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C’est le nombre de jours que j’ai passé à faire tout ce que je voulais, absolument tout ce que je voulais, rien que ce que je voulais. Sans restriction. Sans contrainte. Sans personne pour me dire « Ah non ! Ça, c’est pas possible… ». Ou « Tu préfères pas plutôt faire autre chose ? Manger autre chose ? Aller autre part ? A une autre heure ? ». Et bizarrement, je viens seulement d’en prendre conscience. Ici. En rentrant. En recommençant à interagir avec les miens.
La rumeur dit que j’ai un fort caractère. Version politiquement correct du fait que je n’en fais globalement qu’à ma tête. On pourrait donc se dire que la différence ne doit pas être flagrante. Et pourtant si. Le simple fait de devoir tenir compte de l’avis des autres. Parce que oui, dans un monde civilisé, si on ne veut pas passer pour la dernière femme des cavernes, on tient compte de l’avis et de la vie des autres. De leurs emplois du temps. Du fait qu’on ne peut pas appeler les gens quand bon vous chante. Ni les voir quand l’envie vous en prend. Il faut planifier les choses, organiser, consulter, ménager les susceptibilités, se retenir, … Pfiou ! Ça demande une énergie de malade. Et il faut réapprendre la frustration. Ces toutes petites frustrations du quotidien qu’on subit sans même s’en rendre compte, qu’on oublie et que je vis chaque jour comme des drames intergalactiques.
Le monde a arrêté de se plier à mes 4 volontés et je trouve ça profondément injuste. Bon, certes, j’ai un peu honte d’avouer tant de nombrilisme quand même. Mais je fais la grimace : on y prend goût à cette foutue liberté !
Alors la question se pose : être libre c’est être seul(e) ? Et être entouré(e) c’est forcément être enchaîné(e) ? Non, je ne crois pas. Echanger un regard complice, se couper la parole, partager un fou rire, pour tout ça, ça vaut quand même le coût de supporter un tout petit peu d’attente, de restriction, de frustration quoi !