Victoria

En attendant, j’ai donc débarqué à Sidney, petit village n’ayant rien de particulier si ce n’est qu’il est à 15kms de Victoria, capitale de la Colombie-Britannique, cette belle région que je vais sillonner les prochains jours. Ne perdant pas de temps, je prends aussitôt le bus direction Victoria (oui, c’est qu’en fait, je vais rester dormir à Sidney alors pas la peine d’emmener Flipper jusqu’à Victoria et galérer pour se garer si c’est pour revenir ce soir). Seulement, tout s’est tellement bien passé que dans ma précipitation, j’ai oublié qu’on avait changé de monnaie : adieu dollar US, bonjour dollar canadien. Le chauffeur du bus me dit que c’est pas grave, j’ai qu’à payer mes 2,50 dollars en dollars US, ça lui convient. Bon, de toute façon, j’ai pas le choix. Mais quelque chose me dit que y a un truc louche quand même…

Et pas qu’un peu ! En fait, 1 dollar canadien, c’est pas vraiment égal à 1 dollar US. Pas vraiment pas du tout même ! Je me jette donc sur le premier distributeur venu pour faire le plein de nouveaux billets. Sauf que. Les 4 premiers distributeurs que je croise ne prennent pas les cartes Visa. Seulement les Mastercard. Le sort s’acharne ! Je vais être mal si je peux pas retirer d’espèces… Bon en fait, c’était juste un malheureux concours de circonstances : des distributeurs qui prennent les Visas, y en a plein. Mais je m’aperçois vite fait qu’ici, c’est comme aux Etats-Unis : tout le monde paye tout par carte. Même un simple café. Mais au lieu de simplement swiper la carte comme aux Etats-Unis, ici, quand c’est une Visa, ils te font faire le code. Comme chez nous quoi.

Puis c’est pas la seule différence. Quand la machine à carte bleue te parle, elle te parle en français. Bah oui ! Parce qu’ici, tout est obligatoirement dans les 2 langues. Et ça fait tout bizarre dis donc… C’est comme, les gens qui parlent français ici… bah non, ce ne sont pas des touristes. Enfin si, mais ce sont des touristes intra-muros. C’est comme si des Marseillais étaient en vacances en Bretagne. Sauf qu’au lieu du petit accent chantant de la Provence, c’est cette espèce d’accent à mourir de rire de nos amis Québécois. Mais n’empêche… ça fait tout bizarre.

Victoria est donc une charmante petite ville avec plein de gens qui se baladent dans les rues et qui font du shopping en ce samedi après-midi. Il y a des vieux bâtiments victoriens (étonnant, n’est-ce pas ?), des canards laqués qui pendouillent dans les vitrines des restos de Chinatown, quelques hydravions dans la marina, les restes d’un vieux fort et des marchands de chocolats. Rien à dire, ça a son charme.

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Mais la ville n’est pas très grande. En une après-midi, j’ai largement fait le tour du centre-ville. Je vais donc me renseigner dans un magasin de location de vélo pour le lendemain. Je suis ultra motivée, je promets au gars que je serai là demain à la première heure, prête à pédaler tout le long de la côte sud de l’île de Vancouver (60 bornes, hein, quand même… mais tout à plat il a dit le monsieur…).

En attendant, pour me mettre en jambe, je file à la salle de sport. Oui, celle qui est à côté de la piscine… Un peu de course, un peu de grimpette d’escaliers, un peu de natation… avoir les cheveux propre nécessite d’avoir une forme olympique !

Et alors que la nuit commence à tomber, avec Flipper, on se trouve un très chouette spot et je m’offre une omelette de compét’ devant la baie tout en faisant coucou à tous les gens venus promener leurs chiens qui me regardent curieusement… Et oui, j’ai aussi fait passer des œufs en contrebande…

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Le lendemain matin, c’est la pluie qui tambourine sur le toit de Flipper qui me réveille. Non pas que je sois particulièrement exigeante sur la météo mais quand tu vis dans 10m3 et qu’il pleut, c’est fâcheux. Je reste optimiste, je me dis que je vais attendre un peu, ça va pas durer toute la journée… Et bah si. Adieu la balade à vélo ! Je veux bien aller me tanner les fessiers mais au moins, que ce soit au soleil ! Sous la pluie, pas question ! Cela étant dit, j’en vois défiler un paquet de gens à bicyclette. Je me dis, normal, c’est dimanche matin.

En fin de matinée, je me décide enfin à quitter mon rocher parking et je prends la direction de Victoria. Qu’est-ce qu’on fait un dimanche quand il pleut ? On va au ciné. Encore ? Bah oui, qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’autre ? Mais avant, je vais bruncher chez John’s Place. Ça doit valoir le coup vu le nombre de personnes qui font la queue devant ! Une heure et une paire d’œufs bénédicts plus tard… mouais, c’était pas mal mais j’ai déjà vu mieux. Je slalome entre les gouttes jusqu’au ciné où je me cale devant The Butler. Vu le nombre de bandes annonces qu’ils passent avant le film, ça doit quasiment doubler la durée de la séance ! Toujours est-il que quand je ressors de là la nuit tombe. Et évidemment, le prochain bus ne passe que dans une heure. Me voilà donc à errer comme une âme en peine dans les rues jusqu’à finir comme par hasard chez un chocolatier et m’empiffrer de bonbons au chocolat fourrés à la framboise…

Je reprends donc ma place avec Flipper le long de la baie et essaye de réchauffer mes pieds tant bien que mal. Demain, il paraît qu’il fait beau…

Photos ici.

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Seattle

Au beau milieu de la nuit, je suis réveillée par quelqu’un qui tambourine à ma porte. Ça devait bien arriver un jour… « Cannon Beach Police Departement ! » Et m*** !  Je pourrais bien faire la morte mais… j’ouvre mon rideau et ma portière et je prends mon air le plus courtois possible… « Oui ? C’est pour quoi ? »

Bon, bah en fait, on n’a pas le droit de camper dans les limites de la ville. Et Flipper n’étant pas extrêmement discret tout seul sur son parking, Monsieur le Shérif nous a grillés… Cela étant dit, Monsieur le Shérif est assez sympa : après avoir vérifié mes papiers, il m’indique où je peux aller me garer sans me faire enquiquiner. Je me déplace donc de quelques kilomètres et je me rendors…

Le lendemain matin, je m’offre une petite balade matinale le long de la plage. C’est qu’en plus d’un gigantesque troupeau de mouettes, de gros cailloux comme tombés de nulle part parsèment la plage. Il fait beau, le soleil et les nuages créent un joli tableau, y a juste l’eau de ce foutu océan qui est toujours aussi froide… Et je réalise qu’en fait, c’est la dernière fois que j’y mets mes pieds dans cet océan ! Parce que finalement, j’ai décidé d’aller directement à Seattle et de quitter donc cette côte que je suis depuis près de 2000 kilomètres…

Mais avant de retrouver la civilisation, je traîne encore un peu en chemin le temps de faire une lessive et d’admirer l’embouchure de la Columbia River avec son pont de 7kms séparant l’Oregon du Washington.

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Et puis, doucement (à pas plus de 90km/h) mais donc sûrement, je continue la route jusqu’à arriver en fin d’après-midi dans la grande Seattle. LA capitale du Nord. LA ville qui a vu naître Nirvana, Starbucks, Boeing, Microsoft et Meredith Grey. LA ville de la coolitude quoi ! Bon, il paraîtrait que parfois, Seattle est aussi surnommée Rain City… mais ça, c’est pour ceux qui ont pas la foi…

Moi, j’ai la foi. Et j’ai la technique éprouvée, testée et approuvée du Park & Ride. Je me gare donc en plein milieu de la pampa banlieue dans une magnifique tour de béton et je saute dans un bus direction downtown. Bon, Seattle, c’est visiblement plus grand que Portland parce que pour rejoindre le centre-ville, faut bien compter 40 minutes… Mais peu importe, me voici en plein cœur de la ville à déambuler au p’tit bonheur la chance entre les buildings.

Au p’tit bonheur la chance… pas tout à fait quand même. Je sais ce que je cherche. Parce qu’en plus de tout ce que j’ai déjà nommé plus haut, Seattle, c’est aussi la ville du World’s Best Mac & Cheese… Etant donné que c’est devenu mon nouveau hit meal du moment, je pouvais pas louper ça ! J’atterris donc chez Beecher’s qui se targue de proposer cette merveille. Bon, faut dire qu’ils y mettent les moyens : ils font eux-mêmes leur fromage et pour te le prouver, ils ont vitré tout leur labo de production et tu peux observer les employés se mettre les doigts dans le nez et regarder le lait cailler pendant que t’as des fils de cheddar qui te tombent du menton. La classe.

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« Et alors ? » me direz-vous, « C’était comment ? ». Bah, c’était pas mal. Y avait la bonne quantité de fromage, ce qu’il fallait d’épices mais les pâtes étaient vraiment trop cuites… genre bouillie-colle. Alors pour les World’s Best… faudra repasser…  c’est le désappointement.

Après ce premier petit tour de repérage, je rentre me faufiler discrètement dans Flipper. C’est qu’encore une fois, le squattage de parking est moyennement pas du tout toléré…

Le lendemain matin, après une nuit bercée par les claquements de portières, les klaxons des gens qui vérifient qu’ils ont bien fermé leurs portes (oui, si tu rappuies sur le bouton alors que les portes sont déjà fermées, ça klaxonne…) et les types qui viennent chercher leur voiture en chantant à tue-tête (non mais chut-euh ! y  des gens qui dorment ici…), je repars à l’assaut de la ville.

Je commence par faire un petit tour au marché. Mais attention, pas n’importe quel marché, LE marché. Le Pike Place Market. Celui où les poissonniers se balancent des saumons à la tête, où les queues de homard font la taille de ma cuisse et où les touristes chinois font des photos des tas de pommes ! C’est bien sympa en tout cas, ça grouille, ça crie, ça se lance donc de gros poissons en chantant et c’est aussi là qu’a ouvert le first Starbucks ever… A voir la foule des gens qui se pressent pour y commander un cappuccino, on comprend mieux pourquoi ici, ils en ont mis à chaque coin de rue sans exception…

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Je reprends mes déambulations avec la ferme intention de trouver ce qui fait le charme de cette ville. On me l’a tellement vendue… Trop sûrement. En fait, elle est immense, étalée sur des kilomètres et traversée par des ponts, des lacs, des tunnels… un vrai chantier ! Mais honnêtement, la ville n’est pas belle. D’abord y a ce port… j’ai bien compris qu’il était énorme et de la première importance mais faut-il vraiment que toutes ces installations soient grises et moches ? Et puis, faut-il vraiment que l’autoroute passe en plein milieu de la ville ? Y aurait pas vaguement eu moyen de l’enterrer ? Non… y a de l’eau partout, les tunnels, ça doit pas être bien pratique. Bon, bah on aurait pu la faire passer un peu plus loin, je sais pas moi ! Bon, y a bien la Space Needle (oui, la grande tour en forme de soucoupe volante qu’on voit partout et qui ne contient… rien) qui essaye de rattraper le coup mais bon… La Space Needle, c’est un peu la Tour Eiffel de Seattle. C’est même carrément la Tour Eiffel de Seattle. Elle a été construite en 1962 pour l’Exposition Universelle et depuis, elle est restée là. Et comme pour la Tour Eiffel, les touristes font la queue pour grimper dessus. Sauf que c’est bizarre, au moment où je me pointe, y a personne… Et la gentille petite dame du guichet m’informe très simplement que cet après-midi, c’est fermé. Ah oui ? Et pourquoi donc ? Bah parce que y a quelqu’un qui a décidé de se faire une petite sauterie privée là-haut ! Très bien, le destin l’aura voulu, je n’y grimperai donc pas. De toute façon, à 17$ l’entrée, je me tâtais un peu alors…

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Je me rabats donc  sur l’EMP, l’Experience Music Project. Un musée un peu spécial consacrée à la musique en général et au rock en particulier. Avec bien sûr, une attention toute particulière dédiée à Nirvana, l’enfant chéri du pays. Dans ce musée, c’est rigolo, tu peux jouer à un genre de Guitar Hero, apprendre à scratcher comme un vrai DJ, donner un concert devant un public virtuel, bref, tu t’amuses comme un petit fou. Et puis quand même, par moment, tu te recueilles…

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… devant LA guitare de Jimmy Hendrix, celle sur laquelle il a joué à Woodstock. Ou encore devant un vieux pull tout moche porté par Kurt Cobain… des fois, l’émotion te prend à la gorge ! (je rigole, hein…)

Et puis, pour une fois que je suis en pleine civilisation, j’en profite, je vais au ciné. La fille qui vend les billets me conseille un bon gros blockbuster avec des immortels qui trucident des zombies (enfin… si j’ai bien compris) mais je préfère aller me décerveler bêtement devant une bonne comédie à happy end. We’re the Millers, ça s’appelle. Je me gondole, pas autant que mes voisins de derrière mais presque et je rentre raconter l’histoire à Flipper.

Après une nouvelle nuit dans mon parking (oui, celui-là, on pouvait y rester 48 heures, je rentabilise), il est temps de déménager. Faut pas abuser de l’hospitalité, c’est pas bien. De bon matin, je traverse donc la ville pour aller me réfugier dans un autre Park & Ride mais en banlieue nord cette fois. Evidemment, je tombe dans les bouchons et en plus, je mets un temps fou à trouver l’arrêt de bus censé être à proximité. Mais en fin de matinée, me revoilà au cœur de l’action. Je laisse mes poumons quelques part sur une colline pour trouver LE point de vue des clichés fond d’écran qui me feront soupirer à fendre l’âme dans quelques mois (au Kerry Park pour ceux que ça intéresse) et puis je redescends m’empiffrer de doughnuts (quoi ? j’ai éliminé par anticipation !).

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Et puis, comme décidément, je ne suis pas conquise par cette ville (non, je veux dire, Seattle, c’est sympa mais ça tient pas 2 secondes la comparaison avec New York ou San Francisco !), je décide de profiter du reste de l’après-midi pour aller barboter à la piscine… et oui, faut que je me lave les cheveux ! Sauf que comme par hasard, la piscine n’ouvre au public qu’à 18h et moi, je vais pas poireauter là d’autant plus que ce soir, j’ai 2 heures de route à faire avant d’aller me coucher. Parce que ça y est, la côte ouest c’est fini. Demain, si les vents sont favorables, je rejoins le dernier pays de cette aventure. Demain, je vais au Canada.

Photos ici.

Regarder passer les trains

Bon, allez, j’arrête de vous faire plaisir, c’est fini, il ne pleut plus à Bangkok (niark, niark, niark, niark !!).

C’est pas encore le soleil qui pique les yeux non plus mais ça tombe bien parce que de toute façon, hier, j’avais un programme qui n’en avait rien à faire qu’il pleuve, qu’il neige (ah non, ça par contre, ça n’est pas près d’arriver) ou qu’il vente. Hier, j’avais décidé d’avoir une vie normale. De faire des trucs que les gens qui sont en vacances (et qui sont pressés puisqu’ils n’ont que 15 jours de vacances) ne font pas.

Hier, après avoir fait une vraie bonne grasse mat’ (ouh que oui j’en avais bien besoin !), j’ai un peu organisé la suite de mon périple (kouaaaAAAAA ??? je change de continent dans 10 jours ? mais… j’ai même pas ouvert mon ami le Lonely !!) et puis je suis allée prendre un Afternoon Tea à la Tea Room du Grand Hyatt de Bangkok. Oui. Ch’suis comme ça, moi. Quand je peux pas aller manger chez Constant ou au Mandarin Oriental, je finis par atterrir au Grand Hyatt. Alors, j’ai embarqué toute ma bibliothèque et je me suis installée dans un grand fauteuil moelleux où une adorable serveuse (j’imagine qu’on dit maître d’hôtel dans ce cas précis) est venue déployer une serviette en lin sur mes genoux et m’a servi un thé à la rose qu’elle a remué avec une cuillère en argent et un Afternoon Tea Set.

Et alors ? C’est quoi un Afternoon Tea Set ? Et bah c’est bien. C’est très bien, même. C’est un assortiment de plein de petites choses, sucrées et salées, toutes bien présentées et parfaitement délicieuses. Tu grignotes le tout avec le petit doigt en l’air et pour un peu, tu leur dirais de mettre tout ça sur la note de ta chambre mais faut pas abuser, t’as pas de chambre ici, t’as pas gagné au Thaïmillion… Mais ça fait bien plaisir quand même !

Après ça, j’ai traversé une passerelle (tu peux tout faire sans mettre un pied au sol à Bangkok) et je suis allée au cinéma. Oui madame. Bon, malheureusement, pas de film thaï à l’affiche de ce multiplexe de ouf-malade de 22 salles (dont 2 spéciales pour les films en 3D et une avec que des poufs ultra-moelleux pour se coucher dedans). Du coup, j’ai choisi Flight. J’ai pu choisir ma place sur l’écran du type à la caisse qui m’a demandé si je voulais un supplément pop-corn (euh… no, thank you !) et un ouvreur m’a emmenée jusqu’à mon fauteuil avec dossier inclinable et immenses accoudoirs que tu ne peux pas frôler ton voisin… Bon, de toute façon, la salle était quasi-vide (mais y a quand même un type qui a choisi le siège juste derrière moi et qui a rigolé comme une baleine tout le long du film…). Avant le début du film, tout le monde se lève, l’hymne national retentit et sur l’écran passe un diaporama de photos du roi. Je crois que maintenant, si je croise le roi dans le métro, je ne pourrais pas ne pas le reconnaître.

Bon, je ne suis pas sûre qu’aller voir un film sur un crash d’avion moins de 48 heures avant d’aller à l’aéroport soit la meilleure idée que j’ai jamais eue mais c’était sympa de voir un film sur un écran de plus de 25cms pour changer…

Et pour finir cette belle journée, je suis passée dire bonjour à ma copine la vendeuse de chez Krispy Kreme (oui, c’est comme ça, il fait 35°C et je mange des donuts) après avoir englouti un demi-saumon cru (je vois pas pourquoi je serais toujours obligée de manger thaï !).

Et du coup, le lendemain, pour ma dernière journée thaïe, j’ai décidé d’aller regarder passer les trains.

Non, je ne prépare pas ma réincarnation en vache ! Je suis allée voir passer les trains sur le pont de la rivière Kwae. Ha ha ! Ça vous parle mieux là tout de suite ! Pour que vous ayez l’air futé dans les dîners, sachez qu’on ne dit pas la rivière « Kwaïïïï » (ça veut dire « buffle » en thaï, autant dire que les Thaïs, ça les fait bien rigoler) mais la rivière « Kwèèèè ». Je me suis donc levée à l’aube (j’ai même loupé le réveil, ça a failli être la catastrophe), je me suis écroulée dans un minibus et 2 heures de route plus tard, j’étais à Kanchanaburi. Oui, c’est là que se trouve le fameux pont. Quand on est à Kanchanaburi, on est à à peine 15kms de la frontière birmane. Mais évidemment, pas question d’y mettre les pieds. C’est fermé. A clés. Et on ne plaisante pas avec ces clés-là.

Donc voilà, y a une rivière, y a un pont, y a des trains qui passent en sifflant pour que les touristes dégagent du pont et y a un type qui joue du violon et qui joue quoi ? … Le pont de la rivière Kwae, évidemment ! Bon, comme c’est un peu un attrape-couillon, tu ne peux pas juste aller voir le pont. Tu dois aussi faire un tour sur un radeau en bambou et sur le dos d’un éléphant (pfff… déjà vu !). Et puis, après, tu fais le chemin dans l’autre sens et tu rentres à la maison à 19h parce que les bouchons du périph’, c’est de la blague à côté de la circulation à Bangkok.

Alors voilà, Bangkok, la Thaïlande, les petites plages qui tuent c’est fini. Là, c’est l’heure de faire son sac, de vérifier qu’on a bien son passeport et de dire au-revoir à Sa Majesté. Parce que, aujourd’hui, je monte dans l’avion (hé ho ! tu sais qu’il existe d’autres moyens de transport ? oui… je sais…) direction Penang (en Malaisie pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de Penang… moi la première jusqu’au mois dernier). Enfin, moi, je monte dans l’avion. Mon sac, c’est moins sûr. Il semblerait que j’ai oublié de vérifier que mon billet incluait bien un bagage en soute… Je suis donc bonne pour payer une fortune pour pouvoir emporter toutes mes affaires, la poisse ! Alors pour mon dernier déjeuner thaï et parce que j’ai plus un rond, j’ai fêté ça avec ça…

Et je confirme, aller voir un film sur un crash d’avion y a 2 jours, c’était débile…

Photos ici.

En route pour Ooty !

Aujourd’hui, on compte bien profiter de notre journée à Kochi pour s’imprégner totalement de la société indienne. Après être allés visiter dans la matinée le palais de Mattancherry, dont l’intérêt principal était la présence de ventilateurs dans presque toutes les pièces, et nous être cassés le nez à la synagogue Pardesi (c’est fermé, c’est normal…) on retourne dans le quartier d’Ernakulam pour aller au cinéma.

Sur les conseils avisés de notre hôtesse, à qui on a dit qu’on voulait voir un Bollywood, on va voir un film en hindi non sous-titré (bien sûr !!) dont le titre est Barfii. Un choix assez pertinent puisque le héros est muet et que ça nous évite donc les dialogues à la Woody Allen… La salle est pleine à craquer, 90% d’hommes, et on se demande bien de quoi il s’agit…

Et bien figurez-vous que c’est la bonne surprise du jour ! Alors OK, le film est long (très long… tellement long qu’il y a un entracte au milieu), on ne comprend pas un traître mot de ce qu’il se raconte, ce n’est absolument pas un Bollywood et on met un peu de temps à raccrocher tous les wagons mais l’histoire est tellement fleur bleue qu’on en a même la larme à l’œil plusieurs fois.

Côté ambiance, la salle est plutôt bon public : éclats de rire, applaudissements, sifflets, les téléphones sonnent sans problème pendant la séance, bref, une chouette expérience et surtout le premier morceau d’un grand défi : aller voir dans chaque pays un film dans la langue locale et être capable de le raconter !

Et moralité : sous leurs grands airs de durs à cuire à moustaches, les Indiens vont voir des films de gonzesses en se tenant par la main et je suis même sûre que y en a certains qui pleurent…

Le lendemain, on décide de se faire une journée de princesses feignasses. Alors après le petit déjeuner, on se rend dans un centre ayurvédique pour une heure de Full Body Massage… énergique et franchement huileux (on a l’impression de sentir la friture…).

En début d’après-midi, il faut se résoudre à quitter Kochi et à continuer le voyage. On embarque donc à bord d’un tuk-tuk sur le toit duquel on attache nos sacs à dos en priant pour que la route ne soit pas trop défoncée et qu’on retrouve nos sacs à l’arrivée à la gare… Tout va bien, on grimpe dans le train qui arrive en gare à l’heure et repart à l’heure (décidément, l’Inde… ce n’est plus ce que c’était…) mais qui s’arrête au bout de 10 mètres (ah ! quand même !), on ne sait pas pourquoi, et qui repart tranquillement 10 minutes plus tard. Et nous voilà partis pour plus de 4 heures de train, entre les vendeurs ambulants de toutes sortes (café, chai tea, brosse à cheveux vibrante… si, si, ça existe, c’est recommandé par un docteur indien), les bébés qui chouinent, les gens qui squattent nos places, le contrôleur qui écrit des lettres au gouvernement au milieu du couloir…

C’est là que démarre mon deuxième grand défi : porter jusqu’à la fin du voyage un magnifique collier à paillettes violet que P. m’offre dans ce train

On arrive donc à Coimbatore (c’est ici) en début de soirée. On se trouve aussitôt un hôtel tout près de la gare car on doit repartir le lendemain matin à 5h15 (WHAT ??? mais on n’est pas en voyage de noces là ?) direction Ooty, station climatique à plus de 2200 mètres d’altitude et où on espère bien 1/ échapper aux moustiques, 2/ mettre un pull (des fois, dans la vie, y a des plaisirs simples). Le voyage jusqu’à Ooty promet d’être somptueux : 7 heures de train dont 5 dans un train miniature classé au patrimoine mondial de l’Unesco…

Vous pouvez d’ores et déjà compter sur votre serviteuse pour vous raconter tout ça, photos à l’appui, au prochain numéro !

Pour les photos, c’est par ici !