Le saviez-vous ?
Wellington est la capitale nationale la plus australe du monde, avec une latitude de 41° sud. Elle est également la capitale la plus isolée du monde (la plus éloignée d’une autre capitale). Elle est surnommée « Windy Wellington »ou « Windy Welly » à cause d’un fort vent omniprésent, dû à son emplacement dans les quarantièmes rugissants (ouh… ça fait peur…), amplifié par l’effet Venturi (oui, c’est ce qui fait tourner l’eau qui s’écoule dans l’évier si ma mémoire est bonne) dans le détroit de Cook, véritable goulet d’étranglement pour ces puissants courants d’air. La région présente une activité sismique élevée, même selon les standards néo-zélandais, avec une faille majeure traversant le centre de la ville (comme ça, si on veut tout démolir, ça va plus vite), et plusieurs autres aux alentours. Des centaines de failles mineures ont été trouvées dans la banlieue. Les habitants, en particulier ceux qui se trouvent dans les hautes tours du centre-ville, ressentent plusieurs secousses par an. Pendant de nombreuses années, la majorité des bâtiments étaient d’ailleurs entièrement construits en bois.
En 1865, Wellington devint la capitale du pays en remplacement d’Auckland. Apparemment, la rumeur circulait que les régions du sud, où étaient situées les mines d’or, pourraient former une colonie séparée. Il était donc devenu nécessaire que le siège gouvernemental soit transféré vers une localité appropriée sur les rives du détroit de Cook. Des commissaires australiens (choisis pour leur impartialité… ???) trouvèrent que Wellington était parfaitement appropriée vu son port et sa situation centrale. Le Parlement siégea alors officiellement à Wellington pour la première fois le 26 juillet 1865. La population de la ville était alors de 4 900 âmes. Aujourd’hui, c’est la deuxième ville du pays avec 180 000 habitants et le cœur de la vie politique, artistique et culturelle.
Voilà, maintenant, on est bien plus futés, on peut reprendre.
Ce matin, il nous reste donc 150kms à parcourir avant d’arriver à Wellington. 150kms… soit 2 bonnes heures et un arrêt au supermarché pour remplir le frigo, on est arrivés à Wellington qu’à midi. Mais la ville n’est en fait pas bien grande. Coincée entre les collines, elle s’étale plus en hauteur qu’en longueur. Mais faut pas croire, y a fort à faire.
D’abord, c’est effectivement là où se concentrent tous les musées du pays. Trop étant l’ennemi du bien, j’ai sélectionné et je suis allée passer quelques heures au fameux Te Papa Museum, le Louvre local. Sauf qu’ici, point de tableaux de maîtres de la Renaissance (de toute façon, à la Renaissance, y avait que les kiwis-oiseaux qui occupaient l’île), mais des tas de salles interactives où on t’explique l’activité sismique (y a d’ailleurs une petite pancarte qui dit que c’est déconseillé aux gens qui ont vécu les séismes de Christchurch en 2010 et 2011…), l’impact de l’arrivée des hommes sur la faune et la flore locales (y a une espèce de murs des disparus avec toutes les espèces endémiques qui se sont éteintes depuis qu’on a eu la bonne idée de venir s’installer), comment on a pêché et mis dans le formol un calamar géant, quelques explications sur la signification des tatouages maoris, bref, y a de quoi s’amuser.
Après ça, j’ai fait un saut à la New Zealand Film Archive. Alors là, c’est magique. C’est une très grande pièce, remplie de films de/sur/avec la Nouvelle-Zélande et tu peux venir regarder tout ce que tu veux gratuitement. C’est donc rempli de geeks et d’étudiants en audiovisuel. Et à l’entrée, y a un petit café qui sert des muffins et de belles parts de carrot cake. J’avais pas beaucoup de temps, j’ai juste jeté un œil au catalogue et je me suis dit que si il devait pleuvoir pendant 20 ans d’affilée, j’avais trouvé l’endroit où je voulais être enfermée.
Une fois que j’ai été bien imprégnée de toute cette culture, je suis allée prendre l’air et un peu de hauteur. J’ai sauté dans le cable car qui m’a emmenée au sommet de la colline où se trouvent les jardins botaniques (et oui, j’aurais pu y aller à pieds mais 1/ ça grimpe sévère et 2/ ça aurait été moins bucolique…). De là-haut, on contemple tout Wellington et on peut admirer des buissons géants ou des petites fleurs qu’on ne verra jamais ailleurs. C’est kromeugnon.
Et puis je suis redescendue de la colline à cheval, hip, hop, et je me suis baladée dans la ville au hasard. Y a des cinémas, des théâtres, des cafés français, des restos malaisiens, des traiteurs indiens des coiffeurs punks, des ongleries américaines et des burgers kiwis. C’est plutôt sympa.
Et puis, à la tombée de la nuit, j’ai emmené Ben en banlieue et on s’est couché de bonne heure parce que demain, on prend le ferry pour l’île du sud. Et vous savez à quelle heure on se lève ? … 5h30 !!! Même dans mon ancienne vie, j’ai toujours refusé de me lever avant 6h. Alors là, j’ai qu’une peur, c’est de ne pas entendre le réveil et de devoir traverser le détroit de Cook à la nage avec Ben sur le dos. L’angoisse.
Photos ici.