Oui. Parce qu’il était pas rouge et blanc mais bleu et jaune alors j’ai décidé de l’appeler Gaston.
Bah oui, aujourd’hui, 13 janvier, il fait 30°C, le soleil brille, la mer est chaude, le ciel et bleu et je suis obligée de remettre de la crème solaire toutes les 2 heures… Que voulez-vous ? C’est pas facile tous les jours…
Je suis donc à Nha Trang, LA station balnéaire du Vietnam. J’y suis arrivée de bon matin (6h15) après une nuit dans un bus Open Tour dimensionné pour les Asiatiques autant vous dire que déjà moi, je tenais pas dans la couchette (en longeur, hein, bien sûr…) mais le gars au-dessus de moi, qui devait faire 1m95 et 100kgs (tiens, tiens, ça me rappelle quelqu’un…), lui, il a passé une très mauvaise nuit. Mais peu importe ! Je débarque du bus après avoir assisté au lever du soleil sur la mer de Chine, il fait grand beau et déjà grand chaud et je dépose mon paquetage à la Camille Guest House, dont le propriétaire, breton, m’offre un thé avant de me montrer comment fonctionne la clim. Bref, une bonne douche plus tard et mes tongs sorties des profondeurs abyssales de mon sac, je suis prête à découvrir la fameuse Nha Trang.
Bon alors on s’enflamme pas. A Nha Trang, on n’y vient pas pour la culture, on y vient pour la plage. Et ça, les Russes l’ont bien compris. Un peu trop bien à mon goût d’ailleurs… C’est plus Nha Trang-Vietnam, c’est Russia-city. Les néons clignotent en cyrillique, les menus des restos sont en russe, les agences de tourisme ont des vitrines couvertes de russe et même la pharmacie fait de la pub en russe ! Et croyez-moi, c’est pas la famille Tolstoi qui vient passer ses vacances ici ! Les rues se remplissent peu à peu de bons gros joueurs de rugby (j’ai rien contre les joueurs de rugby, c’est juste pour que vous imaginiez le gabarit) aux crânes rasés et aux cous de taureaux, portant des débardeurs (mais QUI porte encore des débardeurs ??!!) et des claquettes en plastique, beuglant des trucs pas aimables (enfin, ça a l’air pas aimable) et traînant au bout de leurs bras des poupées Barbie d’occas’, mal peignées et toutes fardées (on est à la plage, je rappelle…). Pouah !
Bon, moi, je m’en fous, j’ai décidé de visiter les 3 « must see » du coin et comme j’ai toute la journée devant moi (il est encore 8h), j’ai décidé de tout faire à pied. J’avale donc un Banh Mi (un sandwich baguette avec des concombres et du pâté, mmmh ! délicieux ce petit déj !) pour prendre des forces et je traverse la ville du sud au nord pour aller admirer les tours chames de PoNagar. Dans le même genre que ce que j’ai vu 2 jours avant à MySon mais en meilleur état et surtout, en ce premier jour du mois du calendrier lunaire (… ???), remplies de tout un tas de Vietnamiens qui viennent déposer des offrandes et prier devant une statue de Shiva. Perplexitude : Shiva est hindoue, la statue est disposée dans un sanctuaire initialement musulman et les Vietnamiens sont plutôt bouddhistes… Mais apparemment, y a que moi que ça perturbe. Je retraverse la ville, ce coup-ci vers l’ouest, pour aller admirer un grand Bouddha blanc au sommet d’une collinette (ça y est, il fait 50 000°C, je suis à 2 doigts de l’insolation). Puis je repars, plein est, pour aller m’avachir me rafraîchir sur les bancs de la cathédrale construite par les Français vers 1930. Sauf que bien sûr, la cathédrale est fermée entre midi et deux et que devinez quoi ? … il est 13h ! Bon, après cette matinée fort spirituelle, je suis crevée et il est temps de s’occuper un peu de moi. Je décide donc de m’offrir une séance de massage dans un des spas qui pullulent en ville. Je vérifie d’abord qu’il s’agit bien de massages et non de « massages »… A peine les mains de ma charmante masseuse se posent elles sur mon dos que je me mets à craquer de partout. Du coup, elle s’en donne à cœur joie et m’enfonce ses coudes dans les omoplates en me disant « Good for you ! » Et bah, si c’est « good for me » alors… Mais, finalement, elle n’a pas tort, je vais bien mieux en sortant même si j’en aurai des bleus pendant les 2 jours suivants ! Du coup, je suis parfaitement opérationnelle pour une petite sieste avant le dîner. Dîner fort décevant par ailleurs parce que les Russes, ils doivent pas adorer la cuisine vietnamienne, y a pas un resto viet dans le quartier mais une bonne vingtaine de bars où les mojitos coulent à flot.
Le lendemain, j’ai prévu de faire LA balade en bateau autour des îles qui flottent devant Nha Trang. C’est LE truc à touristes par excellence (il doit y avoir 200 bateaux chargés en moyenne de 40 passagers qui quittent le port chaque matin) mais ça serait dommage de pas y aller parce que les îles ont l’air bien sympas, qu’on peut barboter dans une eau cristalline au milieu des coraux et des petits poissons alors ne soyons pas trop snobs, mêlons nous à la plèbe. Je quitte donc le port en compagnie d’une vingtaine de Coréens, de 3 Anglais, de 2 Finlandais et de 2 Canadiens (qui n’adresseront la parole à personne, même pas à eux-mêmes et qui n’ont pas apporté leurs maillots de bain). Au programme : visite d’un aquarium (c’est peu comme un zoo sous-marin donc j’aime d’avance) sur une première île, snorkelling autour d’une deuxième, visite d’une ferme à poissons sur une troisième, déjeuner et re-snorkelling sur une quatrième et retour au port.
Bien.
Bah…
C’est pas la journée du voyage dont je vais me souvenir toute ma vie, hein ! En comparaison, pour ceux celles qui y étaient, le snorkelling en dhaw du côté de Sharjah c’était 10 000 fois mieux (sans parler, évidemment, de nos rencontres avec les mérous de Porto Pollo). L’aquarium était aussi grand que celui de Bubulle (paix à son âme…), le capitaine de notre navire a essayé de nous vendre des trucs toute la journée, les Coréens avaient peur de l’eau, les Finlandais râlaient parce qu’ils pensaient qu’ils allaient picoler toute la journée (on leur avait promis la fiesta du siècle…) mais quand même, je suis tombée nez à nez avec Gaston et avec un de ses copains tout plat avec un nez jaune et pointu (Douglu) donc voyons le bon côté des choses, ça n’était pas complètement moisi.
Pour finir, j’ai fait une randonnée de 3 kilomètres le long de la plage de Nha Trang (oui, la plage est très longue, c’est comme ça), où mon appareil photo a failli finir dans une vague (c’est ce qui arrive quand on est trop occupée à cadrer…) et où j’ai pu observer des éléphants de mer russes sauter dans les rouleaux.
Alors voilà, Nha Trang, c’est déjà fini. Pas sûr que je pleure pour y revenir mais ça faisait quand même bien plaisir de lézarder au soleil et de barboter un 13 janvier. Bon c’était dimanche… Mais quand je pense que certains ont dû enlever la neige de leurs voitures ce matin…
Photos ici.