Euh… y a encore quelqu’un ?

Près d’un mois sans aucune nouvelle… Oui, je sais, c’est le grand craquage côté rédaction de ce foutu blog…

Pas d’excuses bidons, c’est juste un bon gros manque de motivation.

Mais là, il reste 2 semaines avant la deadline, il est donc temps de s’y remettre si je veux finir ça proprement. Et je veux finir ça proprement.

Alors, promis, demain, je m’y remets sérieusement.

De toute façon, je bosse jamais aussi bien que sous la pression, moi…

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Et de 14 !

Alors celui-là, je le savoure… D’abord parce que 14, c’est un peu le meilleur chiffre qui existe sur Terre, ensuite parce que je vis désormais dans la ville la plus extraordinaire du monde (et oui, merci, je sais, ça va durer 1000 ans !) et enfin parce qu’il n’en reste vraiment pas beaucoup à savourer. D’ailleurs, discrètement mais sûrement, ça commence à me faire mal à ventre quand j’y pense plus de 3 minutes d’affilée !

Alors pour éviter de me faire un ulcère à l’estomac, je ne pense pas, je marche. J’arpente les rues, j’apprends à repérer au premier coup d’oeil de quel côté est l’Hudson et je me remplis les poumons de cet air vicié, pollué et sale mais qui fait briller les yeux (et c’est pas à cause des gaz d’échappement…). Et encore une fois, je suis heureuse… Tellement. Je voudrais que ça dure toujours et je me demande si la beauté de l’instant ne vient pas du fait que justement, ça na va pas durer. En attendant, dans cette concrete jungle where dreams are made of, there’s nothing you can’t do…

J’suis reviendue à Montréal !

… dans un grand boeing bleu de mer…

(j’ai jamais bien compris cette histoire du boieng bleu de mer…)

Il a donc fallu que je fasse mes adieux à Flipper. Et avant même de m’en rendre compte, je me suis retrouvée sur le bord d’un trottoir de Brooklyn, tous mes sacs à mes pieds alignés en rang d’oignon, à regarder mon fidèle compagnon s’éloigner dans le hustle bustle des taxis jaunes…

Et j’y suis. New York. La dernière étape. Le temps de héler un taxi justement et de slalomer à mon tour entre les voitures, les joggeurs et le Brooklyn Bridge et me voilà « à la maison ». La maison, pour les 6 prochaines semaines, c’est un très joli studio dans le Lower East Side. Avec une vraie salle de bain rien que pour moi où tu peux te laver tous les jours et même 2 fois si ça te fait plaisir, une vraie cuisine où tu peux faire cuire des pâtes ET des saucisses en même temps (c’est dingue…) et 40m² pour laisser traîner l’intégralité du contenu de mon sac. Avec en prime un petit shop qui vend de délicieux bagels au bout de la rue et un café où tu trouves des eggs benedict qui tuent un peu plus loin… je suis à 2 doigts de me croire au paradis !

Mais avant de pouvoir s’installer vraiment et retrouver les joies simples de la vie sédentaire, il reste à régler le problème de mon visa. C’est que je n’ai plus que 2 jours avant de devenir officiellement une sans-papiers. Et bien que mon sens de l’amusement me dit que ça doit bien être le fun de se frotter aux agents de l’immigration américaine pour se faire jeter dans le premier avion direction Paris, je ne suis pas encore prête à retrouver l’odeur du camembert… Me revoilà donc à me traîner dans les rues de Manhattan avec mes sacs sur le dos. Cette fois, c’est direction la gare routière et un aller-retour express au Canada pour obtenir mon précieux sésame. Bien obligée d’emporter tout mon barda au cas où le retour ne se passerait pas exactement comme prévu. Quand je disais que je reviendrais à Montréal, je pensais pas que ça serait si rapidement…

C’est donc parti pour 7 heures de bus aller, 8 heures sur place et 7 heures de bus retour… Et clairement, une bonne petite dose d’angoisse parce que franchement, y a aucune raison que cette fois, j’obtienne le visa que je me suis déjà vue refuser 2 fois. Et d’ailleurs, ça loupe pas. Quand j’arrive devant le douanier avec mon grand sourire et mon petit passeport, il commence à froncer le sourcil. Et quand il me demande quand est-ce que j’étais aux Etats-Unis pour la dernière fois et que je réponds hier… là, j’ai carrément droit à une belle grimace. Et vas-y que j’appelle le chef et que je commence à tournicoter le passeport dans tous les sens et que ça fait des messes basses en me pointant du doigt… Bon, finalement, le chef vient me voir, m’explique que oui, bah, je suis bien gentille mais le visa de tourisme c’est 90 jours, je suis arrivée au bout et maintenant, faut que je retourne en France. Alors là, je commence à faire monter les larmes, je dis que je comprends pas, qu’un autre douanier m’a dit qu’il y aurait pas de problème, je jure de monter dans l’avion pour Paris mi-décembre et je leur agite frénétiquement le billet sous le nez pour me donner un peu de contenance. Et vas-y que ça re-chuchote en me regardant en coin, ça prend un air d’abord circonspect puis indulgent et finalement… alléluia ! d’un bon coup de tampon bien sonore, je suis à nouveau autorisée à entrer sur le territoire américain. Avec un long et gros sermon sur le fait que puisque je savais que j’allais rester plus de 3 mois, j’aurais dû demander un autre visa et même un avertissement pour pas que j’oublie de monter dans l’avion comme juré précédemment mais c’est bon ! Je vais pouvoir aller faire mon jogging dans Central Park et le long de l’East River, m’empiffrer de cookies chez Bouchon Bakery, faire des pirouettes sur la patinoire du Rockefeller Center, enchaîner les aller-retours sur le ferry de Staten Island, savourer mon Chai Latte dans mon gobelet Starbucks, essayer de surprendre les écureuils à Union Square, lécher les vitrines le long de la 5ème avenue et saluer l’Empire State comme si on était de vieux potes. Et tout ça pendant 6 semaines. En-fin !

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Photos ici.

Start spreading the news…

Ce matin, je me réveille une dernière fois au son matinal des promeneurs de chiens qui passent sur le trottoir à quelques centimètres de ma tête. Mais ce matin, c’est un peu spécial : dans quelques heures, ce sera le moment de faire mes adieux à Flipper. Après plus de 2 mois de bons et loyaux services, de longues journées dans des régions les plus variées et de nuits dans des endroits les plus insolites, notre aventure commune s’achève. Je sais pas pour lui, mais moi, ça me fait des papillons dans le ventre…

Mais avant de laisser Flipper nager vers de nouveaux horizons, je lui offre un grand ménage et surtout, je remballe tout mon barda. C’est qu’en 2 mois, on s’étale ! Et une fois tout empaqueté, je réalise qu’il y a un problème : je suis montée dans Flipper avec 3 sacs et je vais en redescendre avec 5… Mais bon, dans la vie, c’est bien connu, y a que des solutions et puis j’ai pas vraiment le temps de m’appesantir sur la multiplication des p’tits pains. Il nous reste quelques kilomètres à parcourir avant d’atteindre notre dernière étape… Manhattan.

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Et d’ailleurs, la voilà. Au détour d’un virage, alors que je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où on était, tout à coup, à l’horizon se dessine ma skyline. Oui, c’est la mienne. Et cette vision annonce subitement quelque chose que je voyais se profiler depuis un moment déjà sans vraiment en prendre conscience : c’est la fin. La fin de ce road-trip de dingue et de ces milliers de miles de bitume avalés jour après jour mais aussi la fin de ce voyage. De tout ce voyage. Parce que New York, même si je vais y rester un petit moment, c’est la dernière étape. Le point final. De là, il ne me restera plus qu’à rentrer à Paris et la boucle sera bouclée. Et ça aussi, ça me rend tout chose… Mais comme on est pas du genre à se laisser abattre Flipper et moi, on tourne le son de l’auto-radio à fond, on se prend pour Franck Sinatra et on se met à hurler à tue-tête (enfin moi surtout)…

Start spreading the news…

I’m leaving today…

I want to be a part of it…

New York, New Yooooooork !

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AL et la vie de château

Clairement, le rythme des derniers jours est au ralenti : 4 nuits au même endroit, c’est le genre de truc que j’ai pas fait depuis… bah presque depuis je suis partie ! Mais en même temps, ça fait du bien. Arrêter de courir, passer du temps à bouquiner devant des plages désertes pelotonnée sous 3 plaids ça reste vraiment sympa. J’ai bien l’impression que ça pourrait être le programme pour le reste de ma vie. Sauf que bien sûr, ça n’est pas le programme. Le programme c’est que dans 3 jours je vais devoir dire adieu à Flipper. On se rapproche un peu plus de notre ultime étape et c’est bête, mais je sens déjà qu’il va me manquer. C’est peut-être pour ça qu’on passe autant de temps ensemble ces derniers jours…

Mais trêve de sentimentalisme ! Après avoir passé quelques temps chez les riches, il est temps d’aller voir ce qui se passe du côté des vraiment très très riches. Nous voici donc dans le Rhode Island. Le plus petit des états et le refuge d’été des grands de ce monde. Je m’arrête donc à Newport, petit port de pêche plaisance. On se croirait dans Gatsby le Magnifique (le film). En fait la ville était la station balnéaire la plus en vue à la fin du XIXème siècle quand sont apparues les grandes fortunes de l’industrie. A cette époque, l’impôt sur le revenu n’existe pas et les petits « cottages » d’été construits face à la baie sont vite remplacés par des résidences de ouf malade somptueuses. Toujours face à la baie. Quand tous ces très très riches l’ont été un peu moins (quand ils ont commencé à payer des impôts quoi…), la plupart des familles ont été contraintes d’abandonner ces palaces de bord de mer et quelques uns ont même été détruits. Heureusement, certaines mansions ont été préservées et on peut aujourd’hui les visiter. Je n’ai donc visité que 2 manoirs : The Breakers et The Elms. De l’avis du type qui vend les billets, les 2 plus impressionnants. Et ça a marché, j’ai été impressionnée. Le billet est un peu cher (et on n’a pas le droit de prendre des photos à l’intérieur) mais l’audio-guide fourni avec est particulièrement bien fait.

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On aime ou on n’aime pas le style un peu très beaucoup surchargé mais on imagine très bien les dames en robes longues qui descendent les escaliers majestueux, les messieurs fumant le cigare en lissant leurs belles moustaches et en étant un peu attentif, on entendrait presque les échos des rires, des verres qui tintent et des orchestres sur les pelouses. Parce que oui, ces maisons n’étaient utilisées que l’été et pour recevoir le beau monde. C’était donc littéralement la fête tous les jours. Les femmes pouvaient changer de tenue jusqu’à 7 fois par jour : une fois pour le petit-déj, une fois pour aller jouer au tennis, une fois pour le lunch, une fois pour rendre visite à la voisine, une fois pour le thé, une fois pour la balade en calèche de fin d’après-midi le long de la falaise, une fois pour le dîner et une fois pour la soirée. Au moins, la lessiveuse avait du boulot ! Ça doit être mon côté midinette mais l’ambiance des années 20 (1920, hein, bien sûr), le champagne qui coule à flot et toutes ces robes…  je crois que c’est le genre de vie que j’aurais pu supporter le temps d’un été.

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Outre ces mini-châteaux, Newport aujourd’hui, c’est loin de ressembler à la Grande Motte. C’est même carrément hyper joli. Petites rues pavées, petites églises aux toits blancs, petits magasins de souvenirs où t’as besoin de casse ton PEL pour acheter un bibelot… La ville accueille aussi l’université du Rhode Island, elle aussi, au bord de la falaise. Quand je pense aux tours de Jussieu, même moi qui n’y ai jamais mis les pieds, je me dis que quand même, la vie est injuste…

Pour mon dernier jour de nomadisme, Flipper et moi, on a continué sur notre lancée et on est allés visiter l’université de Yale à New Haven, Connecticut. Enfin on voulait aller visiter Yale. Mais petite erreur de timing, j’ai loupé l’heure de la visite guidée alors je me suis juste baladée sur le campus. Et franchement, après le MIT et Harvard… bah c’était plutôt décevant. Mais c’est sûrement parce que j’ai pas eu le commentaire qui allait bien. Et puis New Haven après Newport c’était… comme manger une tablette de Lindt quand vous êtes habitués à du Patrick Roger… bref, pour rester polie, plutôt en demi-teinte.

Alors pour la dernière fois, j’ai déplié la banquette de Flipper, je me suis calfeutrée derrière ses rideaux, ai déplié mes 3 couvertures et, bercée par les gens qui promènent leurs chiens, les clodos qui trimbalent leurs caddies brinquebalants et les étudiants qui rentrent de soirée dans un sale état, je me suis endormie.

Photos ici.

Cape Cod

Après avoir passé les derniers jours en environnement urbain et donc avoir laissé Flipper se morfondre dans un Park & Ride, on s’est dit qu’on n’était pas des pouilleux et qu’on allait donc aller faire un petit tour du côté de chez les Kennedy. Ouais, Jackie, JF et cie. Ces Kennedy-là.

A l’époque, c’est en effet à Cape Cod que JF et Jackie venaient passer leurs vacances. Autant dire que d’un coup, ça s’est plutôt mis à avoir la cote. Et comme JF était un gars plutôt sympa somme toute, il a classé toute la péninsule en parc naturel (le Cape Cod National Seashore) ce qui fait que la côte n’est pas défigurée. Bon, y a quand même des petites villes tout le long de cette jolie bande de terre et faut bien que les gens vivent et que la montagne de touristes qui vient s’agglutiner sur les plages se loge quelque part alors de temps en temps, y a des alignements de bungalows sur plusieurs miles mais à part ça, c’est vrai que c’est joli.

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Le premier truc surprenant quand j’arrive, c’est tous les motels et campings qui affichent « No Vacancy ». Quoi ? Tout est plein ? C’est ouf ! Et puis finalement, en y regardant de plus près, c’est pas tout à fait ça. C’est qu’en fait, c’est fermé. Bah oui, ça y est, on est en novembre, la saison est plus qu’over et un peu partout y a des petits panneaux qui disent « Thank you for the season, see you in May ! ». J’arrive quand même à attendrir la gérante d’un camping qui me laisse prendre une douche (j’ai bien fait de passer aujourd’hui, c’est le dernier camping ouvert et ils ferment ce soir…) mais en traversant la péninsule, y a quand même une atmosphère un peu lugubre… Pour ne rien arranger, le ciel est bien gris et ça pleut même un peu. Grumpff…

Je décide d’établir le campement à Provincetown, tout au bout du bout du monde. Me demandez pas pourquoi, Provincetown c’est devenu LE rendez-vous de vacances de la planète gay. C’est un peu moins mort qu’ailleurs mais y a une ambiance bien particulière. Pas un enfant dans les rues, un couple hétéro pour 50 couples homos et quelques boutiques interdites au moins de 18 ans qui jouxtent les galeries d’art et les confiseries. L’océan est juste derrière la toute petite rue principale et j’ai beau me bourrer de fudge, niveau charme, j’accroche pas. Je préfère me balader dans les dunes.

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Mais bon, on est dans un parc naturel, on peut pas faire du camping sauvage n’importe comment alors je retourne à Provincetown pour passer la nuit.

Le lendemain, il pleut franchement. Alors avec le côté hors-saison-tout-mort, c’est bien déprimant. Je me balade quand même un peu entre les gouttes et j’observe les gens qui pêchent à pieds.

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D’un coup, y a un truc qui me redonne le sourire.

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Ayé ! Flipper et moi, on a fait 8 000 miles ! La vérité, ça devrait pas me faire sourire parce que j’avais le droit à 100 miles par jour et ça veut donc dire qu’on les a bien dépassés et que je vais encore me faire racketer mais quand même ! 8 000 miles ! 12 875kms ! C’est pas un p’tit pays hein !

Après une deuxième nuit à Provincetown, je décide de changer de décor. On est encore là pour 2 nuits, on va pas continuer à se morfondre dans ce trou à rats. L’idée c’est de prendre le ferry pour aller faire un tour à Nantucket, une petite île bien prometteuse à quelques heures de là mais là, avec le temps qu’il fait… pfff ! ça vaut vraiment pas le coup. On traîne donc dans Hyannis, LA grosse ville du coin (puisque c’est là que se trouve la maison du clan Kennedy… que j’irai même pas voir en plus). Mais c’est un peu comme dans le reste de la péninsule… Thank you for the season, see you next year… Du coup, c’est le long d’une petite plage de la Lewis Bay qu’on trouve refuge. Flipper le nez au vent et moi le nez enfoui sous mes plaids à bouquiner. Et puis, le miracle se produit. D’un coup, je trouve que la luminosité est vachement bizarre. Je lève le nez et je vois ça.

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Je sors en courant du van mon appareil à la main. Et là, au milieu de nulle part, alors que je me disais que franchement, Cape Cod, ça fait partie des endroits qui valent pas la peine que je le grave sur le disque dur de ma mémoire, j’ai droit au plus beau coucher de soleil que j’ai jamais vu. Celui où tu comprends enfin ce que veut dire l’expression « le ciel s’embrase ».

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Je suis époustouflée. J’ai presqu’envie d’applaudir quand c’est fini. A la place je retourne en courant dans le ventre de Flipper parce que maintenant qu’il n’y a plus de soleil, fait carrément froid. Mais j’ai grave le sourire. Parce que les 20 dernières minutes rachètent facilement les 3 derniers jours un peu pourris.

J’espérais que pour le lever de soleil ça serait tout aussi magique mais bon, on gagne pas à tous les coups… Pour cette dernière journée au Cape, la météo n’est pas suffisamment sûre pour se risquer à Nantucket alors je traîne encore un peu sur les plages, je fais un peu de lèche-vitrine (oui parce que Hyannis, c’est pas dans les limites du National Seashore et les centres commerciaux y ont poussé comme des champignons) et vers 18h30 (si, c’est une information importante, vous allez voir), je pousse par curiosité la porte du cinéma. Y a Last Vegas qui passe à 19h10, je dis banco. J’achète donc un billet et je vais me faire faire les ongles (oui dans ce pays merveilleux, la manucure coûte 10 dollars, c’est un luxe que je m’offre plutôt 2 fois qu’une) avant de revenir pile à l’heure pour la séance.

Bon, on n’oublie pas qu’on est à Hyannis, super hors saison, y a personne qui contrôle l’entrée du cinoche alors je rentre dans la salle indiquée sur mon billet. C’est marrant, il fait déjà noir, y a des trucs sur l’écran pourtant j’ai 10 bonnes minutes d’avance. Quelques personnes dans la salle mais y a pas vraiment foule. Je m’installe et je commence à m’intéresser à ce qui se passe sur l’écran. Et là… je commence à me poser des questions. Parce que ce qui passe sur l’écran, c’est mon film. Pourtant, c’est bien la bonne salle, j’ai vérifié en entrant et le film est bien programmé à 19h10, c’était aussi marqué. Bon, le gars m’avait dit d’arriver 20 minutes à l’avance alors est-ce que j’ai bien compris et est-ce que le film a démarré plus tôt ? Ça serait plutôt bizarre mais dans ce cas, j’ai loupé que les 10 premières minutes, c’est pas la mort. Bizarre quand même…

30 minutes plus tard… générique de fin ! Alors là, je comprends plus rien du tout… Les lumières se rallument, tout le monde sort, moi aussi. Je croise un gars du ciné dans le couloir, je lui montre mon ticket en lui demandant ce qu’il se passe, le gars comprend rien et me fait signe que si, si, c’est bien dans cette salle et puis s’en va. Je suis perplexe. Décontenancée. Déconcertée. J’y comprends rien. Et puis… subitement, je me dis… mais, avec tous les changements de fuseaux horaires, est-ce que j’en aurais pas loupé un quelque part ? Je demande alors l’heure à 2 personnes qui sont plongées dans leur seau de pop-corn dans le hall (ouais ici, tu peux commencer à creuser dans ton pop-corn depuis le hall, de toute façon, t’arriveras pas à voir le fond de ton seau même après avoir vu Titanic…). « 18h20 ! » OK… C’est donc bien ça, je vis sur un autre fuseau horaire… En creusant un peu, je me rends compte que c’est pas un fuseau horaire que j’ai loupé, c’est juste que la nuit dernière, on est passé à l’heure d’hiver. Bon, la bonne nouvelle, c’est que je vais pouvoir retourner voir le début du film. Puisque personne checke les tickets, y a pas de raison !

Photos ici.

Boston, les baleines, le président et moi

En descendant le long de la côte du Maine tout en m’empiffrant de lobster rolls, je décide de m’arrêter à Portland. Et pourquoi ça me direz-vous ? Et bah d’abord parce que c’est joli et qu’en plus, je ne suis pas vraiment pressée. Après avoir revu l’itinéraire pour la 173ème fois, j’ai finalement décidé de ne pas pousser jusqu’à Philadelphie et Washington. Ça sera pour une autre fois ! Du coup, je prends mon temps.

Bon, en cette première après-midi à Portland, j’observe surtout la pluie qui ruisselle le long des murs de brique… Alors je fais ce que je sais faire de mieux : je file m’enfoncer dans les banquettes d’un Starbucks pour siroter à petites gorgées mon Grande Chai Latte… (et je commence à me demander comment je vais faire pour m’en passer dans quelques temps)

Le lendemain matin, c’est grand soleil. Bon c’est aussi dimanche matin alors on peut pas dire que la ville déborde d’animation mais ça reste sympa ce petit port de pêche. Des jolies petites rues pavées bordées de maisons en brique, non, vraiment, ça ne ressemble à rien que j’ai pu voir jusque-là.

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Et c’est sympa de constater que toutes les villes américaines ne sont pas copiées/collées. Et pour la 1000ème fois, y a rien à faire, c’est quand même mieux avec le soleil. Y a beau avoir un vent à faire valdinguer les mouettes, ça met le sourire.

Histoire d’en profiter encore un peu plus avant de rejoindre Boston, je vais faire un tour au Fort Williams Park pour admirer les vestiges dudit fort et le phare.

En poursuivant la route, je fais aussi un petit détour par Salem. Le Salem des sorcières. Dans cette petite ville sans histoires, à la fin du XVIIème siècle, des gens se mettent à agir de façon plutôt étrange. On est en pleine période coloniale, la religion tient une place plus qu’importante et long story short, ces personnes frappées d’hystérie sont accusées et reconnues coupables de sorcellerie. 19 personnes sont donc purement et simplement pendues le 22 septembre 1692. Aujourd’hui, on pense qu’une explication plausible de ce phénomène resté inexpliqué serait en fait que tous ces malheureux ont pu ingérer de l’ergot du seigle, un champignon qui attaque les céréales et contient une substance proche du LSD. Ils n’étaient pas possédés par le démon mais juste sooooo high

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Evidemment, j’ai la bonne idée de me pointer alors qu’on est le dimanche d’avant Halloween… Oui, pour nous, ça serait pas tellement un problème vu qu’Halloween, on s’en fout globalement comme de notre dernière chaussette mais ici, on rigole pas avec ça. Et comme on est dans la ville des sorcières, on rigole encore moins. Du coup, c’est blindé de monde partout, déguisé avec plus ou moins (et plutôt moins) de bon goût, le cimetière est envahi de visites guidées et y a même un parc d’attractions qui s’est installé pour l’occasion. J’arrive à naviguer entre les stands de tirs et les baraques à épis de maïs mais rapidement, je suis saoulée de monde et plutôt que de passer la nuit ici à attendre que les esprits se manifestent, je préfère continuer mon chemin jusqu’à Boston où j’arrive à la nuit tombée.

Boston, LA ville historique du pays. Enfin la ville qui a joué un rôle tout à fait particulier lors de la révolution et de la guerre d’indépendance. Et les Bostoniens ne sont pas peu fiers de leur passé. Le long des trottoirs court un ruban rouge traçant le Freedom Trail, un circuit de découverte des principaux monuments de la ville. Ça évite d’avoir le nez tout le temps dans le guide, c’est sympa. Et puis la ville en elle-même est sympa. On dit de Boston que c’est un mini-New York. C’est clair qu’on sent bien qu’on est sur la côte Est mais de là à comparer la ville à Manhattan… faut pas pousser non plus ! Mais c’est vraiment agréable, on voit le ciel, y a plein de boutiques organic (bio quoi !) et en plus, du port, on peut prendre un bateau pour aller voir les baleines. Me faites pas dire ce que j’ai pas dit mais ça pourrait en fait être presque mieux que Manhattan ! (j’rigole, y a rien de mieux sur terre que Manhattan. Et croyez moi, j’ai fait le tour…)

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En tout cas, voici donc venue l’heure de mon rendez-vous avec les baleines. Comme je l’ai déjà raconté  et , j’ai une fâcheuse tendance à faire fuir les cétacés. Mais cette fois, je suis bien décidé à ce qu’on se regarde dans le blanc des yeux ! Me voilà donc à bord du bateau de l’Aquarium de Boston à fixer l’horizon à m’en brûler les yeux. J’ai réussi à me caser à l’avant du bateau et ni le froid ni la marmaille qui braille ne me feront bouger d’un pouce. Pendant 4 heures. Enfin si. En rentrant, j’ai craqué, je sentais plus mes pieds alors je suis rentrée dans la cabine. Mais en attendant… quel spectacle !!

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Avec un total de 7 baleines à bosses différentes, la naturaliste nous explique qu’on est sacrément chanceux parce que c’est la fin de la saison et que c’est plutôt rare d’en voir autant. Bon, elles s’approchent pas trop trop près et j’ai du mal à me rendre vraiment compte de la taille totale des bestiaux mais rien qu’à la queue qui fouette l’air… pfff ! impressionnant !

Je rentre au port congelée mais ravie : enfin ! j’ai vu des baleines ! La prochaine fois, ce sera dans un plus petit bateau pour pouvoir s’approcher vraiment près…

Le lendemain, c’est journée « rhaaa… comment c’était bien d’être étudiant… ». Ouais, je sais, quand t’es étudiant et que t’entends des gens te dire que ce sont les meilleures années de ta vie, en général, tu te dis que c’est des vieux cons. M’enfin rappelle-toi, quand t’avais 15 ans, tu croyais que les gens qui en avaient 30, c’étaient des vieux cons. L’un dans l’autre… on s’y retrouve. En attendant, clairement, maintenant t’es dans la catégorie de ceux qui sont nostalgiques. Et pourquoi donc ces considérations philosophiques ? Et bah tout simplement parce qu’à Boston se trouvent 2 des plus prestigieux établissements universitaires du pays. Le MIT (Massachusetts Institute of Technology) dont sont issus rien de moins que Benyamin Netanyahou et Howard Wolowitz (oui, j’ai des références moi, môsieur…) et l’immensément prestigieuse Harvard avec son festival d’anciens présidents, de prix Nobel et accessoirement Marc Zuckerberg. Et les 2 campus se visitent. Gratuitement. Accompagné d’étudiants. Ce qui rend en fait la visite particulièrement intéressante puisque du coup, on a un peu l’impression d’y être soi-même étudiant pendant 1 heure ou 2. Oui, 1 heure ou 2 parce que si tu veux rester plus longtemps et connaître l’immense privilège de profiter des infrastructures de malade (non mais vraiment de malade) ou simplement te faire un bon bizutage d’une fraternité quelconque, va falloir casquer près de 100 000 dollars l’année… Ouais. Ça refroidit. Et ça pose la question de l’accès à l’enseignement. Comme quoi, en France, on râle mais quand même, le système n’est pas si mauvais…

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Après cette petite journée revival où je me suis dit que malgré tout, l’expérience universitaire aux Etats-Unis, ça n’a rien à voir (mais alors rien de chez rien) avec ce qu’il y a chez nous, j’avais prévu de reprendre la route. Mais le destin en a décidé autrement. En lisant les gros titres de Métro dans le métro (oui, ils ont aussi Métro aux US), j’apprends que le lendemain, l’ami Barack vient justement à Boston faire un petit discours pour défendre l’Obamacare. Comme j’ai pas encore eu le temps de goûter la clam chowder du coin, je décide donc de rester une journée supplémentaire. Evidemment, ce jour-là, il pleut.

Le discours n’étant qu’en fin de journée, je vais d’abord traîner sur les quais où sont amarrés des bateaux de la Marine. Un très très vieux, l’USS Constitution, très joli avec tous ses haubans, ses canons et ses petits hamacs qu’on se dit qu’on n’aurait pas aimé d’être un marin ayant le mal de mer dans ces conditions, et un beaucoup plus récent, tout gris et assez moche (comme ceux qu’on voit à Toulon quoi !) et où j’arrive à me faire choper parce que je me retrouve dans un coin où y a pas le droit d’aller. En même temps, c’est pas de ma faute, y a quelqu’un qui n’a pas remis la chaîne…

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Pendant ce temps, autour du Quincy Market, on sent qu’il va se passer un truc important.

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J’arrive un peu à la dernière minute et y a plein de monde partout mais ça ne m’empêche pas de jouer des pieds et des coudes pour me frayer un chemin jusqu’aux barrières de sécurité pour apercevoir l’Homme-qui-dirige-le-monde. Bon, évidemment, grosse déception. D’abord la police a bouclé tout le quartier et il est impossible d’approcher l’entrée du bâtiment dans lequel le président s’exprime. N’est admis qu’une liste d’invités triés sur le volet. Le reste des curieux (dont votre serviteuse bien évidemment) est parqué à l’arrière du bâtiment dans l’espoir de l’apercevoir à la sortie. Mais comme il ressort par là où il est entré, bah… on ne voit rien du tout. Bon, j’ai quand même réussi à l’apercevoir à travers les vitres teintées de sa grosse voiture mais en fait… il est comme à la télé. Sauf qu’à la télé, tu le vois en plus grand.

Barack

En général, tu vois pas non plus les pancartes des anti-Obama qui réclament que son prix Nobel soit donné plutôt à Poutine… Ah, ces Américains…

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Après toutes ces émotions, j’ai fini ma journée en tutu. Je suis allée voir La Bayadère, un ballet par le Boston Ballet. Alors autant chez nous (en France je veux dire), aller voir un ballet, c’est un peu un truc classe, autant ici, tu peux arriver dans la salle avec un gobelet de bière dans chaque main (acheté 1 millier de dollars au bar quand même), ça gène personne. En tout cas, heureusement qu’il y avait l’histoire imprimée dans les programmes parce que sinon, je suis pas sûre que j’aurais tout compris… Mais les danseurs étaient vraiment bons. Les solistes en tout cas. Parce que je suis toujours un peu déçue du corps de ballet aux Etats-Unis (oui, je sais, j’me la raconte grave, c’est pas la première fois que je vais voir un ballet et pas la première fois non plus aux Etats-Unis mais là n’est pas la question). Ils manquent de synchronisation. Ça fait un peu brouillon. Mais à part ça, c’était plutôt chouette.

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Et c’est donc sur cette note élégante et raffinée (hormis les effluves de bière…) que j’ai achevé mon séjour bostonien. Demain, Flipper et moi, on se prend pour les Kennedy, on file à Cape Cod.

Photos ici.

Savoir s’incliner avec grâce…

Voilà.

Je voulais juste dire un immense merci aux irréductibles qui ont frénétiquement voté pour le blog ces dernières semaines mais malheureusement, il semblerait qu’il existe d’autres acharnés du clic et que nous ayons été battus… AL autour du monde n’est pas sélectionné pour la finale des Golden Blog Awards

Clairement, gagner un concours n’est pas la raison d’être de tout ce babillage virtuel. Ça aurait été rigolo mais ça ne m’empêchera pas de continuer à vous raconter comment ça se passe, ici, là-bas, ailleurs.

Bonne chance aux finalistes et reprenons la route.

Vous reprendrez bien un peu de ceviche ?

Parce que je me doute que certains se disent qu’en ce moment, j’en fous pas une (et on pourrait presque dire qu’ils n’ont pas complètement tort…), je vous propose qu’on se reprenne une petite lichette péruvienne.
Et oui, je sais, normalement, je vous fais un bilan tout bien tout joli mais je suis une grosse feignasse finalement, c’est aussi bien comme ça.
Vamonos a Peru chicos !!