du Mile 2251 au Mile 2274
Ce matin mon sac de couchage est tout trempé par l’humidité de la nuit. Pas la peine d’attendre qu’il sèche maintenant, je le ferai sécher plus tard.
J’ai de plus en plus mal au dos le matin et plier le camp et ranger son sac alors que mes lombaires sont toutes coincées commence à être un sacré challenge. Heureusement, une fois qu’on commence à marcher, ça se décoince et je gambade comme un cabri.
Justement, aujourd’hui on arrive dans Goat Rock Wilderness qui est censé être une de plus belles sections du Washington. Je suis un peu à la traîne et tout à coup, alors que je suis en train de grommeler sous mon headnet, je croise 2 filles. Le seconde a une casquette vissée sur la tête et son visage me rappelle quelque chose… et soudain, je réalise : c’est Carrot Quinn !! Depuis plusieurs jours, on parle de croiser Carrot Quinn qui section hike le Washington sobo cette année. Lucie et moi sommes super fans de son blog et Spider se moque de nous en l’appelant notre girlfriend. Je lui dis bonjour et lui demande si c’est bien elle.
– Yes !
– Hey ! I’m a huge fan of your blog !
– Oh cool ! Thanks !
Et on poursuit notre chemin chacune de notre côté.
Alors que je retrouve Spider et Lucie en train de faire une pause assis sur un tronc d’arbre, ils me crient : « Did you see her?? Did you see her?? » Même Spider l’a reconnue et lui a juste dit : « Hey… Great tattoos… »
Goat Rock Wilderness est effectivement magnifique : on grimpe au milieu de très beaux paysages jusqu’à Cispus Pass. Dans la montée, on se fait doubler par des chevaux. La vue est spectaculaire malgré la fumée. Dans la descente, on aperçoit des mountains goats. On pourrait presque les confondre avec la neige autour.
Alors qu’on se prépare pour notre dernière ascension de la journée, on fait le plein d’eau. Le campsite qu’on vise est censé être loin de toute source d’eau. Les sacs sont lourds et la pente est raide. Très raide. Et évidemment, on croise plein de ruisseaux qui n’étaient pas indiqués sur la carte. En partie parce qu’il y a encore de la neige en train de fondre. On grimpe donc avec nos litres d’eau en râlant. Mais ça en valait vraiment la peine. L’emplacement est incroyable et si seulement la fumée se dissipait un peu, ça serait carrément magique. On décide de faire du cowboy camping ce soir : y a pas beaucoup de place pour monter les tentes et les emplacements sont bien abrités. En plus, y a pas de moustiques.
On a retrouvé Quetzal qui dîne avec nous et on assiste à un coucher de soleil magnifique. On est maintenant à plus de 2000 mètres et dès que le soleil disparaît , il fait franchement froid. On se roule en boule dans nos sacs de couchage et on compte les étoiles qui apparaissent lentement au dessus de nous.