D’aussi loin que je me souvienne, mon cœur bat toujours plus fort quand je suis devant un planisphère… ou quand je vois un avion dans le ciel et que je me demande où il va, d’où il vient… ou devant le panneau d’un aéroport avec les destinations de tous les avions au départ qui s’alignent sous mes yeux… c’est comme ça que j’ai compris que c’était ça, ce que je devais faire : faire un très très grand voyage pour découvrir, rencontrer, prendre en pleine tête rien de moins que le monde !
Alors aujourd’hui, quand j’attrape mon sac, que je le sangle sur mes épaules et je referme la porte en me disant que cette fois, c’est la bonne… je peux vous dire que j’ai des papillons dans le ventre et que mon petit cœur bat fort… très très fort !
L’adrénaline est à bloc, j’ai à la fois envie de hurler, d’éclater de rire et de pleurer, c’est la confusion totale !
Les « au-revoirs » ont été rudes les derniers jours même si tout le monde a fait bonne figure et je sais que m’attendent à l’autre bout du monde des amis que j’ai hâte de rejoindre.
Je ne parle pas beaucoup dans la voiture jusqu’à l’aéroport, j’essaye de graver dans ma mémoire l’ordre des portes du périphérique, si familières et bientôt si lointaines…
Mais ce voyage… je l’ai tellement rêvé, tellement raconté, tellement imaginé… malgré la vague de nostalgie qui essaye de passer par dessus mes paupières, je fonce d’un pas assuré vers le check-in, l’air calme et détaché et le ventre retourné… Je n’ai qu’une hâte : plonger dans le capharnaüm indien et me faire bousculer par les rencontres, les couleurs, les odeurs, les découvertes…
Il ne faudrait pas que l’hôtesse de British Airways me regarde de travers parce que je pense que je serais capable de tomber dans ses bras et de fondre en larmes mais là, c’est vraiment plus de moment de penser, … just go !