnam, mais là n’est pas le sujet, nous en reparlerons pas plus tard que dans 15 jours (hiiiiiiiii !!).

DONC… tous ces pics karstiques nappés de brouillard forment un paysage enchanteur et poétique chanté par… les poètes (pardi !) depuis quelques milliers d’années. Mais comme la poésie n’a jamais fait vivre son homme (non, jamais), les types du coin (qui sont pour la plupart issus des minorités Zhuang et Yao) ont fait pousser du riz à flanc de pic karstique (véritable prouesse agricole et je m’y connais !). Ils ont donc étagé les rizières, parfois jusqu’à près de 1000 mètres d’altitude, en parsemant le tout de villages on ne peut plus bucoliques. Quand il pleut en été (… bah oui, c’est comme ça, j’y peux rien, ici, il pleut en été), les rizières sont inondées et le soleil se reflète sur les terrasses, donnant l’impression des écailles sur le dos d’un dragon D’OÙ… les rizières en terrasse du Dos du Dragon !! Tadaaaaa !!

Pfiou ! Toute cette mise en scène pour vous raconter que je suis montée dans un minibus pour aller voir des rizières dans un trou paumé chinois…  Enfin, que je suis allée « voir »… j’ai fait 5 heures de minibus (oui, j’ai fait ma touriste sur ce coup, j’ai pris un tour organisé), ai rencontré des femmes Yao (qui ne se coupent les cheveux qu’une fois dans toute leur vie, pour leur 18 ans, et qui ont de très jolies coiffures), ai grimpé en haut d’une colline dans la bouillasse pour… ne rien voir. Enfin, rien. Quoisi rien. Brouillard à couper au couteau et bon petit crachin breton. Pour vous donner une idée, voilà ce que j’étais censée admirer :

rizières

et  voilà ce que j’ai vu…

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No comment.

C’était plutôt rigolo de voir les Chinois grimper jusqu’au sommet de la colline et se prendre en photo devant un poster géant de ce qu’ils auraient dû voir. Y a quand même le photographe officiel qui te demande 2 yuans pour te laisser te prendre en photo devant une grande toile décolorée et fripée avec ton propre appareil photo. Business is business. Et là, c’est la low season alors faut pas se laisser aller !

Bon. Au moins j’ai rencontré des gens sympas : L. la guide chinoise, F. et S. un couple sino-américain en lune de miel (j’ai un truc avec les lunes de miel je vous dis), S. australienne et Y. espagnole (avec un anglais plein de « o » et de « a » à la fin des mots) et on s’est bien marré. En fait, la meilleure partie du tour finalement, c’est quand sur la route du retour, on s’est arrêté acheter des mini-clémentines et qu’on s’en est empiffrés jusqu’à Guilin. Oui je sais, d’habitude, j’aime pas ça les clémentines. Mais là, elles sont vraiment toutes petites, elles s’épluchent toutes seules et y a pas de « blanc » dessus. Enfin avec tout ça, le dragon, hein… Martine repassera !

Mais comme je ne m’avoue pas vaincue, aujourd’hui j’ai décidé d’aller à Yangshuo faire du vélo le long de la rivière Li. J’ai donc pris le bus, loué mon petit vélo, demandé conseil au gars pour trouver une boucle sur terrain plat (oui, je suis une feignasse, j’assume, mais je fais du vélo quand même), attaché mon casque et en avant ! La balade était impeccable, très jolie malgré le ciel tout gris et je suis quand même restée 4 heures sur mon vélo donc… je ne peux plus m’asseoir… mais c’était super. Enfin, j’ai touché de la pédale du doigt la campagne chinoise. Du bout du doigt mais quand même.

Et enfin, j’ai trouvé une ville chinoise vraiment chouette. Yangshuo, c’est franchement touristique mais ça se comprend : c’est vraiment hyper joli. Le centre-ville est entièrement piéton avec de jolies maisons en bois et la rivière s’enroule autour des pics à perte de vue. J’ai failli pousser jusqu’à la balade en radeau en bambou sur la rivière Li mais il était déjà tard et grelotter pendant 1 heure même en regardant défiler les pics karstiques, ça ne me tentait pas tant que ça. Alors à la place, j’ai testé pour vous le Mc 培根和奶酪.

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Pas de quoi s’évanouir et franchement, ça vaut pas une bonne assiette de fried dumplings, mais bon, étude sociologique oblige…

Et puis je suis donc rentrée à Guilin, préparer mon sac pour ma dernière étape chinoise (déjà ???), Nanning, la ville où je dois me débrouiller pour obtenir un visa pour le Vietnam.

Photos ici.

Avis de recherche : Si quelqu’un trouve un clavier et un bouton « envoi » bien distinct, qu’il n’hésite pas à me faire signe, je connais quelqu’un qui a perdu le sien…

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