Les pingouins, les falaises, les bourrasques de vent et les rafales de pluie, tout ça, c’est bien joli mais si je voulais aller passer des vacances en Bretagne, c’était pas la peine de se donner tout ce mal…
Alors, je reprends la route (ou plutôt la piste caillouteuse, parce qu’ici, dans les Catlins, c’est visiblement trop loin pour faire venir du goudron) et je remonte la côte est jusqu’à Dunedin.
Stop. Faisons une pause quant à la prononciation improbable de ce patelin. Non, c’est plutôt une ville. Une assez grosse même. Enfin… pour la région. Bref, quand vous lisez ce nom sur la carte, vous faites comme moi, vous dites Du-neu-dine. Je vous suggère alors de demander à un type du coin si vous êtes bien sur la bonne route, celle qui va à Dunedin. Au regard perplexe qu’il vous lance, vous comprenez qu’il y a un problème avec le nom de la ville. Alors vous tentez Du-neu-daïne ? Du-ni-dine ? Deu-ni-dine ? Et là, vous apercevez une lueur dans le regard de votre interlocuteur : il vient de comprendre de quoi vous parlez. « Aaaaah ! Deuill-naaaaï-din ! » Mouais… c’est ça, c’est ce que je viens de dire, quoi ! Bref, mieux vaut lire les panneaux attentivement parce que vous serez incapable de reconnaître ce mot dans votre prochaine conversation.
En début d’après-midi, j’atteins donc Dunedin. Et sous le soleil, s’il vous plaît ! (C’est suffisamment rare pour être noté.) Dunedin, c’est donc une ville plutôt jolie avec des petits immeubles et une grande place centrale autour de laquelle s’enroulent des cafés et des types qui jouent de la guitare. Y a de jolis bâtiments de l’époque victorienne, une belle église, une petit gare Playmobil (si, si, on dirait vraiment la gare Playmobil) et… l’usine Cadbury. Le premier qui demande « c’est quoi Cadbury ? », je lui fais avaler une boîte de Fingers… avec le papier ! Of course, l’usine Cadbury se visite. Alors pour la science et pour mon amour de l’agro-alimentaire (qui a ri ?), je m’inscris à une visite le lendemain. Ah oui ! Parce que ne crois pas que tu vas te pointer comme ça, la bouche en cœur, et que tu vas pénétrer au paradis comme ça ! Non, ma bonne dame ! Faut ré-ser-ver ! Et ils sont very busy ! Mais heureusement, il leur reste une petite place le lendemain matin à 10h…
En attendant, je pars faire un tour à Tunnel Beach. D’abord, je comprends pas bien. La route pour aller à Tunnel Beach, elle grimpe, elle grimpe, elle grimpe le long de la falaise comme si la plage allait se trouver là-haut. Même le parking est en haut. Et puis, je réalise : la plage, elle est tout en bas évidemment. Va falloir tout dégringoler pour aller voir ce qui s’y passe… Descendre, c’est pas un problème, mais comme ils n’ont pas installé d’ascenseur pour remonter… Mais je ne suis pas une chochotte (et en plus, je croise 2 mamies qui remontent en papotant tranquillement comme si de rien n’était), je me lance. Et bah c’est drôlement joli. C’est un peu le Etretat de la Nouvelle-Zélande. Et caché tout en bas, il y a le fameux tunnel. Percé dans la roche, à peine assez haut pour que je m’y faufile, bien noir et glissant… que du bonheur ! Et au bout du tunnel… la plage ! Une toute petite plage qui n’existe qu’à marée basse (je te conseille pas de te retrouver dans le tunnel quand la marée remonte) et tellement encaissée dans la falaise que même les plus petites vaguelettes font un fracas du tonnerre quand elles roulent jusqu’à mes pieds. Impressionnant.
Je remonte au-dessus de la plage, j’essaye de faire tomber des mouettes dans les vagues mais c’est moi qui manque aller m’écraser un peu plus bas et puis quand le soleil se cache derrière les falaises, je remonte… péniblement, en râlant, pestant, crachant mes poumons, mais je remonte.
Et je me dis que heureusement qu’il n’a pas fait beau les 10 derniers jours parce que la Nouvelle-Zélande, c’est simplement trop beau. Trop de paysages grandioses. Tout simplement trop. Je me dis que c’est pas étonnant que les Kiwis ne quittent pas tellement leurs îles. Moi aussi, si j’habitais là, je me dirais que vu que je suis dans le plus bel endroit du monde, y a peu de chance de trouver mieux ailleurs. Mais comme dit le poète (pouet !), tant de beauté, ça lasse…
Le lendemain matin, à 10h pétantes, je suis devant la porte de Cadbury. Evidemment, comme chez Willy Wonka, on n’a pas le droit de faire de photos à l’intérieur de l’usine, c’est bien trop top secret. Et puis de toute façon, ça ne retranscrirait pas le meilleur… l’odeur ! Tellement sucrée que c’en est presqu’écœurant ! Parce que c’est bien ça le problème du chocolat Cadbury, y a bien trop de sucre dedans. Non pas que j’aime pas le sucre, mais là, c’est à la limite du raisonnable. Pour ne rien gâcher, ils mettent dans leurs barres chocolatées des petits morceaux de Smarties ou de bonbons gélifiés, on frôle le coma diabétique ! Mais en attendant, quand ils font tomber 1 tonne (1 tonne !) de chocolat liquide du haut du grand silo, tu plongerais bien la tête la première dedans… Pour être sûre que le visiteur soit impartial, toutes les 2 minutes, on lui fourre dans la bouche des petits morceaux de la production du jour, comme ça, il ne pose pas de question (il a la bouche pleine) et il trouve que Cadbury, c’est vraiment géniaaaaaaal… Moi, je dis que ça vaut pas Patrick Roger mais bon, on va encore dire que je fais ma snobinarde !
Photos ici.