Famous Taj Mahal…

J’ai donc quitté Varanasi dans l’après-midi pour prendre le bus pour Allahabad, bus dans lequel un singe, après lequel courraient des gamins, est monté avant de se rendre compte que les banquettes en cuir, ça collait les poils… C’est marrant, ça ne me surprend même plus ce genre de trucs ! Ouais, hier un singe est monté dans mon bus… normal !

Au début, j’avais prévu de passer 1 ou 2 jours à Allahabad mais le visa chinois en a décidé autrement. Et qu’est-ce qu’il y avait à voir à Allahabad ? Ben, c’est une autre ville sacrée au confluent de 2 rivières sacrées et dans la mythologie hindoue, ce serait l’endroit où Brahma, le dieu de la création, serait arrivé sur Terre. Tous les 6 ans a lieu un bain rituel (et une fois sur 2 c’est encore plus énorme que la fois précédente) qui est le plus grand rassemblement humain jamais enregistré (70 millions de dévots en 2007). Bon, là, c’était pas l’époque du bain mais la vraie raison c’est que Allahabad est la capitale régionale des pâtisseries. Et ça, ça valait le coup.

Mais bon, à Allahabad, je n’ai fait que dormir comme une loque sur un banc de la gare en attendant mon train de nuit pour Agra (je m’indianise totalement).

Diwali oblige (je vais vous expliquer ce que c’est que Diwali), le train était vide ! Sauf… une petite famille (15 personnes au bas mot) qui se croyait probablement seule au monde dans le wagon et à qui on n’avait pas expliqué que le train de nuit, faut dormir dedans…

Alors, Diwali. Pendant le mois lunaire de Kartika, les hindous célèbrent Diwali cinq jours durant. A cette occasion, ils échangent des cadeaux et font brûler des feux de Bengale et des lampes à huile pour illuminer le chemin de Rama revenant d’exil (Rama, c’est un roi mythologique dont la femme avait été enlevée par le roi-démon du Sri Lanka et qui est allé la récupérer mais ça, c’est l’occasion d’une autre fiesta). Et cette année, ça commence le 13 novembre. Alors c’est super joli, toutes les maisons sont décorées avec des guirlandes électriques du meilleur goût, les rues sont éclairées par des bougies, les magasins mettent plein de bougies partout, même à la gare, y avait plein de bougies. Pendant Diwali, les enfants allument des pétards et des feux d’artifice ceux-là même qui seraient complètement interdits en France vu comment ils sont énormes. Et le grand débat du moment c’est : « Ne faudrait-il pas fêter Diwali silencieusement pour ne pas augmenter la pollution sonore et la pollution tout court vu que les feux d’artifice, ça fait plein de fumée et c’est un peu toxique quand même ? ». Alors évidemment, comme l’idée c’est d’aider Rama à trouver son chemin, si y a plus de feux d’artifice, c’est un peu compliqué… Et puis les jeunes qui aiment s’éclater les tympans, ils disent « Ouais, ceux qui veulent nous empêcher de tirer des feux d’artifice, ce sont ceux qui s’en sont donné à cœur joie alors y a pas de raison qu’on ne puisse pas faire la même chose. » Bon, je vous la fais courte mais y a de la polémique de haut niveau. Mais revenons à ce qui me concerne. Comme y a quelques jours fériés, les gens en profitent pour rentrer dans leurs familles, du coup, les trains sont archi-pleins pendant la semaine précédant Diwali mais le soir même de la fête, y a plus que les touristes qui voyagent et qui loupent les feux d’artifice mais bon, faut-savoir-ce-que-tu-veux-dans-la-vie.

Bref, j’arrive donc de bon matin à Agra. C’est plutôt déroutant parce que c’est hyper calme (Diwali…), y a personne dans les rues et y a même plus de chiens que de tuk-tuks.

J’ai choisi un hôtel dans le quartier de Taj Ganj, c’est-à-dire à moins de 200 mètres du famous Taj Mahal. Oui, parce que, au cas où vous vous demanderiez ce que je suis venue faire à Agra, je lève le suspens immédiatement : LE TAJ MAHAL, LES ENFANTS ! MA PREMIERE DES HUIT MERVEILLES DU MONDE !! Bon, je verrai peut-être pas les huit, mais celle-là, je pouvais pas la louper. Et je l’ai gardée pour la fin de mon étape indienne, un genre de feu d’artifice perso en quelque sorte.

Un peu de culture pour commencer : le Taj Mahal est un des monuments les plus connus et les plus visités au monde (oui, la Tour Eiffel garde la première place et j’adore la Tour Eiffel mais franchement, le Taj Mahal, ça vaut le déplacement). Chaque année, 3 millions de personnes viennent admirer son marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses et soupirer avec un soupçon d’envie devant une telle déclaration d’amour. En effet, le Taj a été édifié par Shah Jahan pour recevoir le corps de sa troisième épouse, Mumtaz Mahal, morte en mettant au monde leur 14ème enfant en 1631 (oui, 14, c’est trop, je l’ai toujours dit). Son trépas brisa le cœur de l’empereur, dont les cheveux seraient devenus gris en une nuit. La construction du Taj, débutée l’année suivante, ne s’acheva qu’en 1653. En 1658, Shah Jahan fut renversé par son fils Aurangzeb et emprisonné au fort d’Agra (sympa le fiston, non ?), d’où il ne put qu’apercevoir sa création à travers une fenêtre le restant de sa vie. A sa mort, en 1666, il fut inhumé aux côtés de sa femme dans le Taj (bon, pas si méchant le fils quand même), foutant en l’air toute la symétrie de l’édifice mais quand même, c’est vraiment trop romantique cette histoire…

Bref, j’arrive donc à Agra. Mais le meilleur moment pour aller voir le Taj, c’est au lever du soleil. Et là, c’est foutu, ça fait déjà une bonne heure qu’il est levé. Et vu le prix du billet, t’as pas vraiment envie d’y aller 2 jours de suite. Oui, parce que c’est joli toussa-toussa, mais c’est 750 roupies l’entrée quand même ! Pour les étrangers. Parce que pour les Indiens, c’est 20 roupies. Dis-cri-mination ! Dis-cri-mination ! Bon d’un autre côté, ce serait vraiment scandaleux si les Indiens devaient payer 750 roupies quand on sait ce que ça représente par rapport au salaire moyen (qui est aux alentours de 8000 roupies par mois). Mais ça fait grincer les dents des touristes pleins aux as que nous sommes… Et j’ai déjà rencontré des gens qui disaient qu’ils n’allaient pas aller voir le Taj parce que c’était trop cher. Franchement, tu te vois aller jusqu’en Inde, te cramer le palais 3 fois par jour, t’habituer aux cafards, devenir une pro de la négociation de rickshaw et pas aller faire ta petite photo souvenir devant le Taj Mahal ? Faut pas charrier quand même. OK, tu mangeras pas de poulet pendant 1 semaine mais ça serait comme aller au Pérou et pas aller voir le Macchu Picchu : inconcevable ! (à bon entendeur…)

Donc, je procrastine la visite du Taj. En attendant, ce sera le fort d’Agra, un des plus beaux forts moghols du pays (je me suis toujours demandée quelle était la différence entre « moghol » et « mongol »…). Plutôt dorée la prison du Shah, en réalité ! En fait, le Shah avait fait agrandir le fort construit par son grand-père en utilisant du marbre blanc, son matériau de prédilection, et l’avait progressivement transformé en palais. Et c’est vrai qu’il est chouette son fort.

En fin de journée, après avoir rongé mon frein toute la journée, je finis par découvrir le Taj depuis le roof-top d’une des nombreuses guest houses de Taj Ganj. Et ce sera probablement le coucher de soleil indien le plus pourri de ces 2 derniers mois… Mais bon, on peut pas tout avoir visiblement !

Le lendemain matin, je me lève au taquet pour la visite tant attendue. Et bah franchement, rien à dire, le Taj, ça déchire. Bon, comme d’hab, le brouillard vient un peu gâcher la fête mais à l’aube, on n’est pas trop nombreux, les jardins sont immenses donc chacun peut trouver son point de vue préféré et enfin… il apparaît.

Et je ne dis pas ça par pur conformisme mais… il est trop beau… J’ai fait 1 milliard et demi de photos : moi devant, moi à côté, moi de l’autre côté, bref, je vous en prie, partagez mon enthousiasme, c’est par là !

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