La traversée du Gujarat – part 1

J’ai quitté Udaipur en bus en début d’après-midi pour Ahmedabad. Et je change d’état, j’arrive au Gujarat. C’est pas bien loin, genre 250kms. Soit 5 heures de bus. Ben oui, c’était un « express », le bus.

Ça m’a donné l’occasion d’admirer un superbe coucher de soleil sur la route et de découvrir Ahmedabad à la nuit tombée. J’ai d’abord cru qu’il y avait du brouillard… mais mes bronches m’ont vite fait comprendre qu’il s’agissait plutôt d’un mélange bien épais de poussière et de pollution… A tel point qu’on aperçoit à peine les gens de l’autre côté de la rue… Impressionnant !

Quand le bus s’arrête, je suis donc in the middle of nowhere, dans la poussière. Je récupère mon sac dans la soute du bus et je grimpe dans un tuk-tuk. La circulation est hyper dense, les sens de circulation ne sont pas très clairs, ça roule à gauche, à droite, au milieu, où ça peut et pour la première fois, je vois des policiers faire la circulation aux carrefours. Très drôles d’ailleurs, ils sifflent, ils s’agitent mais personne ne fait attention à eux et comme d’habitude, c’est le plus téméraire qui passe.

En fait, le bus nous a déposés à 7kms de la ville et j’ai donc droit à une des plus longues courses que j’ai jamais faites en tuk-tuk sur des routes où parfois, il manque juste… l’asphalte !! La vieille ville est immense, le bazaar est encore archi-bondé à cette heure et les vaches sont déjà endormies au milieu des routes.

Je finis par arriver à l’hôtel, il est 20h, les chambres sont bien plus chères que prévues et les draps bien plus sales mais franchement, j’ai juste envie de prendre une douche et j’ai faim donc… let’s take it ! Pour me consoler, je vais dîner dans un très chouette resto qui ne sert que le fameux thali gujarati. Alors le thali, c’est quoi ? c’est un plat traditionnel qui est en fait une multitude de plats végératiens (currys de légumes, dhals, légumes confits), servis dans une grande assiette voir un plat en métal, accompagnés de riz, de plusieurs sortes de pain et de tout un tas de chutneys et autres piments et assaisonnements.  Le thali n’est pas un plat uniquement gujarati, mais pour les Gujaratis, c’est bien entendu le meilleur du monde. Et qu’est-ce qu’on boit avec ça ? Du babeurre… Oui, ça, c’est le truc un peu moins sympa… La cérémonie du service du thali vaut presque la cérémonie du thé japonais ! D’ailleurs, c’est tellement compliqué, qu’à l’entrée du restaurant, ils donnent un petit dépliant pour te dire comment tu dois faire.

Sur la terrasse du restaurant, je rencontre D., une anglaise en vadrouille en Inde, aussi perdue que moi avec le mode d’emploi et avec qui nous échangeons nos points de vue sur l’Inde et les Indiens. Et on est bien d’accord sur une chose : on ne peut pas « comprendre » totalement la culture indienne de même que, eux, sont parfois incapables de comprendre notre raisonnement. L’Inde, c’est parfois déroutant. Au point qu’il arrive de se demander ce qu’on fait là, ce qu’on est venu chercher. Mais après tout, l’idée, c’est pas de « comprendre » le monde, c’est déjà de le voir et de le respirer, de le manger et puis de simplement se confronter à autre chose que notre routine policée et prévisible.

Bref, une chouette rencontre ! J’en oublie presque la plus élémentaire des précautions et j’avale un verre d’eau qui était sur la table et dont je ne connais pas la provenance (traduire : je ne suis pas sûre que ce ne soit pas de l’eau du robinet… Argh !).

Le lendemain matin, je me dis que je vais quand même faire un tour en ville avant de reprendre le bus. Il y a, paraît-il, une très chouette visite audio-guidée organisée par un des plus vieux hôtels de la ville. Mais quand j’arrive à la réception, le gars refuse de me louer l’audio-guide parce que, à partir de 10h, y a trop de bruit et je vais rien entendre à l’audio-guide… Et en plus, y a trop de trafic, ça peut être dangereux… Mouais… là encore, je suis pas complètement sûre de tout comprendre aux Indiens…

Bref, comme je n’ai pas de plan de la ville et que honnêtement, elle ne m’a pas l’air plus sympa que ça, je ne m’attarde pas et je reprends le chemin de la gare routière. Next destination : Vadodara, 2 heures plus au Sud, à proximité des sites de Champaner et Pavagadh classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.

PS : Et pour ceux qui s’intéressent à la philanthropie de l’ouvrier charpentier… non, je n’ai pas été malade… Cette eau devait provenir d’une bonne bouteille !

Photos ici.

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