du Mile 2427 au Mile 2444
J’ai passé la nuit à faire peur aux bestioles qui tournaient autour de ma tente. Probablement des rongeurs mais ma tente est déjà pleine de trous réparé à l’élastoplaste…
Ce matin, il nous faut remonter sur le trail depuis le lac… uughhh ! L’avantage c’est qu’on se réchauffe rapidement. Une fois revenus sur le trail, la première montée est plutôt facile et en lacets. On est de retour dans la forêt, plus tellement de vues majestueuses. On traverses 2 petites rivières assez facilement en sautillant de pierres en pierres et à nouveau, c’est la longue, longue, trop longue descente… J’aime pas descendre… En plus, au bout, Guthook nous promet une rivière monstrueuse à traverser sur un tronc d’arbre hyper glissant. D’après les commentaires laissés par les hikers les jours précédents, c’est pas de la tarte : grosse rivière, beaucoup de courant, traversée difficile. D’ailleurs, on entend la rivière longtemps avant de la voir. Le stress monte…
Au détour du dernier virage, j’aperçois enfin le monstre. Alors certes, elle fait beaucoup de bruit mais c’est surtout parce qu’il y a une cascade quelques mètres en amont. La rivière en elle même est assez large mais elle se traverse ne 2 fois et seule la deuxième partie semble en effet un peu plus compliquée. Spider et Neo sont déjà passés et me font signe pour m’indiquer le chemin. C’est peut-être parce que c’est l’heure du déjeuner mais y a plein de gens qui sont arrêtés là. L’heure du déjeuner et sûrement le fait qu’on peut faire une pause au soleil et juste au bord de l’eau avec un petit courant d’air délicieux.
Au moment de repartir, Spider qui est le premier nous fait signe d’être prudents : tout le monde passe au même endroit et les grosses pierres qui tiennent le chemin commencent à se détacher. En plus il faut mettre les mains. Lucie passe devant moi et s’en sort sans trop d’acrobaties mais au moment où je pose ma main sur les rochers, tout s’effondre et j’évite d’être ensevelie de justesse. Lucie me hisse sur le trail et je fais un rapide état des lieux : juste une petite égratignure mais je suis couverte de poussière…
Et puis on reprend la montée jusqu’à Deception Lake. Deception Lake est très très loin d’être décevant. C’est même un des plus jolis endroits qu’on ait vus jusqu’à maintenant. Il est encore tôt (16h) mais l’endroit est si joli qu’on décide de camper là. L’emplacement est parfait, le lac nous appelle à grands cris, on ne résiste pas. En plus, d’ici, il y a un side trail qui rejoint la route qu’on voulait atteindre demain.
On s’installe donc tranquillement histoire de marquer notre territoire avant que d’autres n’arrivent et on tente de se baigner mais y a plein de vase… Deception ? Non, pas vraiment. L’eau est super froide de toute façon.
Il est tellement tôt qu’on ne sait pas trop quoi faire… Y a beaucoup de gens qui passent et hésitent à s’arrêter aussi : section hikers, sobos, nobos… On regarde passer les gens (à défaut de trains en piochant dans nos food bags. Spider qui met un point d’honneur à toujours avoir un livre dans son sac, nous raconte l’histoire de The Sign of the Beaver, un livre pour enfants dans lequel Matt, un fils de pionnier, fait ami-ami avec un Indien et lui apprend à lire en échange d’apprendre à chasser. Il y a un ours sur la couverture du livre et on a hâte qu’il arrive au passage où l’ours va apparaître…
On ne traîne pas trop quand le soleil se couche : il se met vite à faire froid et ça fait déjà longtemps qu’on a dîné… Demain, on arrive à Skykomish ! Town day !