Complètement à l’Est…

Dans cette nouvelle vie que j’ai adoptée, je ne suis jamais « à la maison ». Enfin, si, chaque fois que je change d’endroit, c’est comme si j’avais une nouvelle maison. J’ai une capacité d’adaptation qui frôle le caméléonisme.. Mais du coup, je ne passe plus beaucoup de temps en France. On est fin juillet et depuis le début de l’année j’ai dû passer à peine un mois au pays du camembert de Molière…

Alors c’est super parce que je découvre tous ces nouveaux pays, ces nouvelles cultures, ces nouvelles personnes qui deviennent parfois des amis mais clairement, quand on me dit : « Ah c’est génial ! Tu connais le Congo ! », je rigole doucement. Je connais le Congo comme je connais Bordeaux. J’y suis passée quelques fois, j’y ai une flopée de souvenirs mais je ne connais pas Bordeaux. Ni le Congo. Parce que, breaking news, aller dans un pays pour y travailler c’est loin mais alors vraiment très loin d’être la même chose que d’y aller pour voyager. Oui on tisse de vrais liens avec des gens qui vivent là. Oui on s’y crée une routine, on y apprend plus de choses qu’on ne ferait si on était simple touriste et oui on se sent « à la maison ». Mais on n’est pas libre de ses mouvements (reminder : je travaille pour Médecins Sans Frontières, je vais donc dans des endroits où la sécurité est parfois une préoccupation bien réelle et où je suis tenue de suivre certaines règles. Ce n’est évidemment pas le cas de tous les expatriés du monde, heureusement…) et l’air de rien… on y bosse ! On n’a donc pas tout le temps du monde pour flâner le nez en l’air sur les marchés, aller visiter les musées et les sites archéologiques et profiter des plages de sable blanc… Alors, quand je suis en vacances (enfin… quand je ne travaille pas), bah… j’ai toujours envie de voyager !

Mais c’est vrai que les destinations exotiques sont un peu redescendues dans le classement de ma bucket-list. A la prochaine Jordanie, Argentine, Myanmar ! Welcome Norvège, Pays Baltes, Bulgarie ! Oui c’est-à-dire que j’ai eu ma dose de soleil et chaleur pour 2016. Là, j’ai envie de forêts, écharpes et roulés à la cannelle… Du coup, pour ce premier voyage de l’été (oups, j’ai vendu la mèche, il y en aura évidemment plusieurs…), j’ai choisi… l’Estonie !!

Alors d’abord l’Estonie, c’est où ? Très facile, l’Estonie, c’est là.

Et pourquoi ça l’Estonie ? Tout simplement parce que personne n’y va. Je passe ma vie à voir des gens, à parler à des gens, à vivre avec des gens. Quand c’est les vacances, j’ai envie de calme luxe et volupté et de solitude. Et puis aussi parce qu’en Estonie, y a des grands espaces. Des forêts, des plages, des centaines de kilomètres de paysage où tu peux laisser ton regard se perdre à l’horizon. Quand tu passes ta vie derrière 4 murs, de temps en temps, t’as besoin que tes yeux se souviennent comment faire pour regarder « au loin ». Mais bon, je me suis quand même un peu renseignée avant. En Estonie, y a plein de choses à voir, à faire et à manger.

J’ai donc acheté un billet d’avion pour Tallinn (encore un bon point pour l’Estonie, pas besoin d’être milliardaire pour aller y faire un tour), j’ai calé ma mère sous mon bras et en avant Guingamp !

On a commencé par explorer l’aéroport d’Helsinki. Oui parce que pour aller à Tallinn, globalement, faut passer par Helsinki. Paris-Tallinn en direct, ça n’existe pas. En tout cas, ça n’existait pas cet été. Helsinki c’est sympa mais faut pas rester trop longtemps sous peine d’en ressortir ruiné. Du coup, on grimpe dans un petit coucou d’à peine 20 places qui traverse le bras de mer qui sépare les 2 pays en pas plus de 25 minutes et nous ici voici !

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Arrivées à destination, on récupère la voiture qu’on avait louée pour 10 jours. Oui parce que l’Estonie, c’est bien y a personne mais du coup, c’est pas blindé en transport en commun non plus. Et comme je n’avais pas l’intention de rester à Tallinn mais bien d’arpenter les sentiers perdus, il nous fallait un moyen de locomotion. On a donc jeté notre sac dans le coffre, allumé le GPS et 20 minutes plus tard, on s’est garé par une belle fin d’après-midi aux pieds des remparts de la vieille ville. On y a donc fait un petit tour au hasard des ruelles pavées et Tallinn s’est montrée sous son meilleur soleil couchant.

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Ne sachant pas trop à quoi s’attendre gastronomiquement parlant, on a demandé son avis à notre ami le Lonely Planet. Et bingo ! On a atterri dans un petit resto à moitié bio, vegan ou je-sais-pas-quoi où on a pu goûter à la bière de la maison et à tout un tas de petits trucs très très sympas et très très délicieux.

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Autant dire que pour une première impression, Tallinn a mis le paquet !

Le lendemain matin, on a taillé la route. Déjà ? Oui, déjà. On a bien prévu de passer un peu plus de temps dans la capitale estonienne plus tard mais j’avais bien trop soif de grands paysages pour m’attarder en ville. On a donc pris la route de Saaremaa, une jolie petite île à l’Ouest du pays. Sur la route, on ouvrait grand nos yeux, on nous avait dit qu’on pouvait voir des cigognes. La circulation n’est pas dense (on est seules…), on peut se démancher le cou pour regarder le ciel. Et tout à coup, au sommet d’un poteau électrique, les voilà ! Perchées sur leur nid-plateforme, deux cigognes surveillent leur territoire… Elles sont énormes ! Enfin… elles doivent avoir une taille de cigogne moyenne mais moi, c’était la première fois que j’en voyais et je les ai trouvées énormes. Soudain, l’une d’elles s’envole. Deux battements d’aile et elle se laisse planer jusqu’au champ voisin. Avec son long bec orange, elle fouille le sol. J’en aurais presque oublié de garder les mains sur le volant. Mais le long de cette route, on s’est vite aperçu que c’était la fête à la cigogne. Presque tous les poteaux électriques étaient coiffés d’un nid et les grosses bestioles ne semblaient pas du tout effrayées par les voitures qui passaient dessous. On a fini par arriver au bout de la route. Après, c’était la mer. Et pour atteindre Saaremaa, il fallait prendre le ferry. Il y avait un vent à décorner les bœufs mais c’était tellement bon de laisser ses yeux courir sur les vaguelettes jusqu’à l’horizon…

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Et enfin, on est arrivé à Kuressaare. C’était l’après-midi, c’était calme. On a repéré notre abri pour la nuit (une petite guesthouse en dehors de la ville) puis on est parti se balader. Ah Kuressaare… son château épiscopal, ses moulins à vent… et c’est tout ! C’est pas bien grand mais c’est joli. Y a des géraniums aux fenêtres, des chats qui se dorent au soleil et des gens qui se promènent doucement. Cerise sur le gâteau, on peut dîner dans un des moulins. Une soupe, une goulash (un goulash ?) emmitouflées dans des gros plaids sur la terrasse puis au lit !

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Le lendemain matin, le ciel était gris. La pluie du matin n’arrêtant pas le pèlerin, on retourne faire un petit tour en ville avant d’aller d’explorer les forêts alentours. Au beau milieu de la forêt, il paraît qu’il y a une tour d’observation. On s’était dit que ça se serait chouette de prendre un peu de hauteur et d’avoir un joli point de vue. Alors ni une, ni deux, on a suivi le petit sentier qui menait à la fameuse tour. Et là…

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… voilà voilà… Bon, on n’est pas des mauviettes puis ça faisait jamais que XX mètres de haut… Certes, on aurait dit que toute la structure allait s’envoler au premier coup de vent mais y avait pas de vent alors c’était pas grave… Enfin ça, c’est ce qu’on croyait quand on était au pied de la tour, à l’abri des arbres. Une fois là-haut, on avait un peu les genoux qui s’entrechoquaient. Parce qu’il faisait froid, évidemment. Eventuellement parce qu’il y avait du vent et qu’on sentait la tour bouger. Et que tout ça n’avait quand même l’air que d’un gigantesque château d’allumettes. Alors on a pris deux ou trois photos et on est redescendu fissa. On s’est baladé encore un peu et puis on a repris la route. Direction Parnü.

Parnü, c’est LA station balnéaire estonienne. Quand je préparais l’itinéraire, j’hésitais un peu parce que je me disais qu’il y aurait peut-être trop de monde… Mouahahahaha !! On y est arrivé en fin d’après-midi sous un ciel gris foncé. Alors certes, c’est une grosse ville par rapport à toute la campagne qu’on avait traversée jusqu’à maintenant mais pour la foule, faudra repasser. J’avais réservé un petit bungalow dans une auberge un peu en dehors du centre-ville. Sur le site internet, y avait marqué « Biker Friendly ». Je confirme. D’abord y avait plein de grosses motos rutilantes garées devant. Et dedans c’était plein de gros bikers norvégiens. Tendance vikings. Cheveux longs, moustaches et barbes incluses. Avec en extra, les bandanas, les gros tatouages et les gilets en cuir… Comme les bungalows étaient organisés un peu comme au camping, y avait des douches communes. Et fallait passer avec sa petite serviette devant les gros vikings qui boivent des bières sur leurs terrasses… rigolo.

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Dans le centre-ville, on s’est trouvé un petit resto de spécialités presque locales : blinis et saumon. Faut dire qu’on n’était pas très loin de la Russie. Et d’ailleurs, on sent bien qu’en dehors des centre-villes plutôt mignons, les amis russes ont eu une influence certaine dans le coin. Les banlieues architecturées soviétique sont légions. Mais pour le moment, on profitait de l’air du soir en sirotant une bière locale. Il faisait assez froid mais les restos ont la bonne idée de mettre des couvertures à disposition des clients qui souhaitent rester en terrasse. C’est qu’on est tout de même très au nord, le soleil ne se couche pas de bonne heure et c’est plutôt agréable de pouvoir profiter de la soirée dehors. Et puis, je le confesse, ça me faisait plaisir d’avoir froid…

Le lendemain matin, il faisait encore bien gris. Ça mettait assez bien en valeur l’architecture soviétique mentionnée plus haut… Mais la ville de Parnü regorge de choses à voir et comme on n’était quand même pas venues dans la première station balnéaire du pays pour rien, on est allé jusqu’à la plage. Le sable était magnifique. Blanc, fin, il s’étendait à perte de vue et glissait entre mes orteils à moitié frigorifiés. Mais ne faisant jamais les choses à moitié, je suis allée les mettre carrément dans la Baltique. Je crois d’ailleurs qu’ils y sont restés…

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Puis on a repris la route. Cette fois, direction Viljandi. En route, on a fait une petite balade dans les tourbières du coin. Les sentiers sont bien aménagés et c’est agréable de marcher sur les palettes de bois en entendant floc-floc sous ses pas.  Encore une fois, on est arrivé à Viljandi en fin d’après-midi. On a posé nos affaires dans notre petit bungalow (avec sauna intégré… mais on a jamais compris comment le mettre en route…) puis on est allé au supermarché du coin pour faire des courses. Aller au supermarché à l’étranger, c’est un peu comme ouvrir le frigo de quelqu’un. Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. Ou si je peux éventuellement habiter chez toi. Là en l’occurrence, ça n’a pas été simple. De la lentille en veux-tu en voilà, de la mayonnaise à toutes les sauces (ou dans toutes les sauces) et pas un chat qui parle un mot d’anglais pour nous aider à comprendre ce qu’on était en train d’acheter pour le dîner… On s’est retrouvé avec des graines non identifiées (comestibles mais pas terribles) et du salami de provenance inconnue. Par contre, j’ai carrément fait la découverte du siècle : des barres de crème aromatisée et gélifiée enrobées de chocolat. Le tout emballé de façon individuelle et conservé au rayon frais. L’expérience prouvera effectivement que les garder plus de 3 heures dans la voiture n’était pas l’idée du siècle. Mais en attendant… une tuerie !

Au petit matin, on s’était mis en tête de trouver une laverie. Plus facile à dire qu’à faire… Pas de laverie à Viljandi. Y avait bien un pressing qui pouvait s’occuper de notre linge mais la dame ne voulait nous le rendre qu’à 14h et nous, à 14h, on comptait bien être loin d’ici. L’histoire dira qu’on aurait dû laisser notre baluchon au pressing mais prenons les choses dans l’ordre. Dans notre quête effrénée de la laverie parfaite (ou juste existante), nous étions passées à l’office de tourisme. Et nous y avions trouvé un petit itinéraire découverte de la ville qui avait l’air sympa et pas trop long. Comme on ne rappelait plus trop pourquoi on avait atterri à Viljandi, on s’est dit que ça serait une bonne idée. Et c’en était une ! Sauf qu’on n’avait pas super bien évalué ni les distances ni le temps passé dans les petits musées et autres boutiques d’artisanat mis sur notre chemin.

Moralité, à 14h, on revenait tout juste au centre-ville et on mourait de faim. Alors on s’est installé en terrasse (toujours) en face de la mairie pour déguster des petits plats avec de la citrouille, de la rhubarbe et tout un tas de graines magiques. Dé-li-cieux. Et pour ne rien gâcher, comme on était samedi, c’était jour de mariage et toutes les demi-heures sortait de la mairie un cortège festif avec mariée meringuée à souhait et moult tenues qui nous réjouissaient au plus haut point.

Lorsque le spectacle a eu l’air d’être terminé, on est remonté en voiture et on a quitté Viljandi pour aller découvrir le couvent de Kuremae. Sur la route, on a longé le lac Peipus. Le lac Peipus est le 5ème plus grand lac d’Europe et se déverse dans la rivière Narva qui sert de frontière entre l’Estonie et la Russie. Autant dire qu’on était maintenant complètement à l’Est. D’ailleurs, les gens ne parlaient même plus estonien ici mais russe. Le long du lac, il y avait plein de petits stands de SUITSUKALA (poisson fumé). Et quel meilleur souvenir à rapporter dans nos bagages qu’un petit morceau de poisson fumé à moitié russe… ?

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Une fois qu’on a quitté le lac, la route s’est mise à tournicoter dans la campagne. Et puis soudain, au sommet d’une colline, on l’a vu.

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Le couvent de Pühtitsa. Un des derniers couvents de l’Eglise Orthodoxe estonienne dans lequel vivent aujourd’hui 161 nonnes. Russes. Ne demandez pas pourquoi. Merci. Bien qu’on n’ait pas très bien compris le pourquoi du comment de ce couvent (y a une histoire de source sacrée quelque part), le couvent en lui-même est très impressionnant. Les nonnes sont toutes de noir vêtues. Y en a des jeunes, des vieilles, des très très vieilles. Beaucoup de femmes entraient dans l’église de laquelle s’échappaient des volutes d’encens et des chants religieux. Alors on a mis un foulard sur notre tête pour essayer de passer inaperçues et on est entrées. Il nous avait échappé un micro détail. Toutes les femmes étaient en jupe longue. Nous, en jean. Mais dans le tas, on a réussi à se faire oublier un moment. On a rien compris à l’office qui était en train de se dérouler (c’est pas qu’on soit des grandes adeptes des offices religieux de façon plus générale) mais le spectacle était amusant. Les gens se déplaçaient dans un grand ballet savamment orchestré pour aller embrasser les idoles, les livres et les mains des prêtres à barbes (qui doivent sûrement avoir un nom bien plus savant que « prêtres à barbes»). En consultant notre ami le Lonely, on a appris que le couvent était bien connu pour ses petits gâteaux et son miel. Il était un peu tard, il n’y avait plus rien. Alors on s’est promis de revenir le lendemain. En attendant, on a essayé de faire sécher nos chaussettes et nos petites culottes qu’on avait enfin réussi à jeter dans une machine à laver en les suspendant du mieux qu’on pouvait un peu partout dans notre chambre d’hôtel.

Le lendemain matin, on est donc retourné au couvent. Et on a acheté tout ce qu’il était possible d’acheter : du pain, des petits gâteaux bizarres avec une croix dessus et du miel. On aurait pu croire qu’il était possible d’acheter des cartes postales aussi puisqu’il y en avait plein derrière la nonne qui semblait les surveiller mais quand je me suis adressée à elle avec ce que je croyais être mon plus aimable sourire, elle m’a regardé par-dessous son gros sourcil broussailleux et elle m’a aboyé : « Niet !!! ». J’ai pas insisté…

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Après un dernier petit tour autour du couvent, on est donc reparti de Kuremae. Cette fois, on allait à Viitna. Mais avant d’aller à Viitna, on voulait aller voir une petite ville qui promettait de chouettes découvertes. Sillamae ça s’appelle. Sillamae fait partie de ces endroits qui depuis des milliers d’années ont subi les invasions successives de tous leurs voisins. Ici, on parle des Vikings dans les temps fort anciens, puis des Allemands et des Russes dans les temps plus récents. Pendant la période soviétique, Sillamae produisait 40% de l’uranium russe. Alors pour des raisons évidentes de sécurité, les Russes ont rayé Sillamae de la carte. Littéralement. Ils ont prétendu que ça n’existait plus. La ville n’apparaissait plus sur les cartes. Si tu habitais à Sillamae et que tu voulais aller voir ta Babouchka dans un village un peu plus loin, fallait un permis. Et t’avais intérêt à pas raconter ce que tu fabriquais à Sillamae. Sinon… bah ceux qui en ont parlé ne sont plus là pour dire ce qu’il leur est arrivé… Bref, Sillamae aujourd’hui c’est une ville fantôme. Avec des immenses avenues bordées de palmiers (incongruité certes, mais c’est joli) et des balançoires vides. Et quelques Babouchkas qui papotent sur les bancs en bas de leurs immeubles qui ont été désertés depuis longtemps…

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Une fois qu’on a été bien déprimées par l’ambiance de Sillamae, on est allée se remonter le moral en allant se balader le long de la mer en regardant les oiseaux.

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Notre destination du jour était le parc de Lahemaa à l’entrée duquel se trouve la petite ville de Viitna. Qui existe bien, elle. Et dans laquelle se trouve une taverne fort réputée à des kilomètres à la ronde et où on a pu se réconforter à coup de grandes cuillères de gruau et de viande grillée avant de rentrer se pelotonner sous nos couettes dans une datcha tout confort.

Au petit matin, on est donc allé se promener dans le parc de Lahemaa. Bon, on s’y est peu perdu pour être honnête… Mais c’était joli. Y avait plein de champignons, des petites fleurs, des petites baies multicolores… et on était pas dérangé par les voisins (y avait personne). Un peu plus tard dans la journée, on s’est mis en tête de faire une petite balade facile au bord de l’eau. Et puis encore un peu plus tard, une autre balade dans les tourbières. On a fini la journée avec près de 25 kilomètres dans les pattes. Il était temps de retrouver la civilisation et de rentrer à Tallinn.

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A Tallinn, cette fois, on avait loué un petit appartement pour les quelques jours qu’il nous restait. Au 8ème étage d’une tour Popovienne de première classe, on se fondait parfaitement dans le paysage. Au pied de l’immeuble se tenait tous les matins un marché où on allait acheter des kilos de fruits rouges qu’on avalait au petit-déjeuner. Et puis on allait se balader. Comme souvent, on a suivi un Free Tour. C’est sympa les Free Tour. On n’y apprend pas toujours plein de trucs intéressants sur la ville mais on se balade tout de même pas mal et en général, le guide est un gentil cinglé qui raconte des histoires rigolotes. Et puis en plus, ce jour-là, miraculeusement, il faisait grand beau.

Bref, on a mangé des glaces, on est allé voir la mer, on a fait le tour des remparts, des églises et des palais et on est même retourné dans le petit resto vegan du premier jour qui nous avait tant plu.

Alors, l’Estonie ? Ça valait le coup /coût ?
Et bah oui ! Carrément même ! Y a de très jolis villages, de très affreuses banlieues (mais il n’y a rien à y voir donc à priori c’est pas là que tu vas passer la majorité de ton temps), de très chouettes balades (faut aimer marcher seul dans la nature mais les sentiers sont très bien balisés), de très très belles plages (tu peux pas trop te baigner… à moins d’être breton de naissance… la mer doit être à 10°C) et plein d’extrêmement bonnes choses à manger (et quelques surprises déroutantes aussi parfois mais c’est bien ça qui fait le charme du voyage, non ?). Le coût de la vie n’est vraiment pas très cher et les hébergements tournent autour de 30€ par nuit pour 2 personnes. Et last but not least, les gens sont vraiment très gentils et ont envie de faire découvrir leur pays.

Alors ? Vous y allez quand en Estonie ?

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Yo-yo

Déjà 2 semaines que je suis rentrée. Oh, on ne peut pas dire que j’ai vraiment eu le temps de m’ennuyer. Rentrer à la maison à 3 jours de Noël ne laisse pas beaucoup de place à l’ennui de façon générale. Y a le papier cadeau à dérouler, le saumon à fumer et le foie gras à tartiner. Y a aussi les pulls tout doux à ré-empiler, les siestes avec le chat tout doux pour oreiller et les litres de chocolat chaud qui embaument la maisonnée. Y a le sapin qui resplendoit, les bougies qui scintilloient et les guirlandes qui chatoient. Le tout ça au son du trop souvent sous-estimé « Mets-tu des guirland-euh … »

Dans cette nouvelle vie que je me suis créée, je mets de moins en moins de temps à m’adapter. Je retrouve mes habitudes ici aussi vite que je m’en étais faites là-bas. Y a ma salle de bain d’ici et ma salle de bain de là-bas (c’est pas tout à fait pareil…), mes vêtements d’ici et mes vêtements de là-bas (pas tout à fait pareils non plus, la faute à la météo, œuf corse…), mon chat d’ici et mon chat de là-bas (devinez lequel est obèse…). Sauf qu’ici, maintenant, je suis en vacances. Je n’ai pas de réveil, je n’ai personne à payer, pas d’avion à booker, pas de doléance à écouter la tête légèrement penchée. Tout ce que j’ai à faire, c’est profiter. De l’eau chaude, de la famille, des amis. Et souvent, tout ça se passe autour d’une table. Pas rase, la table. Encore plus souvent quand on est fin décembre ou début janvier. Y a pas besoin d’être grand sorcier pour deviner ce qui se passe…

En même temps comment veux-tu que je m’en sorte ? D’abord c’est Noël. Le concept même de Noël c’est de passer en moyenne 6 heures par jour à table pendant une semaine non stop (comment ça, j’ai rien compris ?). Et v’là le foie gras, les blinis, le saumon fumé, le tarama, la dinde, la farce de la dinde, la sauce de la dinde, les marrons, la purée de céleri (bah… qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là ?) les fromages, le pain pour finir le fromage, le fromage pour finir le pain, les verres de vin qui vont teeeeellement bien avec, la bûche, les 13 desserts et rebelote le lendemain pour finir les restes et dix de der le jour d’après parce qu’en fait, y avait encore des restes. Puis après Noël, on est parti en vacances à la montagne. Alors certes, à la montagne on fait de grandes balades pendant des heures, on respire le grand air et tout ça mais le grand air, ça creuse, alors on se tape aussi des kilos de fromage et de charcuterie qu’on arrose de petits verres de vin (ne soyons pas mesquins, ils n’ont rien de petit ces verres…) puis on gobe un ou deux chocolats parce que c’est les vacances et qu’on est là pour se faire du bien et que la vie, c’est suffisamment difficile comme ça pour pas se priver de chocolat et puis que quand même, c’est drôlement bon.

Alors évidemment, je fais le yo-yo. 6 mois de mission, 6kg de moins. 2 semaines en France, 2kg de plus. Tu comprends pourquoi à ce rythme-là, je suis obligée de repartir rapidement.

Y a pas que sur la balance que je fais le yo-yo. Émotionnellement parlant, c’est un peu spacemountainesque aussi. Y a des jours où rien n’est plus beau que l’instant présent, les gens qui m’entourent, le vent dans les premières feuilles (oui, le temps est fou, c’est déjà le printemps), le soleil qui se couche à 17h et le cliquetis des aiguilles à tricoter le soir dans le canapé. Ma bulle est increvable. Puis y a des jours où même le monde est trop petit et où je compte les jours avant le prochain avion. Ça tombe bien, c’est demain. Mais ça, c’est une autre histoire…

Vacances lushoises

Me voici revenue à la civilisation depuis près de dix jours maintenant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça fait mal aux fesses. Littéralement. C’est que ça se mérite la civilisation ! Pour y revenir, faut d’abord se faire 24 heures de piste. Et comme on n’a pas le droit de rouler de nuit, ce sera donc deux fois 12 heures. De petits chemins caillouteux. De pistes pleines de nids de poule. Ou d’autruche plutôt. Le tout entassés à quatre à l’arrière de la jeep avec les valises et les cartons de poisson séché. La voiture est tellement pleine qu’on a décidé de se passer du kit de désembourbement. Ouais… on est des malades, on se dit que de toute façon, c’est la saison sèche, y a aucun risque…

Deux jours donc, ballotée comme un sac de patates. On pourrait croire que puisqu’il faut deux jours, c’est que Malemba est à des milliers de kilomètres de Lubumbashi. Mais non. C’est à 430 kms. C’est vous dire l’état des pistes. Le premier jour, on roule 12 heures. On s’arrête à peine pour les « pauses humanitaires ». C’est comme ça qu’on dit « j’ai envie de faire pipiiiii !!! » chez MSF. Manger ou boire, t’oublies. D’abord parce que t’as la nausée toute la journée et que si t’essayes de boire, faut arrêter la voiture sinon tu risques de t’étouffer. Quand on finit par arriver à Mitwaba à 18h, je ne sens plus mes fesses. Et quand le chauffeur coupe le contact et annonce dans un soupir « 190… », je sens que je suis à deux doigts de pleurer… 190, c’est bien le nombre de kilomètres qu’on a fait dans la journée, oui oui…

On est tellement morts qu’après avoir avalé une poignée de riz et de sombe, on file se coucher. On passe la nuit au monastère de Mitwaba. C’est plutôt spartiate mais dormir sur des planches de bois après avoir passé deux mois à creuser la mousse de mon matelas, ça ressemble presqu’au paradis…

Le lendemain, dès 6h, c’est belote, rebelote et dix de der… Sauf que là, je perds mon fessier au bout de 45 minutes. Autant vous dire qu’à 19h, … bref, tout ça pour dire que c’est douloureux…

Et puis voilà, on arrive enfin à Lubum et comme je suis officiellement en « break », j’ai le droit de passer la semaine dans un hôtel 4 étoiles. Ma chambre est immense, la salle de bain fait la taille de mon ancien appartement et j’ai une vue direct sur la piscine. Alors oui, hein, je vous entends déjà… « Ouais, bah bravo Madame la grande humanitaire, on se la coule douce, hein ! » Bon. Alors mettons les choses au point tout de suite : un hôtel 4 étoiles à Lubumbashi, ça veut dire que des cafards de 20kgs rampent sous ta porte toute la nuit, qu’il n’y a que 3 des 15 jets de la douche qui laisse couler un filet d’eau (tiède en plus) et que comme partout ailleurs, tu n’as l’électricité que 4 heures par jour. Bah oui, qu’est-ce que vous croyez ? C’est pas facile tous les jours…

Et puis j’ai beau être officiellement en vacances, je suis au bureau de 8h à 18h. Voire plus si affinités. Avoir changé de boulot pour bosser 4 fois plus et être payée 4 fois moins, en voilà une idée qu’elle est originale !! Mais attention, hein, je me plains pas. La vérité, c’est que j’adore ça. Je m’amuse. Oui, je sais, j’ai des problèmes…

Bon, je m’amuse bien pendant quelques jours et puis, comme je n’ai pas grand-chose à faire ici, je commence à m’ennuyer sévère. Du coup, je fais des gâteaux que j’apporte au bureau. Forcément, très vite, je me fais plein de nouveaux amis. Et avec mes nouveaux amis, le samedi, on va à Kamalondo. Kamalondo, c’est le quartier des bars et des petits restos de michopo qui s’anime à la tombée de la nuit. Le michopo c’est de la chèvre découpée en petits morceaux, salée, épicée et grillée sous tes yeux, mélangée avec des petits oignons et que tu grignotes en avalant des litres de bière. Bon esprit quoi !

Y a quelques années, les expatriés n’avaient pas le droit de mettre les pieds à Kamalondo. Trop populaire, trop de petites ruelles, pas assez de lumière, … Mais aujourd’hui, c’est sans problème. C’est même hyyyyper sympa. Du coup, je me dis que je pourrais bien passer un peu plus de temps que prévu dans le coin…

Enfin pour l’instant, ce qui est prévu c’est que je reparte à Lwamba. Quand ? Mystère et boule de gomme, nul ne sait… Faut que la logistique se mette en ordre de marche et elle est déjà bien occupée avec le démarrage de Mukanga. Certains jours, je vois passer des montagnes de papier toilette (1500 rouleaux pour 2 mois… aurait-on prévu une recrudescence de choléra ou quoi ?), des batteries de casseroles, des kilos de paracétamol… Moi, j’attends sagement mon tour. Patiemment. Ou presque…

Vacances à Cuzco

Il me reste maintenant 2 semaines à tuer avant de m’envoler pour l’Equateur. Et pourquoi donc 2 semaines ? Pourquoi ne pas enchaîner ? Qu’est-ce qu’elle va faire la p’tite dame pendant ces 2 semaines ?

Wow, wow, wow. On se calme. D’abord, c’est pas si simple, les billets d’avion ont déjà été modifiés et si je voulais encore changer, faudrait que je me tranche un bras (oui, le billet tour du monde a aussi ses inconvénients mais j’en reparlerai plus tard). Donc, oui, mon prochain vol n’est que dans 15 jours. Ensuite après 9 mois de voyage à changer de maison tous les 3 jours et tout particulièrement après les 3 dernières semaines avec Gauliard Tour, je suis claquée. Oui, mesdames et messieurs, cla-quée. C’est pas parce que je ne passe pas 8 heures par jour derrière un bureau à répondre aux 120 mails quotidiens de mes clients préférés que j’ai pas le droit d’être fatiguée. La preuve. Alors je fais un break. Pendant 2 semaines, je ne fais… rien. Mais pas question de rien faire à Lima. On y mange bien, certes, tout le monde l’aura compris, mais la ville ne vaut vraiment pas le coup de s’y attarder aussi longtemps. Alors j’ai décidé d’aller passer mes vacances dans une petite ville fort sympathique… Cuzco.

Cette fois, comme j’ai du temps devant moi (et une politique budgétaire à respecter), je prends le bus. Alors, je vous confirme, faut avoir un peu de temps devant soi : le trajet dure 22 heures… Courageuse mais pas téméraire, je me suis quand même payé un billet chez Cruz del Sur, une des compagnies de bus les plus luxueuses du pays. J’ai donc droit à un siège immense, qui s’incline presque complètement, avec un écran perso comme dans l’avion (enfin… pas chez Air Europa, d’accord), des repas servis dans des boites en carton et un steward particulièrement attentionné qui m’offre un labourage massage gratuit des lombaires par coups de genoux. Bref, je ne vois presque pas passer le trajet.

Arrivée à Cuzco, j’ai des projets. Non parce que, c’est pas parce que j’ai dit que j’allais rien faire que je vais rester à végéter pendant 15 jours. J’ai contacté une association qui s’occupe d’enfants en difficulté et je dois donner quelques cours d’anglais et recevoir en échange quelques cours d’espagnol. Ah oui, parce que j’ai aussi décidé qu’il était temps de prendre le taureau par les cornes et de faire en sorte que ce voyage me permette de rajouter une ligne sur mon CV : « Espagnol – niveau baragouinage ». L’association gère aussi une auberge dans laquelle je décide d’établir mon campement. Evidemment, quand j’arrive, on m’explique qu’en fait, en ce moment, c’est vraiment extraordinaire, y a tellement de volontaires qu’ils ne savent plus quoi en faire et du coup, comme moi je ne reste que 10 jours, bah… je vais pas donner de cours. Du coup, pas de cours d’espagnol non plus. 22 heures de bus, ça vous ramollit les nerfs. Ça tombe bien parce que je crois que j’aurais pu m’agacer. Un tout petit peu, mais m’agacer quand même.

Bon, tant pis, je trouverai un autre moyen d’occuper mes journées. Occupons-nous d’abord des contingences matérielles. Je dois commencer par faire un petit tour au marché et au supermarché pour pouvoir me nourrir pendant les prochains jours. Ah oui, finie la grande vie, je vais rentabiliser la cuisine de ma nouvelle maison. A grands coups de pâtes et de riz, certes. J’ai pas postulé à Top Chef non plus. Et puis, je me dis que quand même, tout ça, c’est trop bête, l’idée des cours d’espagnol, ça me plaisait bien alors trouvons une école de langue qui puisse me rendre bilingue en 8 jours ! 48 heures plus tard, c’est chose faite, j’ai signé, la semaine prochaine, estoy una estudiante.

En attendant, je dors, je lis (la médiathèque de l’Alliance Française a tout un tas de bouquins que j’ai pas encore lus), je bois du Yop, je fais copain-copain avec le chien de la maison, je fais chaque jour un petit tour dans la ville et je vais admirer le défilé du jour. Parce que j’ai eu la bonne idée de revenir ici alors que c’est la fête de la ville. Et la fête dure 9 jours pour finir en apothéose le 24 juin par l’IntiRaymi, une fête inca qui célèbre le soleil et le début de la nouvelle année inca. C’est donc un festival de couleurs, de fanfares, de costumes, de chars, de confettis, de ballons, de danses et de gens qui marchent au pas toute la journée. Du délire.

Et la semaine s’écoule ainsi, lentement et sereinement. Demain, je retourne à l’école.

Photos ici.

AL, apprentie yogi

Je crois que je commence à comprendre pourquoi certaines personnes arrivent à Goa et ne repartent jamais…

La plage est extraordinaire, la mer jamais en dessous de 26°C, les petits restos les pieds dans le sable sont parfaits pour laisser filer les heures les plus chaudes et le soleil se couche tous les soirs en laissant dans le ciel des trainées multicolores…

Voilà donc ma nouvelle routine : le matin, je me lève à 7h30 pour aller à mon cours de yoga, je prends ensuite un petit déj en regardant les bateaux partir en mer puis je me trouve un petit coin à l’ombre sur la plage pour ma première tournée de « rien ». A midi, je rentre faire la sieste dans mon hamac me mettre au frais sous le ventilateur de ma terrasse puis vers 16h, je retourne faire du « rien » vérifier si le sable n’est pas trop mouillé et une fois que le soleil est couché, je vais choisir le poisson que je mangerai grillé en sirotant un jus de mangue… La librairie a un stock de bouquins en français me permettant de passer allégrement les 4 prochaines années à rêvasser sous les palmiers, la tentation pourrait être grande de m’exiler quelques temps dans ce petit coin perdu !

Mais revenons au cours de yoga (j’ai bien vu que vous avez levé les sourcils en lisant ce passage). Il ne faudrait pas croire que je ne suis à Goa que pour le farniente. Palolem est LA capitale des cours de yoga. A Rome, fais comme les Romains, je me suis donc mise au yoga. Le maître yogi est très chouette. D’abord il a un look d’enfer avec son petit pagne noué autour de la taille et ensuite, il nous raconte des histoires pendant tout le cours en se calant un pied au-dessus de l’oreille ou en se passant la tête entre les genoux. Pendant ce temps, les apprentis yogi sont sensés l’imiter et tenir la pose pendant plusieurs minutes… Mouais… exactement ce qui me permet de faire la démonstration de ma souplesse et mon équilibre légendaires. Surtout quand les moustiques viennent me chatouiller le nez. Cela étant dit, je ne suis pas la seule à m’écrouler de temps en temps sur mon tapis en grognant. On est une petite dizaine à s’infliger cette séance de torture matinale mais il faut croire qu’on aime ça parce qu’on revient tous les matins faire le cobra ou des sun salutations et avec le sourire en plus !

Bon je ne fais pour l’instant aucune différence entre le yoga hatta et le yoga vinyasha, je ne mange pas encore de pépins de raisin et je n’ai aucune idée de ce que raconte mon maître yogi mais c’est plutôt rigolo. Et l’air de rien, c’est un vrai sport, on transpire à grosses gouttes. Ça me donnerait presqu’envie de m’inscrire à un cours en rentrant !

Allez, namaste, je vais réciter mes mantras en me mettant de la crème solaire. Et il se pourrait que je prolonge un peu mon séjour dans le coin…

Photos ici.

Et une Greek salad, une !

Pfiou ! Pour finir l’été (enfin l’été… ça dépend de quel côté de l’équateur on se place) en beauté, nous voici partis pour une petite semaine en Grèce, à Nauplie.

Premier choc après l’Islande : la température !! OK, on crève de chaud, il fait 28°C à 9H et la température monte jusqu’à 37°C l’après-midi mais ça vous donne une bonne excuse pour aller à la plage : « Dites donc, et si on allait se baigner ? Parce que là, il fait vraiment trop chaud pour aller contempler des vieilles pierres, non ? » Une vraie température de vacances quoi ! Quand vous ne laissez que 24 heures à votre organisme pour encaisser 30°C d’amplitude thermique, il réagit laborieusement… Heureusement, au bout de 24 à 48 heures, on est déjà tout à fait adapté : « Dites donc, on arrête la clim, j’ai un petit frais, il fait QUE 29°C… »Pour ceux qui ne connaitraient pas Nauplie, c’est ici :

Un peu d’Histoire : « A 12 km au sud-est d’Argos sur le golfe Argolique, Nauplie fut la première capitale de la Grèce après l’Indépendance mais doit sa renommée à son port très actif depuis l’Âge de Bronze. Une position aussi stratégique fait des envieux, et trois forteresses ne sont pas de trop pour la défendre : Palamède, la plus grande et la plus massive ; Acronauplia, plus modeste et enfin Bourzi, un fort miniature sur son îlot, à l’ouest de la vieille ville. Avec son petit port dominé par la citadelle Palamède, la ville se classe parmi les plus jolies de Grèce. Les visiteurs étrangers mais aussi les Athéniens en week-end viennent de plus en plus nombreux déambuler dans les rues étroites de la vieille ville, charmés par d’élégantes demeures vénitiennes ou néoclassiques aux balcons chargés de fleurs ou attirés par des musées qu’il serait dommage de manquer (NDLR : euh… on les a allégrement manqués et franchement, ça ne nous a pas empêchés de dormir). »

J’avais découvert cette petite station balnéaire lors de mon précédent voyage en Grèce en 2008 : c’était un point de chute idéal entre deux visites de « cailloux cassés ». Les ruelles piétonnes de la vieille ville, la vue sur la baie depuis la citadelle et les lumières du matin sur le port m’avaient laissé un chouette souvenir. J’ai donc dégoté une location sur les hauteurs derrière Nauplie nous convenant parfaitement : 56m², 2 chambres, une terrasse de 60m² avec vue sur la citadelle et surtout… un climatiseur !!

Cette fois, l’objectif était bien de se culturer un petit peu mais aussi de profiter et des belles plages de l’Argolide et de la mer à 28°C… Bon, côté culture, les cailloux cassés sont toujours cassés mais je dois avouer que certains sont toujours aussi impressionnants et le côté farniente a tenu toutes ses promesses !! Nous avons découvert des petites plages magnifiques près de villages de pêcheurs bien éloignés des circuits touristiques classiques et nous avons barboté des heures dans une eau chaude et transparente à souhait (ça, c’est pour le côté sportif) ! En fin de journée, après nous être empiffrés avoir dégustés pléthore de spécialités locales, nous allions admirer les yachts et les voiliers amarrés dans le port en rêvant de gagner à Euromillions

La bonne surprise du voyage c’est la découverte des plages grecques. L’Argolide compte pas mal de plages de galets. C’est joli, ça colle pas aux pieds mais ça fait mal et on a l’air d’une sacrée gourdiche quand on essaye de sortir de l’eau. En plus, on ne peut pas faire la crêpe sur sa serviette au soleil parce que 1/ il fait vraiment beaucoup trop chaud, 2/ si les galets, ça fait mal aux pieds, ça fait aussi mal aux fesses. Donc… nos amis grecs ont eu la bonne idée de planter sur leurs plages quelques parasols-palmiers de taille fort satisfaisante puisqu’on y tient à 3 sans se tasser et quand le bord de mer est parsemé de tavernes et de cafés, de mettre gratuitement des transats à disposition des feignasses qui viennent se rafraichir… Gra-tui-te-ment… Petit aparté : je dis ça, je dis rien, mais nos amis français de la côte d’Azur pourraient éventuellement s’inspirer du concept parce que quand on ne vous extorque pas 40€ pour 30cm² d’ombre et 2 matelas en mousse moisie sur une plage surbondée, vous avez bien plus envie d’aller dépenser votre fortune au petit restaurant de la plage et vous êtes bien plus sympatique et détendu.

Et à propos des restaurants de plage et d’ailleurs, la semaine fut tout bonnement jouissive d’un point de vue gastronomique. Une fois que vous avez réussi à vous habituer aux horaires grecs (déjeuner à partir de 14H et dîner pas avant 21H), c’est un festival de légumes d’été crus, cuits, frits, en purée, de petits poissons frais grillés, de poulpe, de calamars, de souvlakis de porc, de poulet, de yaourt au miel et de pastèque. Oui… après l’Islande, la Grèce nous a semblé un pays de Cocagne… Le service est sans chichi mais les petites tavernes les pieds dans l’eau sont légions et nous nous sommes vraiment régalés.

Bref, la montagne la Grèce, ça vous gagne et vivement la prochaine occas’ pour aller découvrir un autre petit bout du Péloponnèse !

Pour les photos, c’est par ici.