Santa Cruz

Ce matin je suis encore réveillée par un rayon de soleil qui passe entre les rideaux de Flipper. La nuit a été fraîche. Il va falloir trouver une solution parce qu’on est encore loin des températures que je vais trouver dans les montagnes canadiennes dans un mois ! Au programme du jour donc, acheter une couverture.

Après un bon petit déj, c’est l’heure de plier bagage. Je prends donc la route, direction le nord. L’étape du jour n’est pas bien longue mais il me faut près de de 4 heures pour parcourir la distance : la route est splendide, toute emberlificotée dans les falaises de la côte, et je m’arrête tous les 3kms pour prendre des photos où aller mettre mes pieds dans l’eau. Oui, juste mes pieds. Ils ressortent déjà bleus, pas la peine d’insister.

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Je m’arrête aussi à la Point Lobos State Reserve. Encore un des innombrables parcs qui bordent la côte. Dès que je sors de la voiture, je suis accueillie par les cris des loups de mer. Y en a vraisemblablement toute une colonie. En effet, ils se sont regroupés sur un gros caillou à quelques mètres de la plage et piaillent à qui mieux mieux. La réserve s’étale sur quelques kilomètres le long de la côte et on peut y observer un bon nombre d’animaux. Un ranger est d’ailleurs en train de régler sa longue vue et me laisse y jeter un œil : une loutre est tranquillement en train de faire la planche à quelques mètres du rivage et casse des coquillages sur son ventre avec un caillou ! Il me donne aussi quelques indications pour aller voir un daim qu’il a repéré un peu plus loin et me dit d’aller jusqu’à la pointe sud du parc : ils ont repéré des baleines… Quoi ? Des baleines ? Ça alors… Ma malédiction serait-elle en train de faiblir ? Le problème, c’est que pour voir des baleines qui sont au loin, faut essayer de repérer leur jet de vapeur quand elles viennent respirer en surface. Quand la mer est plate, c’est facile. Mais aujourd’hui, comme par hasard, y a plein de vagues et de vent, ça facilite pas la tâche. Mais à force de patience, je finis par apercevoir un petit « splash ». Est-ce que c’est vraiment ça, est-ce que c’est pas juste un autre paquet de mer qui bouge… va savoir ! Je plisse les yeux, j’essaye de ne même pas cligner et… OUIIII !!! C’en est une ! Pas de grands sauts périlleux mais clairement, c’est une baleine ! Je suis même tellement en veine qu’un peu plus tard, une deuxième vient rejoindre sa copine. Je suis hyper contente : enfin ! les baleines ! Bon, elles sont quand même un peu loin, difficile de vraiment apprécier la taille des monstres mais tout de même, j’ai vu des baleines !

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En début d’après-midi, j’arrive à Monterey, une jolie bourgade qui a connu son heure de gloire. Dans les années 50, les conserveries de sardine tournaient à plein régime dans le quartier de Cannery Row. L’ambiance et l’odeur de cette belle époque a été immortalisée par Steinbeck dans un de ses romans intitulé tout bêtement… Cannery Row. Du coup, évidemment, ça se visite. Enfin, y a pas grand-chose à voir : quelques vieilles bâtisses en ruines, d’autres retapées pour abriter des boutiques de souvenirs ou des restaurants… faut faire un peu travailler son imagination pour voir les ouvriers en salopette traverser les rues.

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L’autre attraction de Monterey, c’est son Fishermans Wharf. Comme dans toutes les villes de cette partie de la côte, les vieux ports de pêche ont, eux aussi, été reconvertis en pièges à touristes et sur quelques planches de bois, s’alignent les mêmes restaurants et boutiques de souvenirs… Mouais. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard mais bon, ça me donne l’occasion de boire un chai latte au soleil tout en profitant de la connexion internet.

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La bonne nouvelle, c’est qu’à Monterey, j’ai réussi à me dégoter un petit bout de trottoir gratuit et sans panneau m’interdisant d’y passer la nuit. A la place, y a un panneau « Park at your own risk »… Faut dire que ledit bout de trottoir est juste en face du terrain de baseball. J’imagine qu’une balle envoyée un peu loin et crac ! c’est le drame. Mais pour ce soir tout est calme, j’y prends donc mes quartiers.

Le lendemain matin, je suis réveillée par les claquements de portière autour de moi. Les gens vont au boulot dites donc ! Bon, bah, puisqu’il n’y a pas moyen de faire la grasse mat’, autant se mettre en route ! Aujourd’hui, toujours plus au nord, j’atteins Santa Cruz. Santa Cruz est une autre très jolie petite ville de la côte pacifique. Très jolie et très riche aussi. Mais avant d’aller regarder ça d’un peu plus près, je commence par une petite session plage à la Natural Bridge Beach. Comme par miracle, il est possible de se garer gratuitement le long de la longue avenue qui arrive à la plage. Et en plus, pas de panneau « No overnight » en vue ! Bon, c’est quand même dans un quartier hyper résidentiel alors je trouve ça un peu louche mais bon, je me dis que si je trouve pas mieux, l’endroit est parfait pour la nuit. En attendant, après une nouvelle tentative de baignade ratée (mais comment c’est possible que cette eau soit si froide ???), je prends la direction du centre-ville en longeant la promenade au-dessus de la falaise. Les maisons qui bordent la rue sont de vrais châteaux, les pelouses sont de vrais terrains de golf et les gens se promènent en segway… ça donne le ton.

Sur la promenade, je croise un type qui regarde l’horizon fixement. Je m’arrête un peu plus loin et je me mets moi aussi à scruter l’océan en me demandant ce qu’il peut bien regarder. Et soudain… SPLAAAASH ! je la vois ! une baleine ! Et pas une petite ! Difficile de dire là aussi quelle pouvait bien être sa taille mais le petit bateau qui s’approche d’elle semble vraiment très très très petit… J’en reviens pas : 3 baleines en 2 jours sans même faire exprès et alors que c’est pas la saison ! Ma chance est à peine croyable…

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Et d’ailleurs, ça finit par se gâter… Alors qu’un petit tour en ville m’a révélé que je n’ai aucune chance de trouver un stationnement public m’autorisant à rester passé 22h, je finis par découvrir un tout petit panneau le long du trottoir de la plage : habiter dans son véhicule est interdit après 22h… Flipper a beau être beaucoup plus petit qu’un camping-car, difficile de se méprendre sur le fait que quelqu’un dort dedans. Dans l’absolu je pourrais prendre le risque mais me faire réveiller en pleine nuit par un shérif peu commode pour prendre une belle amende… non merci ! Et puis il commence à se faire tard, je tourne et je vire mas sans succès, je commence à me dire que je vais me rabattre sur un camping privé. Le GPS m’en trouve un juste à la sortie de la ville, j’en prends donc la direction. Et la poisse continue : il est plein ! Mais sur la route, j’ai repéré un parking où il y a d’autres voitures. En fait, ce sont des gens qui sont en train de se balader dans la forêt à côté. Pas vraiment discret mais bon, là au moins, je n’enfreins aucune loi. Enfin, pas en connaissance de cause en tout cas. Le parking se vide peu à peu avec la nuit qui tombe et Flipper finit par se retrouver tout seul. Bon, bah on verra bien : je ferme les rideaux, je me calfeutre et je finis par m’endormir….

… et par ne me réveiller que le lendemain matin ! Et encore par des portières qui claquent ! Non mais qu’est-ce qu’ils ont les gens ici ? Un rapide coup d’œil par-dessus mon rideau et ah ! ceux-là, ils viennent faire leur jogging ! Je me lève donc et me prépare un bon thé à l’arrière de Flipper. Mon installation attire la curiosité, les gens viennent me voir, me demandent si le van est à moi, comment tout fonctionne, où je vais avec… Y a même une fille qui me dit qu’elle pourrait quitter son appartement pour vivre dans mon Flipper ! Mouais… m’est avis que pour un temps, c’est amusant, mais pour toute la vie…

Après ces conversations matinales avec mes voisins, je me remets en route. Cette fois, c’est du sérieux, ce soir, Flipper et moi on dort à San Francisco. Et pas dans la banlieue éloignée là où on ne va pas se faire remarquer. Non, non, non. En plein centre-ville. Mais ça, c’est l’histoire de demain.

Photos ici.

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Santa Barbara

Ce matin, malgré un instant d’hésitation vu l’état de la salle de bains, je savoure ma douche… Dieu sait quand sera la prochaine ! Non pas que j’ai décidé de faire le concours du plus crado, tout le monde sait que je ne PEUX pas gagner… mais l’idée des 2 prochains mois c’est de dépenser le moins de sous possible dans les campings ce qui restreint donc assez drastiquement mon accès à une douche.

En attendant, c’est donc pleine d’entrain que je me rends chez Escape Campervans récupérer mon fidèle compagnon pour les 2 prochains mois. Et il est bien là. Encore plus gros que Ben I et Ben II réunis… En fait, c’est pas vraiment le modèle que j’avais réservé mais hasard du calendrier, pour le même prix, j’ai le droit au modèle supérieur… perchée devant le volant, je me sens comme un chauffeur de camion ! Le temps de faire le check-up complet, de signer encore un ou deux papiers et voilà ! Flipper et moi sommes lancés ! Oui, celui-là ne sera pas Ben III mais Flipper… pas le choix, c’est marqué sur ses clés.

Pour commencer en douceur, Flipper et moi, on se rend chez Walmart faire quelques courses. Et puis, comme décidément, Los Angeles n’est pas ma tasse de thé, je décide de prendre au plus vite la route de la côte. Direction donc Malibu. C’est un des quartiers que je n’étais pas allée voir il y a 2 ans et je me dis que quand même, avant de m’élancer pour ma longue traversée, je peux bien y faire un petit arrêt. Mais Malibu, c’est pas vraiment dans Los Angeles. A vrai dire, rien n’est dans Los Angeles. C’est même assez loin : près de 50kms ! Bon, très bien, de toute façon c’est sur la route alors, y a pas à hésiter. Y a un peu de monde sur l’autoroute en ce vendredi matin mais Flipper se débrouille très bien et moi aussi même si je dois m’habituer à bien rouler à droite pour que Flipper ne donne pas de coups d’épaule à ses petits voisins…

Arrivée à Malibu commence la galère pour se garer. C’est que Flipper n’est pas que large… il est également assez grand. Et apparemment, tout le monde s’est donné rendez-vous à la plage, les gens se battent pour rafler les places le long de la route ! Il semblerait que chacun profite de sa pause déjeuner pour venir surfer. Un peu de patience et nous voilà finalement garés. J’emprunte donc le sentier qui mène à la fameuse plage et… QUOI ??? c’est ça Malibu Beach ? c’est une blague ou quoi ? La plage est toute petite, pas très jolie, adossée à un marais à moitié asséché et couverte d’algues… on m’aurait menti ou quoi ?

En fait, la plage continue un peu plus loin mais elle est alors privée. Des maisons, littéralement les pieds dans l’eau, s’alignent tout du long. Des maisons qui certes, doivent valoir une fortune, mais pas vraiment si extraordinaires que ça. Et en plus l’eau est si froide que c’est à peine si on peut se tremper dedans. Bref, c’est la déception.

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Du coup, je ne reste que le temps de faire sécher mon maillot de bain et je décide de poursuivre la route. Oui mais. Dans l’euphorie du moment, j’ai oublié de passer dans un magasin de téléphonie pour acheter mon modem. Oui, je suis une voyageuse qui ne se douche pas mais il est hors de question de ne pas être connectée au reste du monde ! Sinon, comment pourrais-je partager toutes ces délicieuses aventures avec vous ? Sauf que toutes les adresses que j’avais soigneusement pris soin de noter sont à Los Angeles. Et que je n’ai aucune garantie de tomber par hasard sur le magasin qui aura exactement ce dont j’ai besoin (j’ai tenté l’expérience à la Nouvelle-Orléans, ça a raté. 2 fois.). Très bien, je me dis. Quand on n’a pas de tête, on a des jambes (enfin… des roues en l’occurrence). Retournons à Los Angeles, c’est l’histoire d’une heure et demie, de toute façon, y a rien de vraiment prévu cet après-midi, la prochaine fois, t’auras qu’à faire attention. Et nous voilà donc repartis dans l’autre sens. Sauf que. Visiblement, il se passe un truc en ce vendredi après-midi parce que l’autoroute est bou-chée. Dans les 2 sens. On se croirait sur le périph’ un lundi matin à 8h. Peu importe, je vais jusqu’au bout. Je finis donc par trouver le bon magasin qui a le bon appareil et qui me vend le moyen de me connecter à internet de presque partout. 15 minutes plus tard, me voilà repartie dans l’autre sens. Encore. Et les bouchons n’ont pas disparu… loin de là… Moralité, je vais passer près de 4 heures au pas à me demander comment c’est possible d’être bloquée sur une autoroute qui a 6 voies. Et quand enfin j’arrive à Santa Barbara, le Visitor Center a fermé ses portes depuis longtemps…

Je me mets donc en quête d’un endroit où passer la nuit. Sauf qu’à Santa Barbara, ils doivent pas avoir trop envie que tous les camping-cars et autres vans viennent squatter leurs parkings. Il y a des tas d’interdiction de se garer entre 2h et 6h du matin. Comme si j’allais me lever au beau milieu de la nuit pour déplacer Flipper… Je poursuis donc mes recherches mais la ville est décidément pleine de panneaux dissuasifs. La nuit commence à tomber et je n’ai toujours pas trouvé où coucher Flipper… Je me résous donc à chercher sur le GPS les campings autour de la ville. Sauf qu’au lieu de campings, cet imbécile m’indique tous les mobil-homes de la région ! En m’éloignant un peu et à force de tourner, je finis par trouver une petite rue où sont déjà garées d’autres voitures et où le seul riverain est une entreprise. Je peux donc enfin m’arrêter et préparer Flipper pour la nuit. Je m’aperçois alors que je n’ai pas de lumière. Rien, nada. Bon, va falloir acheter une lanterne. Et puis, au fur et à mesure, la liste des menus aménagements à apporter à Flipper s’allonge et je décide que demain, dès la première heure, je vais aller faire un tour dans un magasin de camping. 2 mois dans ma boite de conserve, faut au moins que je sois correctement équipée !

Le lendemain matin, grâce à mes gadgets haute technologie en tous genres, je me trouve un magasin genre Vieux Campeur puissance 1000. Ils ont tout ce que je veux et même bien plus… me voici donc l’heureuse propriétaire d’une jolie lanterne, d’une douche de camping (ouais, quand je vous dis que je vais pas gagner le concours du plus crado…), d’une gourde isotherme et d’un nouveau guide pour la suite du voyage. Non, tout ça n’était pas sur ma liste…

Je pars ensuite explorer un peu Santa Barbara. La ville est riche. Très riche. Et très jolie. Un petit côté espagnol avec tous les toits en tuile et les murs blanchis. Vraiment très jolis. Je visite la Court House et la Old Mission, les 2 spots recommandés par le Visitor Center. Et j’en profite pour assister à 2 mariages : il sera dit que tous les 31 août, j’assisterai à un mariage… Bon, là, j’ai pas vraiment pu m’incruster au vin d’honneur (ni même entrer dans l’église) mais les mariées étaient particulièrement choupinettes ! American style, quoi !

Je reviens ensuite en centre-ville faire du lèche-vitrine dans State Street, LA rue des commerçants. Les boutiques plus chics les unes que les autres s’alignent le long de cette artère où déambule la foule. Toutes les vitrines affichent des soldes. Labor Day Sales. Et je finis par comprendre que si y a tout ce monde c’est pas uniquement parce qu’on est samedi mais parce qu’on est samedi d’un week-end de 3 jours et que pour les Américains, c’est jour de fête ! D’où les campings pleins, les caravanes et les camping-cars qui ont envahi la ville et la foule des grands jours !

Après avoir donc fait chauffer ma carte bleue (quoi ? c’est les soldes et j’ai pas fait de shopping depuis près d’un an !), je décide d’aller griller tout court à la plage. Parce que c’est ça la côte Pacifique : il fait hyyyper beau, hyyyper chaud mais y a un vent à décorner les bœufs donc sur la plage… t’es limite frisquet. Pour un peu, on se croirait en Bretagne… y a même les tripotées de gamins qui font de l’optimiste dans le port… Et comme en Bretagne, tu peux pas mettre un doigt de pied dans l’eau : trop froid. D’où la grillade…

Je passe la soirée à admirer le coucher de soleil en grignotant des carottes (mon nouveau régime spécial van) et puis, quand il se met à faire vraiment trop nuit et que, de toute façon, l’heure de fin de tolérance des vans sur les bords de trottoir approche, je retourne me garer dans mon petit coin. Tranquille. Et cette fois, avec ma lanterne, j’ai même le temps de bouquiner un peu avant de sombrer dans le sommeil. Comme à la maison.

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Photos ici.

St Augustine

Ce matin, on décide de creuser la question de Daytona Beach. C’est vrai, après tout, si c’est la World’s Most Famous Beach, on peut bien lui consacrer la matinée. Mais comme nous, les courses de voitures, on s’en fout, on décide d’aller visiter la Angell & Phelp’s Chocolate Factory. Ca au moins, ça nous parle. Quand on rentre dans la boutique, on pourrait se croire chez Willie Wonka. Sauf qu’ici, les chocolats sont en forme de tongs et que la spécialité semble être… les chips et le bacon enrobés de chocolat !!! Gardons l’esprit ouvert et allons visiter les laboratoires de production. En fait de visite, on regarde juste les 3 employés travailler à travers de grandes baies vitrées. Et la gentille dame qui fait le commentaire est très fière de nous expliquer comment fonctionne la machine qui recouvre les chips de chocolat ! Mouais… nous, on a bien vu que les chips, c’est des Lays et mon petit doigt me dit que l’HACCP version US, c’est pas tout à fait la même chose que chez nous… m’enfin bon, on n’est pas là pour faire la fine bouche, on est clairement là pour la dégustation à la fin de la « visite ». Verdict : le bacon au chocolat, bah… ça a le goût de bacon et les Américains, ils mettent bien trop de sucre dans leur chocolat…

Pour éliminer tout ça, on part faire un petit tour sur la plage. Et pour une fois, on trouve la mer… froide ! Enfin, non. Pas vraiment « froide ». Plutôt moins chaude que d’habitude. On se serait bien baignés, tiens ! Sauf qu’on n’a pas le temps. On doit filer un peu plus au nord, direction St Augustine.

St Augustine, c’est rien de moins que la première cité établie par les Espagnols sur le continent américain. Enfin, nord-américain. La ville a donc d’abord été espagnole, puis anglaise, puis à nouveau espagnole, puis finalement américaine quand les Espagnols ont fini par vendre la Floride aux Etats-Unis en 1821. Du coup, la ville a plus de 500 ans d’histoire et d’un point de vue américain, c’est énorme ! Le centre-ville est plein de petites rues étroites où s’alignent les maisons à colombage et avec de jolis balcons en bois. Très espagnol, quoi. Pour une fois, on laisse tomber les motels en périphérie pour s’installer dans la Pirate Haus, en plein dans la vieille ville. Parce que avec tous ces changements de mains et les Caraïbes pas très loin, les pirates aussi s’en sont donnés à cœur joie et font donc partie du folklore. On est d’ailleurs accueillis par Denis, un gentil pirate un peu dur de la feuille qui nous explique que lui, ici, il ne s’occupe que des pancakes du petit déj. Nous, des pancakes, on ne demande pas mieux. Sauf que là, il est 15h, c’est pas vraiment l’heure du petit déj. Plutôt celle de la sieste. Et après le rythme infernal des derniers jours, on s’écroule. On ressort quand même de notre repaire pour aller dîner dans un café cubain de bons sandwiches pleins de légumes et de poulet mariné. Mais ce qu’on ne voulait surtout pas rater, c’est la « meilleure glace du monde » ! Vous avez déjà remarqué comme, partout, ils ont toujours le meilleur truc du monde ? La meilleure plage, la meilleure glace, le meilleur bacon au chocolat… Ils sont forts ces Américains… En tout cas, pour la glace, faut avouer qu’ils se défendent bien. Chez Hyppo, on ne fait que des esquimaux. Mais à des trucs de dingue. Mangue-champagne, Nutella, concombre-citron-menthe… y a tellement de parfums qu’on se dit qu’on va être obligés de revenir avant de partir.

Le lendemain matin, on retrouve Denis pour le petit déjeuner. Quand il dit qu’il s’occupe des pancakes, Denis, il se paye pas notre tête. On a le droit à des pancakes personnalisés avec notre nom (ou presque) dessus et même un pirate !

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Le ventre plein, on part explorer les reliques du passé tumultueux de St Augustine. D’abord le fort. Où un ranger rigolo nous raconte l’histoire des murs en habits d’époque et en suant à grosses gouttes : il porte une veste en laine et il fait pas loin de 30°C ! Puis, le Colonial Quarter, un village reconstitué où des artisans, eux aussi en habits d’époque, continuent à travailler selon les méthodes d’antan. On rencontrera donc un forgeron et un armurier, tous les deux passionnés par leurs métiers et très fiers de l’expliquer aux visiteurs. Et enfin, une vielle école où la cloche continue de sonner et rappelle brusquement à certains que la rentrée, c’est pour bientôt…

Le seul hic, c’est qu’à l’époque, y avait pas la clim. Et que passé 11h, on n’est pas loin de la liquéfaction. On va donc se réfugier dans un resto pour dévorer des tacos et se réhydrater à grandes rasades de limonade. Puis, on repart pour, cette fois, le passé plus récent de la ville, en allant visiter l’université située dans des bâtiments plutôt impressionnants qui datent du début du siècle. Et on se dit que, décidément, les étudiants américains sont bien lotis… ils ont même une piscine !! Nous, on a les tours pleines d’amiante de Jussieu… chacun son style. En revenant vers l’hôtel, on craque pour un petit morceau de fudge chocolat-framboise chez Kilwin’s… on est obligés de le manger rapidement, il fait tellement chaud qu’il nous coule entre les doigts !

En début de soirée, on décide de revenir à la bonne gastronomie américaine : salades, sandwiches, y a que ça de vrai ! Et pour se finir, un petit esquimau de chez Hyppo !

Et après ces 2 jours où, contrairement à ce que vous pourriez croire, on n’a pas du tout passer notre temps à s’empiffrer, il est à nouveau l’heure de boucler nos valises : demain, on quitte la côte atlantique et on file plein ouest…

Photos ici.

Comment choper un coup de soleil en pleine saison des pluies…

Ah les transports au Costa Rica… on n’en parle pas assez ! On parle des bus boliviens pourris, des trains indiens pleins de cafards, des ferrys thaïlandais over chargés, des bus péruviens ultra conforts… mais honnêtement, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais eu de souci à me déplacer d’un point A à un point B. Les trajets des compagnies de bus suivent une logique relativement simple (ils suivent les grand axes et s’arrêtent dans les villes touristiques) et au besoin, j’ai toujours trouvé quelqu’un disposé à jouer les taxis moyennant finance. Il était temps de tomber sur un os.

En cette belle matinée du 30ème jour du mois de juillet, j’ai l’intention de rallier Santa Teresa dans la péninsule de Nicoya. Sur la carte, à vol d’oiseau, je table sur un bon 100kms. C’est simple, y a 5 étapes : un premier bus de Manuel Antonio à Quepos, un deuxième bus de Quepos à Jaco, un speed boat de Jaco à Montezuma, un troisième bus de Montezuma à Cobano et un quatrième bus de Cobano à Santa Teresa. Easy…

Je démarre plutôt bien : je me hisse dans le bus pour Quepos après avoir attendu à peine 10 minutes et arrivée là, j’apprends que le bus suivant part à 9h30 pour Jaco, soit dans moins de 30 minutes. Impec. Sauf que. Ce petit bout de trajet qui ne devait durer « que » 1h30 va durer 3 heures… bah oui, quand on s’arrête tous les 300m pour faire monter ou descendre 2 sacs d’orange et 3 mamies, on n’avance pas. Moralité, en arrivant à Jaco, j’apprends que je viens de louper le SEUL bateau de la journée pour Montezuma… je suis donc condamnée à passer 24 heures ici. Alors certes, j’aurais pu prendre encore 8 bus différents, faire un détour de 450kms et espérer arriver à destination avant la nuit mais, que voulez-vous, il semblerait que je me ramollisse, je choisis donc de traîner 24 heures sur place. Officiellement, Jaco est LA grande ville de la région. Hum, hum… je boucle l’exploration du centre-bourg en 20 minutes, fais une découverte intéressante en la présence d’une libraire qui vend des bouquins en français (je suis un peu à court…) et vais m’échouer sur la plage qui, franchement, mérite à peine d’être mentionnée ici. Une demi-heure plus tard, des trombes d’eau s’abattent sur la ville et pof ! c’en est fini de ma séance bronzette. Après la pluie, le beau temps les moustiques finissent d’achever mon moral et je file me réfugier derrière une bonne moustiquaire et quelques épisodes de The Office.

Le lendemain matin, j’ai rendez-vous à 10h avec Tito qui doit m’emmener à la plage d’où part le fameux bateau. A 10h, pas de nouvelles de Tito. A 10h15 non plus. A 10h20, je commence à m’énerver (et pourtant, Dieu sait que c’est pas mon genre…) et j’appelle l’agence qui m’a vendu le billet. Ah ? Oui ? Non, pas de problème, Tito va venir. Mais si jamais il est pas là dans 10 minutes, faudrait mieux que je les rappelle, hein ? Grrr… Heureusement Tito déboule 2 minutes plus tard dans une grosse jeep au pare-brise tellement fendillé qu’il est obligé de regarder parfois par la fenêtre pour vérifier qui vient en face… Bon, Tito, il croit qu’il a 2 personnes à embarquer alors il passe un coup de fil à l’agence qui lui raconte je sais pas quoi et finalement, on repart direction la plage. C’est que j’ai pas l’intention de le laisser passer 2 fois, moi, ce bateau ! Là, un autre type vient m’annoncer que le bateau va avoir un peu de retard parce que la mer est assez mauvaise et qu’on est donc obligés de longer la côte pour ne pas se prendre d’énormes vagues en pleine face. Et puis aussi, du coup, on ne va pas nous déposer à Montezuma (entre temps, j’ai trouvé d’autres compagnons de transport) mais ailleurs. Où ? J’en sais rien… Bref, on ne s’affole pas, on emballe nos sacs à dos dans de grands sacs poubelles sur les ordres de l’équipage (moyenne d’âge 14 ans et demi…), on grimpe dans le speed boat et en route pour l’autre rive ! En chemin, on croise quelques dauphins qui jouent et sautent dans le sillage du bateau : des fois, je sais pas pourquoi je m’obstine à aller dans des endroits où je suis censée voir des bestioles alors qu’il est bien plus facile d’en voir là où ça n’est pas prévu… Et une bonne heure plus tard, le bateau s’échoue sur une plage. Là, tout le monde descend et on charge les sacs dans un minibus supposé nous conduire à Montezuma. Mais après avoir parlementé quelques minutes avec le chauffeur, il accepte de conduire certains d’entre nous jusqu’à Santa Teresa. Et bah voilà ! C’est pas si mal après tout !

J’arrive donc en début d’après-midi à Santa Teresa. Officiellement, le bout du monde. Dans la vraie vie… ça pourrait bien être le bout du monde. La seule et unique route qui s’étend derrière la plage n’est qu’une piste de terre creusée d’ornières et parsemée d’hôtels et de cabanes pour touristes plus ou moins dissimulés derrière des rangées de palmiers. Quelques vagues restos, 2-3 surf shops… de toute façon, on ne vient pas à Santa Teresa pour l’animation et la vie culturelle… on vient pour la plaaaaage. Oui. La plaaaaage. Parce qu’elle est longue. Très longue. Et que pour les surfeurs émérites (comme moi), on y trouve bon nombre des plus beaux rouleaux du Pacifique. Bon. J’ai pas voulu foutre la honte à tous les Kelly Slater en herbe qui se la jouaient en scrutant l’horizon alors je suis restée tranquille sur ma serviette à me contorsionner et à m’enduire de crème solaire. Parce que l’air de rien, entre 2 pluies diluviennes, le soleil tape. Fort. Même derrière les nuages. La preuve, j’ai pris une jolie teinte écrevisse en à peine 20 minutes. En pleine saison des pluies.

J’ai donc passé le reste de ma semaine à errer de plage en plage le long de la côte. Santa Teresa, Samara, Guiones… le plus compliqué n’étant pas de choisir un point de chute mais plutôt de rallier ces spots soi-disant ultra touristiques puisque les plages de la côte Pacifique du Costa Rica sont censées être parmi les plus belles plages du monde… Et bah je sais pas, je suis peut-être devenue un peu snobinarde (non pas que je ne l’étais pas déjà un petit peu avant mais pas tellement sur le rayon plage) mais moi, ces plages, je les ai pas trouvées si extraordinaires que ça. Je veux dire, Goa, la Thaïlande, l’Australie… c’est très nettement le niveau d’au-dessus !

Alors après avoir fait le plein de sable entre les orteils et avoir laissé 4 de mes 5 culottes à la laverie (oui, une petite erreur à la redistribution du linge… pas vraiment dramatique pour le gars qui était censé s’occuper de mes petites affaires mais clairement catastrophique pour moi !), j’ai décidé qu’il était grand temps de retourner là-haut… dans la montagn-euh ! Direction donc Monteverde.

Photos ici.

AL et les baleines

Tout au long de ma vie (fort longue, comme tout à chacun sait), j’ai manqué un certain nombre de rendez-vous avec les baleines. D’abord il y a eu l’Islande, où ma famille avait décidé d’aller voir les baleines la veille de mon arrivée (et pas question d’y aller 2 fois, bien sûr…) et où j’ai dû donc me résigner à ne voir des baleines qu’un steak rouge et tendre à souhait accompagné d’une délicieuse purée de pomme de terre… Puis, il y a eu Kaikoura en Nouvelle-Zélande, où la mer était si agitée que toutes les sorties d’observation des cétacés avaient été annulées pendant les 48 heures de mon auguste présence sur place… Enfin, il y a eu le canal Bolivar, aux Galapagos  où « it’s not uncommon to see 40 or more whales sailing together » (dixit le bouquin sur la faune et la flore locale) et où l’on n’a pas aperçu l’ombre de la queue d’une baleine. Deux options : soit j’ai vraiment pas de bol, soit c’est moi qui les fais fuir… Choisissez. Mais choisissez bien.

Il n’est évidemment pas dit que je vais rentrer sans avoir vu une baleine. J’ai donc décidé de mettre toutes les chances de mon côté et d’aller visiter le parc Marino Ballena, au sud du Costa Rica sur la côte pacifique. Je quitte donc de bon matin les hauteurs du parc Chirripo sous la grisaille et j’atteins à la nuit tombée le petit village d’Uvita sous des hallebardes… Oui, non seulement il me faut toute la journée pour faire les 100kms qui me séparent de la côte mais en plus, j’ai manifestement le climat contre moi. Peu importe, je suis à Uvita, l’hostel est plein de chats (cool !) et de moustiques (pas cool !) et la pluie qui crépite violemment sur la tôle ondulée du toit durant toute la nuit fait presque plus de bruit qu’un avion au décollage… ah, on est bien !

Le lendemain matin quand j’ouvre mes petits yeux, je sens bien qu’il y a un problème : mon œil droit ne s’ouvre pas. Et pour cause ! un de ces petits vicelards de moustiques a cru bon de me piquer sur la paupière qui du coup, non seulement me fait ressembler à un boxeur mais en plus, me démange furieusement. Mais ce n’est pas un œil en moins qui va m’empêcher d’aller voir les baleines alors je file à la plage pendant que la marée est encore basse (à marée haute, on ne peut plus accéder à la partie « intéressante » du parc), bien décidée à scruter l’horizon de mon unique œil de cyclope et à enfin apercevoir les fameux cétacés.

… ???

Je sais. Le suspense est insoutenable, vous vous demandez si j’ai enfin vu la queue d’une baleine… et bien oui ! j’ai même marché dessus ! Parce que la seule queue de baleine que j’ai vue, c’est celle que forme la plage à marée basse… (oui, cette plage a une forme un peu bizarre, je vous l’accorde). Alors soyons très clairs : 1/ j’ai passé 4 heures sur la plage à me cramer la rétine sur l’horizon… rien ! 2/ entre mon œil en berne et mes cuisses que j’avais visiblement laissées sur les pentes du mont Chirripo, j’avais une de ces dégaines, j’vous raconte pas ! 3/ payer 10$ pour aller marcher sur une plage certes immense et protégée mais franchement pas siiiiiii démente que ça… mouais, bof !

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Alors oui, bien sûr, j’aurais pu me payer une excursion « whale watching » à 70$ par tête de pipe pour passer 20 minutes sur un rafiot et éventuellement surfer sur une baleine à bosse. Mais franchement, j’ai décidé que ça ne valait pas le coup. Et puis à peine le temps de me traîner jusqu’à l’hostel que le délicat tambour de la pluie reprend de plus belle… Et tout ce que je me suis offert, c’est donc une après-midi chamac (avec des chats dans un hamac).

Damned ! Encore raté !

Photos ici.

Parque Nacional Pan de Azucar

A 5h du matin, le bus s’arrête, mes petits yeux collés s’ouvrent (pas trop grands) et le steward du bus (on va l’appeler comme ça puisqu’il travaille dans le bus mais que c’est pas le conducteur) annonce « Chañaral ! Chañaral ! ». Et m***, il est pas en retard, faut descendre…

Le plan, c’est d’acheter les billets de bus pour le trajet suivant et de squatter la gare routière jusqu’à ce que les hôtels ouvrent. Sauf qu’en descendant du bus, on s’aperçoit qu’on n’est absolument pas devant une gare routière mais devant une station-service et qu’il n’y a nulle part où squatter… Bon. La station-service étant en fait au bout de la rue principale de la ville, on se dit qu’on va essayer de repérer 2 ou 3 adresses et se poser sur un banc en attendant. En attendant quoi, on sait pas mais de toute façon à cette heure-là, y a rien d’autre à faire. Je sors mon bonnet et mes gants. Il fait pas chaud dans ce pays à cette heure-ci. A partir de 6h, on commence à voir quelques mineurs qui partent travailler dans des pick-ups avec de grands panneaux « EXPLOSIVES ». Parce que Chañaral est une ville minière à l’intérêt assez limité. Bah, qu’est-ce qu’on est venus faire là alors ? Et bah, d’après des sources plus ou moins fiables, Chañaral est la porte d’accès au Parque Nacional Pan de Azucar où on peut voir des pingouins de Humbolt, des renards gris, des guanacos (un genre de cousin du lama), des zorros (un renard gris kromeugnon) et tout un tas d’oiseaux.

Vers 7h, le soleil s’est levé et comme on commence à avoir mal aux fesses sur notre banc, on décide d’aller au terminal des bus acheter nos tickets pour la suite du voyage. Le terminal ouvre à 7h, on est les premiers clients de la journée. Il ne reste que 6 places dans le bus pour San Pedro de Atacama. On se dit qu’on a bien fait de ne pas attendre la fin de la journée pour s’occuper de ça ! En ressortant de là, on tombe sur un hôtel dont la porte est ouverte. On passe la tête et miracle ! y a quelqu’un. Le type nous fait visiter une chambre, on n’hésite pas longtemps, on n’a qu’une envie, c’est prendre une douche et finir notre nuit. On s’installe donc à la Residencial MiChica au milieu de la rue principale.

En fin de matinée, on décide de s’atteler à ce pourquoi on est là, la visite du parc. Je demande donc à la dame de l’hostal où est le bus pour se rendre au parc qui est tout de même à près de 30kms. Et là, je ne comprends pas grand-chose à ce qu’elle me répond mais je comprends l’essentiel : y a pas du bus pour aller là-bas. Quoi ??? Mais comment on y va alors ? Et bah… en taxi, mais ça risque de nous coûter pas loin de 30 000 pesos aller-retour. Je m’étrangle. Bon. Il nous faut un 2ème avis. On se rend donc à la mairie. Là, à peine on a passé la porte qu’un monsieur se précipite sur nous pour nous demander ce qu’on veut. Comme je lui demande s’il parle anglais, il part me chercher quelqu’un qui est supposé me comprendre. En attendant, il nous pousse dans un bureau de 9m3 où sont empilés 3 fonctionnaires dont un qui écoute de la musique à fond, 2 gros bureaux pleins de fouillis, 1 bureau d’écolier, 2 personnes qui sont venues demander des renseignements et nous qui ne savons pas trop où nous mettre pour ne pas gêner. Au bout de 15 minutes, on finit par demander à une des employés comment on peut se rendre à Pan de Azucar. Elle confirme : y a pas de bus, faut prendre un taxi. Bon. Bah vu qu’on est là pour 48 heures et qu’on est venus exprès pour ça, on va trouver un taxi, hein ? En ressortant, juste devant le trottoir, on tombe justement sur un taxi avec un petit panneau « Pan de Azucar » sur son tableau de bord. Un signe du destin. On tourne un peu autour de la voiture et on aperçoit un monsieur qui sort de la boulangerie d’en face et qui nous fait signe. C’est l’heureux propriétaire du taxi qui va devenir notre nouvel ami. On négocie donc les 2 allers-retours (bah oui, aujourd’hui et demain, ça fait 2) à 40 000 pesos et en voiture Simone ! 200 mètres plus loin, lorsque notre chauffeur apprend que demain, c’est notre anniversaire (ah oui, parce que demain, c’est notre anniversaire), il décide qu’avant de nous emmener au parc, on va passer par chez lui manger un morceau de gâteau. Bon bah… OK. Alors malgré le fait qu’il soit 11h et que franchement, la génoise à la crème c’est pas vraiment mon truc, on est polis et on mange. La conversation est un peu laborieuse entre notre espagnol et son anglais mais on s’en sort. Et puis Guisson décide que ce soir, on va fêter ça et il nous invite à venir manger des grillades sur sa terrasse. Nous, on dit pourquoi pas.

En attendant, il nous emmène au parc où on doit passer par la case CONAF pour s’enregistrer auprès des gardiens. Là, on constate qu’on est les premiers à entrer pour cette journée et qu’il n’y a pas eu plus de 5 touristes par jour toute la semaine précédente… Ceci expliquerait peut-être pourquoi il n’y a pas de bus pour se traîner jusqu’ici. Bref, maintenant qu’on est là, on part pour le Mirador. Les yeux vifs, les oreilles aux aguets, si la moindre bestiole bouge dans les 5kms à la ronde, on va la repérer. Mais les kilomètres s’écoulent et à part quelques nuages qui flottent au loin, on ne voit rien. Bon, certes les paysages sont impressionnants, la vue sur l’océan éblouissante, les cactus tout cramés et le soleil tape mais après 5 heures de balade, notre tableau de chasse ne comporte qu’un tout petit lézard gris qui a filé entre nos pieds… On finit donc sur la plage où Guisson vient nous rechercher comme prévu. Sur le chemin du retour, on croise 2 Français qui partent à pieds vers le parc. Eux, ils veulent camper dans les cailloux, alors on les laisse faire mais on leur donne rendez-vous le lendemain pour louer un bateau et aller voir les pingouins.

Il nous ramène à l’hostal à Chañaral et réitère son invitation pour la soirée. Comme on ne peut pas vraiment dire qu’on a autre chose de prévu, on accepte. Mais en fait, ça n’est pas vraiment une invitation. Il faut qu’on partage les frais pour les courses et Guisson nous extorque 15 000 pesos supplémentaires… malin l’ami Guisson ! En plus, il nous donne rendez-vous à 21h, heure à laquelle on avait plutôt prévu d’aller nous coucher vu qu’on est debout depuis 5h… Mais peu importe ! La perspective d’une soirée en compagnie de notre ami et de sa femme est bien trop tentante, alors après une petite sieste, on le retrouve devant l’hostal et on retourne chez lui où les braises sont déjà prêtes pour l’asado. Il nous livre alors son secret pour des grillades parfaites : une pincée de sucre sur les braises et une petite feuille de journal sur la viande en fin de cuisson… Et c’est vrai que c’est très réussi ! Après un micmac d’assiettes où on ne comprend pas grand-chose, on finit par se mettre à table. Là, il nous propose de couper notre vin rouge au Coca (une pratique courante dans les pays hispanophones) mais on n’est pas tellement fan. Madame est un peu réservée mais finit par se détendre et (avec l’aide de 2 ou 3 verres de pisco) on apprend plein de choses sur les Chiliens, la période Pinochet et le Chili d’aujourd’hui. Mais l’air de rien, il commence à se faire tard et Guisson nous ramène nous coucher (après un dernier verre).

Le lendemain matin, en rangeant mon sac, je m’aperçois que mon appareil photo de secours (celui que je suis censée utiliser si je me fais faucher celui que j’utilise tout le temps) n’est plus à sa place… Comme je ne l’ai pas touché depuis le début du voyage, il ne devrait pas avoir changé de place tout seul mais sait-on jamais, je vide l’intégralité de mon sac pour vérifier. Et là, une fois que toutes mes affaires sont étalées sur mon lit, je réalise qu’il manque ma veste. Mon manteau. Mon seul et unique manteau. Le seul truc qui puisse me protéger du vent et de la pluie. Panique. Consternation. Enervement.

Je refais mentalement l’inventaire de mon sac et je vérifie que rien d’autre ne manque. Il semblerait que non. A tout hasard, j’ouvre ma pharmacie. Elle est sens dessus dessous. Clairement, quelqu’un a ouvert mon sac, sorti toutes mes affaires, fouillé ma pharmacie, pris ma veste et mon appareil photo et remis le reste suffisamment bien pour que je ne m’aperçoive de rien Damned ! Mais où ? Qui ? Comment ? Ça ne peut être qu’ici, la veille pendant qu’on était en train de chasser le renard gris. Pourtant la chambre était fermée à clé. Incompréhension. Est-ce que c’est quelqu’un de l’hôtel ? Mon père avait fermé son sac avec un cadenas, rien ne lui manque à part un chargeur d’appareil photo. On nous l’avait dit : bienvenue en Amérique du sud et… joyeux anniversaires !!!

Bon. On avait prévu de laisser nos sacs à l’hostal pour la journée en attendant le bus de nuit, on va changer d’avis. En quittant l’hostal, je signale tout de même à la dame à qui on rend les clés que mes affaires ont disparu. Elle semble surprise et m’assure qu’il n’existe qu’une seule clé de chaque chambre. Mouais. On va quand même laisser nos sacs à la consigne du terminal des bus, hein ? On retrouve notre ami Guisson qui nous explique qu’il s’est couché très tard et qu’il est très fatigué et que tout ça, c’est de notre faute.

En tout cas, nous, aujourd’hui, on a prévu de faire le tour de la Isla Pan de Azucar en bateau pour voir les fameux pingouins de Humbolt (si, ils sont fameux). Sur la route, on croise 2 petits touristes qui font du stop. Guisson s’arrête et devinez quoi ? ils sont français ! On les convainc de monter avec nous en voiture, et comme eux aussi, ils veulent voir les pingouins, on se frotte les mains en se disant qu’à 6, la négociation sera plus facile. En arrivant à Caleta Pan de Azucar (c’est LE village du parc, 3 cabanes et 4 chiens), on trouve 2 pêcheurs qui sont prêts à nous emmener faire un tour mais pas à moins de 60 000 pesos. Comme les campeurs fous manquent à l’appel, on trouve quand même que ça fait cher le pingouin… On hésite, on hésite, on tente de faire baisser le prix, on arrive à 50 000 pesos mais honnêtement, ça ne fait pas une grande différence. C’est là qu’arrivent Arturo et Martin (les campeurs). Sauf qu’ils n’ont pas un rond et qu’à 6, le pêcheur ne veut clairement pas descendre en dessous de 60 000. On argumente, on la joue sympas, en colère, désespérés, compréhensifs… rien n’y fait, c’est 60 000 ou rien. On finit donc par accepter le deal. Statistiquement, quand il y a un plan pourri du genre visiter un parc hors saison avec 6 touristes sur toute la journée et galérer à mort pour trouver un bateau qui t’emmène voir des pingouins sous un ciel tout gris, tu peux être sûr que les touristes sont français. C’est statistique.

D’après le pêcheur, il faut y aller à 16h, c’est l’heure où les pingouins sortent de l’eau et regagnent leurs nids. Du coup, on part faire un petit tour à la plage et à force de se raconter des histoires de voyage, on arrive à tuer l’après-midi. Quand on se repointe devant la cabane du pêcheur (avec des cailloux au fond du jardin), il grimace… Non, là, c’est trop tard, la marée est trop haute, on ne peut plus y aller. Alors on veut bien se faire couillonner un peu mais là, faut pas abuser des bonnes choses. On arrive donc à convaincre cette feignasse de pêcheur de nous emmener quand même et à 16h pétantes, on est dans sa barque. La marée… non mais sans blague, il a pas trouvé mieux comme excuse ?

Maintenant qu’on peut enfin les approcher, on profite du spectacle de ces petits pingouins très énervés qui font des grands mouvements de moulinets avec leurs bras pour grimper tout en haut de l’île. Ceux qui arrivent jusqu’en haut sont considérés comme les plus forts et les femelles se battent pour venir dans leurs nids… On voit aussi des loutres, des pélicans, des tas d’oiseaux et un lion de mer qui bouffe un pingouin. Bah oui, normalement, les lions de mer, ça bouffe des poissons mais là, y a pas beaucoup de poissons alors ils se mettent au pingouin. Beurk.

Et puis, comme la veille, Guisson vient nous chercher et nous ramène en ville en fin d’après-midi. Il est temps de dire au revoir à Arturo et Martin qui continuent le stop vers le nord et on va dîner avec Justine et Josselin qui, eux aussi, prennent un bus le soir même, direction Calama. Comme ils pensent aller ensuite à San Pedro de Atacama qui est notre prochaine destination, on se dit qu’on se recroisera sûrement. Et à minuit, après avoir attendu loooooongtemps notre bus entre 2 courants d’air, on grimpe enfin dedans, direction San Pedro et le désert d’Atacama, notre dernière étape chilienne.

Photos ici.

Un dimanche à La Sereña

Erreur de débutant. En prenant le bus à 10h du matin ce samedi, on pensait arriver à La Sereña vers 16h, enchaîner aussitôt avec un autre petit bus pour Vicuña, 60 kms plus loin dans la vallée de l’Elqui et arriver juste à temps pour se dégoter un hôtel et booker une visite dans un observatoire le soir même pour aller admirer la voie lactée.

Vicuña (et la vallée de l’Elqui) est réputée pour sa cuisine solaire (on cuit son steak en amplifiant les rayons du soleil comme à travers une grosse loupe), son pisco (c’est là qu’est distillé le précieux liquide), ses observatoires (avec plus de 300 nuits de ciel pur par an, c’est un des meilleurs endroits au monde pour scruter les étoiles) et sa douceur de vivre. Tout ça nous tentait donc bien. Par contre, fallait que tout se goupille bien parce que la suite du programme était chargée et on ne pouvait pas vraiment se permettre de prendre du retard dès le 2ème jour.

Sauf que voilà. Tout ne se déroule pas toujours exactement comme prévu. Et notre bus, tout aussi fantastique qu’il soit, est arrivé à La Sereña à 18h30, foutant en l’air toute notre petite organisation. Bon. Là, la question qui se pose est : nous ont-il dit que le trajet en bus durait 6 à 7 heures ou que le bus arrivait entre 6 et 7h ? Oui, parce qu’il semblerait que notre espagnolo ne soit pas tout à fait au niveau. Du coup, il se pourrait qu’il y ait eu mauvaise interprétation… Bref, on décide donc de zapper les étoiles (on en verra plus tard) et de passer la nuit à La Sereña, petite bourgade de 160 000 habitants. On atterrit donc à l’Hostal El Punto (très bien, si vous passez dans le coin, n’hésitez pas) et comme on a quasiment rien avalé de la journée, on ressort aussitôt à la recherche d’un endroit où remplir nos estomacs qui crient famine. Et là… on atterrit au paradis. Le paradis s’appelle en fait la Casona del 900. Alors OK, c’est un fait maintenant établi, les Chiliens ne savent pas faire la cuisine. Mais par contre, pour faire griller des kilos de viande, là, rien à dire, respect. On se retrouve attablés devant un bon gros poêlon avec un bon gros steak de bœuf, une côte de porc, une cuisse de poulet, un joli boudin et un chorizo… par personne ! Une parillada, ça s’appelle. Le tout arrosé d’une petite bouteille de vin rouge pour la modique somme de 18 600 pesos (soit 30 euros) autant dire qu’on était heu-reux ! Du coup, c’est la peau du ventre bien tendue qu’on est rentrés se glisser bien au chaud sous une pile de couvertures…

Le lendemain, c’est dimanche. Après un bon petit déjeuner (oui, la parillada est déjà loin), on part visiter la ville. Après le fouillis de Valparaiso, ça nous semble propret et bien rangé. Certaines rues sont dignes d’un décor de Zorro. Mais La Sereña a beau posséder 29 églises, on ne peut pas dire qu’il y ait foule sur la Plaza de Armas ce matin… On se dit alors que puisque les gens ne sont pas à la messe, c’est qu’ils sont au marché. Alors on y va aussi. Effectivement, c’est un peu plus vivant. Tous les marchands vendent à peu près la même chose. Des carottes nucléaires (quoi ? une carotte de 8cms de diamètre, vous trouvez ça normal, vous ?), des patates, des choux-fleurs, des tomates, des kiwis atomiques (oui, un kiwi qui est tout déformé et gros comme un pamplemousse, c’est un kiwi atomique), des bananes, des avocats (de toutes les tailles, avec la peau rugueuse, avec la peau lisse, noirs, verts, un peu violets, bref, si tu trouves pas ton bonheur, c’est que tu fais exprès), des oranges, des mini citrons verts (que quand tu les presses, ça fait plein de jus et c’est trop bon) et des fraises. Nous, on se contente d’un kilo de fraises qu’on mange en déambulant entre les étals. Et puis, on se dit que puisqu’on a une journée à tuer (oui, on a définitivement abandonné l’idée d’aller dans la vallée de l’Elqui, on préfère se garder un peu de marge pour plus tard), on va aller voir la mer. Parce que La Sereña, c’est au bord de la mer. De l’océan plutôt. Alors on prend la direction de la plage, assez facile à repérer grâce au phare planté au bout de l’avenue principale. Mais il ne fait pas assez chaud pour se baigner et les vagues sont plutôt impressionnantes. Alors, on chasse les mouettes, on regarde les vagues et puis, l’air marin, ça creuse, alors on va manger des empañadas un peu plus loin. On finit par rentrer en ville, faire un petit tour dans un jardin soi-disant japonais (si un Japonais est déjà passé par là, il a dû se faire harakiri à peine ressorti) et dans le zoo. Un zoo avec des poules, des chèvres, des moutons, 3 énooooormes vautours qui font très peur, une autruche, un émeu et 2 lamas. Comme on n’est jamais trop prudent, on ne s’approche pas trop. Ces bêtes-là, ça crache.

Et puis, tranquillement, on est retournés à l’hostal où on a squatté les canapés de la salle à manger en attendant l’heure de prendre le bus. Parce qu’on a décidé de monter un peu plus au nord mais cette fois, en bus de nuit pour en pas perdre trop de temps. Prochaine étape, Chañaral.

Photos ici.

T’es cap ou Tekapo ?

(Oui, je sais, c’est nul, mais j’ai les neurones englués dans le sucre, c’est pas ma faute…)

Une fois que j’ai englouti mon quintal de chocolat, j’ai roulé (c’est le cas de le dire) avec Ben jusqu’à Moeraki, un petit village de pêcheurs sur la côte quelques kilomètres plus loin. Sur la plage de Moeraki se trouvent des formations rocheuses étonnantes. Enfin, ça, c’est à marée basse. Parce qu’à marée haute, la plage, elle n’est plus là, restent les dunes. Comme le timing ne peut pas toujours être parfait, j’ai bien failli sauter à pieds joints dans la vase. Et puis, comme quelqu’un quelque part avait dû décider que j’avais eu mon quota de bonnes choses pour la journée, il s’est remis à pleuvoir…

Le lendemain matin, après avoir vérifié les horaires des marées et accompagnée par un soleil radieux et un ciel (presque) sans nuage, je suis donc retournée sur la plage. Et là, j’ai compris pourquoi tout le monde se précipite ici. Il s’agit de contempler les restes d’une partie de pétanque dinosauresque. « Alors ? Tu tires ou tu pointes ? » Visiblement, y en a un ou deux qui ont pointé, sauf que la pierre, ça ne rebondit pas, ça se brise. Mais c’est rigolo. On se demande bien pourquoi ces pierres sont toutes rondes, toutes lisses, toutes bizarres à l’intérieur et surtout comment elles sont arrivées ici.

J’ai décidé ensuite d’aller dire au revoir au Mount Cook. Les nuages semblaient loin, j’avais été obligée d’enlever ma polaire sur la plage tellement il faisait chaud, je me suis dit que pour une fois, je verrai les sommets de ces foutues montagnes. Alors j’ai quitté la péninsule d’Otago et après un petit arrêt à Oamaru, capitale du Steampunk (un art étrange qui consiste à fabriquer des machines à remonter le temps ou à autre chose à vapeur) dont le centre-ville abrite les plus beaux bâtiments victoriens de Nouvelle-Zélande (et les plus mauvais croissants), j’ai pris la route des lacs.

La Nouvelle-Zélande, c’est pas si large. Alors dès qu’on tourne le dos à la mer, les montagnes apparaissent. Mais avant de se retrouver le nez dans les virages en épingle, on traverse de grandes plaines, grandes et vides. Apparemment, y a quand même quelques Maoris qui sont passés par là quelques centaines d’années avant et qui ont laissé quelques peintures rupestres mais honnêtement, faut avoir des rayons X à la place des yeux pour apercevoir la moindre trace de quoi que ce soit.

Et puis, soudain, on y est. Après une large courbe, il apparaît. Bleu fluo, immense, encerclé par les montagnes, beau à couper le souffle (comme d’hab), le lac Pukaki. D’ailleurs, ils ont bien prévu le truc. Juste après le virage, y a le Information Center et un parking grand comme 2 terrains de football parce que tout le monde s’arrête pour prendre LA photo. Faut dire qu’après 2 heures de route dans la cambrousse déserte uniquement parsemée de moutons, ça fait un sacré contraste. Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, juste en toile de fond, comme si tout ça avait été prévu pour leur servir d’écrin, les neiges du Mount CookPfff… qu’est-ce que c’est bôôôôôô…

Mais moi, tout ça, ça ne me suffit pas. Alors je roule encore quelques kilomètres pour me retrouver devant la seconde merveille du jour, le lac Tekapo. Bon, bah, c’est tout pareil sauf qu’en plus, des arbres jaunes, orange et rouges bordent le lac et que le camping s’étend jusqu’à la rive. Je peux donc contempler le spectacle couchée à l’arrière de Ben. Et quand la nuit tombe, c’est encore plus fantastique. Comme le lac est un des endroits du monde les plus éloignés de toute ville aux alentours, l’endroit est assez réputé pour l’observation des étoiles. Faut dire qu’il en est plein, le ciel, d’étoiles. Plein, plein, plein, archi-plein. Et rien n’est à la bonne place, foutu hémisphère sud ! Bon et puis de toute façon, au bout d’un moment, il fait bien trop froid dehors et bien trop meilleur sous ma couette, alors rideau !

Le lendemain matin, je grimpe sur le Mount John qui surplombe le lac histoire de m’offrir un petit panorama des alentours : le lac Tekapo, toujours de ce bleu qui pique les yeux, la plaine, jaune d’or, et les montagnes dans le fond avec les sommets saupoudrés… pfff… qu’est-ce que c’est bôôôôô…Et je vous parle même pas de la toute petite église du Bon Berger (qui n’a rien à voir avec le Bâton), toute en pierre, posée sur la rive avec une immense baie vitrée pour que tu regardes le paysage pendant que tu fais semblant d’écouter le sermont du dimanche matin (quoi ? tout le monde sait que tu fais semblant d’écouter !)…

Malheureusement, c’est bientôt la fin de toute cette beauté. Il est grand temps de se retrouver la civilisation et de se diriger vers Christchurch parce que dans 48 heures, je fais le grand saut… Est-ce que l’avion tombe dans le vide quand il arrive au bout du planisphère ?

Photos ici.

Family time !

Cette nuit le long du trottoir à Redcliffe a été aussi bonne si ce n’est meilleure que les précédentes. Un petit parfum supplémentaire d’aventure je suppose… Personne n’est venu me réveiller au beau milieu de la nuit pour me dire de dégager, j’entendais les vagues se fracasser régulièrement sur la plage en contrebas et j’ai été réveillée par les piaillements énergiques de drôles d’oiseaux aux becs longs, fins et recourbés (qui sont obligés de se démancher le cou quand ils veulent boire parce que la nature est mal faite, ce ridicule appendice ne fait pas paille).

Comme je n’ai pas l’intention de rester sur mon échec cuisant de la veille avec le réchaud, je décide de me faire un petit déj digne de ce nom et de me faire des œufs au plat avec des toasts. Facile, j’ai un barbecue. Moins facile, comment faire cuire un œuf au plat  sur une plaque incurvée avec un trou au milieu ? Mais mon deuxième prénom, c’est Mac Gyver, je suis trop futée, je décide de faire cuire les toasts sur le barbecue puis de casser les œufs dessus (les toasts) pour qu’ils cuisent à travers. Brilliant, isn’t it ? Sauf que. Au bout de 10 minutes, je me retrouve avec des toasts quasi carbonisés et des œufs crus… Comprends pas, c’était pourtant l’idée du siècle. Les lois de la thermodynamique doivent être différentes de ce côté du globe (d’ailleurs, c’est vrai, l’eau tourbillonne dans l’autre sens dans l’évier), ça a tout fait foirer. Du coup, aux grands maux les grands remèdes, je retourne mes oeufs toastés directement sur la plaque du barbecue et je prie pour ne pas me retrouver avec une omelette géante… Et ça marche ! Tadaaaaa !

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Je suis trop fière de moi. Mac Gyver est trop fier de moi. Les Castors Juniors sont trop fiers de moi.

Bon. Et en quel honneur ce petit déj de championne ? Et bah parce que aujourd’hui, je gravis le Mont Beerwah. Et ouais ! Rien que ça. En fait non. Pas rien que ça. J’escalade le Mont Ngungun aussi. Exactement. Deux pour le prix d’un. Aujourd’hui, je quitte la côte (enfin… je suis à 50kms, hein, on s’affole pas) et j’explore le Glass House Mountains National Park. Marre des plages, un peu de dénivelé, nom d’un koala ! Elles sont jolies ces montagnes en plus, elles sont là, comme ça, plantées au beau milieu de rien, toutes vertes et elles racontent une légende aborigène d’une cruauté absolue (c’est l’histoire d’un papa montagne qui disloque le cou de son fils parce qu’il n’a pas aidé sa maman montagne enceinte à se sauver lors d’une inondation alors qu’en fait, elle ne va même pas se noyer…), il était donc temps de faire autre chose que lézarder sur la plage.

Alors, on se détend tout de suite, ça a beau s’appeler les Glass House Mountains, le Mont Beerwah culmine à 556m et le Ngungun à 253. Pas de quoi fouetter un chat. Juste de quoi se prendre une bonne suée. Mais la vue à l’arrivée, ça envoie de la bûchette. Ce qui est surtout impressionnant, c’est de constater qu’à 50kms de la côte, y a déjà plus une ville à l’horizon. Les Australiens, qui vivent dans un pays dans lequel on pourrait caser toute l’Europe et y aurait encore de la place, peuplent 1% du territoire. Ils ont d’ailleurs une expression pour ça : ils disent qu’ils habitent « dans la véranda » de l’Australie.

Après cette journée sportive, j’ai fini ma course dans la Diamond Valley (ça ne s’invente pas), un petit village caché au pied des fameuses montagnes. Et pourquoi là je vous prie ? Et bien parce que c’est là qu’habitent Dawn et Grace. Et c’est qui ça, Dawn et Grace ? Souvenez-vous, je les avais rencontrées au Vietnam, à Dalat et elles m’avaient proposé de venir passer quelques jours chez elles, sur la Sunshine Coast. Family time !

Alors, dans la famille il y a Dawn, la maman, Russell, le papa, Grace, la fille, et Stuart, le fils. Ces quatre-là sont les gens les plus accueillants et chaleureux qui existent au monde. Ils se sont pliés en quatre pour me faire découvrir leur région et leur culture. J’ai donc eu droit à un petit survol de la côte en avion (Stuart passe son permis de pilote, ça aide), une balade dans une forêt pluviale primitive (sans la pluie mais avec les sangsues…) et une longue journée riche en émotions dans le Great Sandy National Park. Pour se rendre dans le Great Sandy National Park, il faut un 4×4. Parce qu’il n’y a pas de route. Il y a du sable (comme son nom l’indique). Quand nous sommes arrivés sur la plage, nous avons aperçu au loin un petit monsieur en costume perché sur des rochers. Et quand on s’est approchés, on s’est aperçus qu’avec le petit monsieur en costume, il y en avait un autre avec une caméra. Et ces deux-là se sont littéralement jetés sur nous et ont demandé à Russell ce qu’il pensait de l’état de la plage. Cette pauvre plage, bien connue dans le coin, a été partiellement vidée de son sable lors de récents orages et du coup, y a plein de cailloux. Des coffee rocks pour être précis. C’est beaucoup moins marrant à traverser. Et apparemment, ça intéresse la télé. Russell a donc donné son avis et a précisé qu’il venait aujourd’hui parce qu’il avait une visiteuse française à qui il voulait montrer les dunes. Et voilà comment je suis devenue une star de la télé australienne. Bon, le type doit croire que la France est un pays sous-développé parce qu’il m’a demandé si j’avais déjà vu un hélicoptère… Mais passons, il était rigolo. Après ça, on roule, on roule, on roule sur la plage. Des kilomètres. Vous avez déjà vu ça vous ? Une plage où on peut rouler sur près de 40kms sans rien voir d’autre que des dunes à gauche et l’océan à droite ? Evidemment non. Chez nous, déjà, on n’a pas le droit de rouler sur les plages. Et puis 40kms de littoral sans un bloc de béton, ça serait un sacré manque à gagner. Surtout avec une vue pareille. Ici, c’est juste normal. Quelques familles ont installé des campements le long des dunes, elles vont passer le week-end ici, à pêcher, faire des châteaux de sable et regarder l’océan. Nous, on trace. On va tout au bout, à Rainbow Beach. Rainbow Beach s’appelle Rainbow Beach parce que les dunes qui encerclent la plage sont multicolores. Bon, ça reste dans les jaunes, orangés et ocres mais c’est sacrément joli. Alors on pique-nique là. Et là, c’est l’apothéose. Des dauphins ont décidé de venir jouer dans les vagues, juste sous notre nez. Y en a même un qui surfe sur sa queue et fait des bonds gigantesques. Pour un peu, on l’entendrait rigoler tout seul. Ma-gique…

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Sur le chemin du retour, Russell a décidé qu’il était temps de me faire rencontrer les flics australiens. Est-ce que vous pouvez croire qu’ici, il est possible de se faire flasher sur une plage et arrêter par des types qui portent un flingue à la ceinture et un short ? Un short !

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Non mais sans rire, comment tu veux prendre au sérieux un type en short qui t’arrête sur une plage et qui te dit « Euh… Bonjour Monsieur. Vous savez à combien vous rouliez là ? ». Bon, cela étant dit, faut pas trop rigoler quand même parce que les excès de vitesse sur plage, ça coûte cher… Mais le plus drôle, c’est que 5kms plus loin, y a une autre brigade de types en short qui eux, te font souffler dans le ballon. Alors, forcément, tu te dis : « Mais pourquoi donc tant de shorts sur cette plage ? ». Et bah parce que demain, c’est Vendredi Saint. Et qu’en Australie, Vendredi Saint, c’est férié et c’est un peu comme un de nos viaducs du mois de mai, tout le monde part en week-end, camper au bord de la plage. Autant dire que les petits gars en short, ils vont avoir du boulot ce week-end !

Enfin bref, ces quelques jours à partager la vie de Dawn, Russell, Grace et Stuart furent un vrai bonheur. Le tout arrosé de bon vin, de bonnes poilades (T’as déjà essayé d’expliquer à des Australiens ce que veut dire « ça casse pas 3 pattes à un canard » ? Ils sont à 2 doigts de t’accuser de torture sur animaux !) et de délicieux repas, ça n’a pas été facile de repartir…

Mais Ben commençait à faire la tronche, ça faisait 3 jours qu’on ne se parlait plus, la batterie du frigo était sur le point de rendre l’âme, fallait faire quelque chose. Alors ce matin, j’ai repris la route. Avec, pour me consoler, un gros œuf en chocolat que m’ont offert mes amis du bout du monde. Joyeuses Pâques !

Photos ici.

Sydney, « comme à la maison »

(Oui, je sais, c’est n’importe quoi ce blog, depuis 1 mois j’ai pris un retard pas croyable, promis, ça va s’arranger… je sais pas quand, mais ça va s’arranger…)

Naaaan, je rigole, c’est pas vraiment « comme à la maison ».

D’abord, y a des vieux qui dorment dans ma chambre et puis les gens sont sympas. Tout le contraire des Parisiens, c’est bien connu.

Mais pour autant, Sydney, ça a quand même un petit côté « comme à la maison ».

Bon alors pas en ce qui concerne l’hôtel, hein, bien sûr… J’ai passé 6 mois à déjouer les arnaques des plus vicieux chauffeurs de tuk-tuk et là, je me fais avoir au premier nom d’hôtel pas assez copyrighté… Du coup, je me retrouve dans une espèce de pension pour retraités désargentés et déprimés. Bonjour l’ambiance…

Mais de toute façon, je suis pas là pour étudier la décoration du papier-peint, je suis là pour me remplir les yeux. On pourrait dire aussi pour me vider le portefeuille mais ça, c’est une autre histoire…Non, d’ailleurs à ce sujet, crevons l’abcès tout de suite.

Après un vol de nuit pendant lequel j’ai eu la bonne idée de ne pas dormir (quoi ? y avait James Bond à la télé !), j’ai donc poireauté à la douane, fait mettre un millième tampon sur mon passeport et récupéré mon barda. Comme d’habitude, je suis hyper bien organisée, je sais exactement quelle ligne de métro je dois prendre pour arriver jusqu’à ma douche salvatrice, c’est donc d’un pas franc et assuré que je me dirige vers le ticket office pour prendre mon billet. « Hi ! How are you today ? » (aaaah ! qu’est-ce qu’ils sont sympas ces Australiens…) « 17 dollars s’il vous plaît ! » (euh… je retire ce que je viens de dire) IIIIIIIIIRK ! WHAT ? Nan-mé-ô, ça va pas la tête ou quoi ? 17 dollars ? Tu sais combien de familles on peut nourrir avec 17 dollars au Laos ? Tu sais depuis combien de temps j’ai pas sorti 17 dollars en une seule fois de ma poche ? Alors je m’exécute… péniblement… Je me dis qu’à ce prix-là, le métro australien, il doit y avoir des masseuses thaïes dedans. Mais non ! Bon, c’est sûr, c’est pas le RER B (tu sais ? le premier truc que tous nos touristes voient quand ils arrivent à Paris… Paris ! So romantic city…). Mais ça casse pas 3 pattes à un canard non plus… Et comble du comble, j’ai que 5 stations à faire, j’ai même pas l’impression d’en avoir pour mon argent ! Pfff…

Bref, j’arrive dans le centre de Sydney. Je vous passe le moment d’incompréhension totale quand je me suis pointée à la réception de l’hôtel et que la fille ne trouvait pas ma réservation ce qui était bien normal vu que j’avais en fait réservé dans un hôtel qui avait le même nom mais qui se trouvait à 300m de là. Le moment d’agacement total quand la réceptionniste de l’autre hôtel m’annonce du bout des lèvres (oui, elle, c’est l’exception qui confirme la règle, c’est la seule Australienne pas sympa du pays) que le check-in, c’est à partir de midi, que là, il est 9h et que donc, je peux laisser mon sac là mais je dois revenir plus tard… Et le moment de consternation parfait quand je finis par atterrir dans un café les yeux au milieu des joues, que je commande un café (justement) et que la serveuse m’annonce « 4 dollars ! ». Scrogneugneu ! 4 dollars ! C’est de l’Or de Maison du Café, celui-là ou quoi ? Qu’est-ce qu’ils ont tous ce matin ?

Et puis, lentement, je réalise qu’en fait, tout n’est pas extrêmement cher, tout est simplement « comme à la maison »… Sauf que moi, je suis un peu déconnectée, j’ai des repères tout chamboulés et j’ai du mal à me dire que dans ce nouveau monde, le prix du jus de fruits frais est indexé sur le cours de l’or…

Voilà, vous l’aurez compris, on va pas passer la journée là-dessus mais ça fait tout drôle au début.

Reprenons. Après un vrai petit déj comme il ne m’avait pas été permis d’en déguster (oui, c’est le mot) depuis des lustres (œufs délicatement brouillés et toasts parfaitement grillés) et en attendant de pouvoir me noyer sous une douche, je me mets à errer comme une âme en peine déambuler dans les rues de Sydney. Et c’est plutôt joli. De grandes avenues, des bâtiments en pierre, une cathédrale monumentale, des parcs, des promenades et partout, la mer… ou plutôt, l’océan. Et du coup, l’air est… léger. Facile à respirer. Pas noir. D’ailleurs, l’océan est d’un beau bleu profond et le ciel d’un joli bleu ciel. Et le soleil fait briller les bateaux qui se balancent dans les marinas. On s’enflamme pas sur le soleil non plus. Il fait beau mais mon dieu ! qu’est-ce qu’il fait froid ! Et qu’est-ce qu’ils font en t-shirt et en tongs les Australiens ? Ah non, hein. Là, faut mettre un pull. Et une écharpe. C’est qu’il fait 25°C ma bonne dame ! Et ça aussi, j’ai perdu l’habitude… D’ailleurs, ça ne fait pas un pli, je finis la journée avec un rhume… Aaaatcha !

Bon, j’ai quand même fini par prendre une douche puis la fatigue m’a rattrapée sur la pelouse des Royal Botanical Gardens, face à l’opéra. J’ai donc dormi 2 bonnes heures au soleil, à peine dérangée par les milliers de joggeurs qui passaient en petites foulées.

Parce que, dites donc, qu’est-ce qu’il y a comme nouvelles choses à observer ici… Des gens qui courent (beaucoup de gens qui courent, j’en n’ai jamais vu autant ailleurs dans le monde), des gens qui promènent des chiens (non, ici, les chiens n’ont pas la gale, ils ont le poil brillant, bien peigné et des fois, ils ont un petit nœud dedans), des gens tout court. Bah oui. Parce que des gens comme ça, j’en n’ai pas vu depuis longtemps (enfin, pas autant en même temps). D’abord, y a des grands. Je ne mange plus la soupe sur la tête de mes voisins dans le métro. Y a des gros. Des très gros même parfois. Ça, ça n’existait purement et simplement pas en Asie, dans les magasins de fringues, j’avais l’impression d’être un hippopotame. Y a des blonds. Des roux. Des châtains. Des avec des cheveux bouclés. Bref, une diversité capillaire captivante. Des mecs qui vont un peu trop à la gym. Avec des biceps plus gros que les cuisses. Pas toujours très fins et élégants. Et y a des vieux. Je veux dire, des vieux avec des cheveux blancs, les joues qui tombent et des dentiers branlants. Bah je vais vous avouer un truc. L’ethnie à laquelle j’appartiens, les « Blancs », on a les plus moches vieux de la terre… Les vieux Noirs ou les vieux Asiatiques, ils ont beau être tout rabougris, tout fripés, ils gardent une certaine classe. Les nôtres, parfois, ils font peur aux petits enfants.

Mais heureusement, en Australie, il y a une espèce qu’on ne trouve nulle part ailleurs. En Australie, il y a les surfeurs… Tâchons de vous expliquer de quoi il s’agit. Le surfeur a la classe. D’abord parce qu’il sait se tenir debout sur une planche en polystyrène au milieu des vagues et ensuite parce qu’il peut marcher pieds nus dans la rue en combinaison de plongée et ne pas avoir l’air ridicule. Le surfeur a le cheveu plus long que la moyenne (étude menée hier sur un panel testeur de 50 personnes, statistique imparable). Légèrement plus clair aux pointes parce que le surfeur passe beaucoup de temps dans l’eau de mer et sous le soleil, assis sur sa planche à scruter anxieusement l’horizon au cas où se pointerait LA vague de sa vie. Le surfeur est plutôt fin. Parce que hisser son propre poids sur une planche en polystyrène et en mouvement au milieu de l’océan, c’est plus facile quand tu pèses pas 110kgs (et croyez-moi, je sais de quoi je parle…). Et bien sûr, le surfeur est beau. De toute façon, toi t’es sur la plage, de là où t’es, tu ne vois pas son visage, tu peux donc tout à fait te dire qu’il est beau, ça ne gêne personne. Evidemment, tout ceci pour se décliner au féminin si besoin.

Mais le truc rigolo, c’est que des surfeurs, t’en croises pas qu’à la plage. T’en croises dans le métro, leur planche sous le bras, sur le ferry, au supermarché… partout ! Faut dire que c’est un peu le sport national ici. Alors je suis obligée de réviser mes conseils boursiers, adieu Cartier et bienvenue Billabong !

Enfin voilà, je viens donc de passer 4 jours à me balader le nez au vent à travers la jolie Sydney et ses environs. L’opéra bien sûr, le Harbour Bridge évidemment, Bondi et ses surfeurs (Bondaaaaaïï !! En fait, je crois que le type qui a décidé du nom de cette plage était un surfeur japonais qui a hurlé « Bonzaaaaïï ! ». Sauf qu’il était enrhumé. Parfois, l’Histoire se joue à pas grand-chose.), Manly et ses résidences plus que cossues cachées au fond de criques paradisiaques, les Blue Mountains et leur atmosphère imprégnée d’huile d’eucalyptus (c’est ce qui les rend « blue »). J’ai joué avec les mouettes qui essayaient de me voler mon fish & chips à Circular Quay, failli poser le pied sur un dragon à Manly (vous auriez vu le regard qu’il m’a lancé…), caressé des kangourous, des koalas et une espèce de chouette très chouette, pleuré comme une madeleine en écoutant Carmina Burana par le Sydney Symphonic Orchestra (une vraie claque, un moment de toute beauté, des fois, ça fait du bien) et conclu un accord avec un serpent qui pensait qu’on pouvait se trouver lui et moi au même endroit au même moment. Bref, Sydney vient d’entrer en fanfare dans mon top 3 des villes dans lesquelles je pourrais vivre (naaaan, pas de panique, New York est encore devant mais pour une fois, la question s’est vraiment posée). A bon entendeur…

Photos ici (mais je vous préviens, mettez vos lunettes de soleil).