4 133kms parcourus et 6 heures d’avion, 17 heures de bus, 12 heures de bateau et 3 heures de minibus.
Prix d’un lit dans un dortoir : 300 à 500 baths
Prix d’un repas : 60 à 300 baths (ça dépend de comment tu as faim…)
Prix d’un McDo : 180 baths (ouiiiiii !!! le retour des carbohydrates !)
Prix d’une bouteille d’eau : 15 baths
Ce qui va me manquer : les plages (soupir…), les calamars grillés, la mousse de lait de coco, les gens qui jouent à l’horoscope dans les temples, la mer turquoise, le iced lemon tea, les bouddhas assis-debout- couchés, manger dans des feuilles de bananiers, les plages (soupir…), le Marina HK (le seul endroit de Bangkok où tu peux manger après 21h…), se baigner avec les éléphants, jouer à Tarzan dans la jungle, faire cuire du riz dans un bambou, les taxis multicolores de Bangkok, les mystérieuses glaces violettes et… les plages (soupir…).
Ce que je ne vais pas regretter : la chaleur écrasante de Bangkok, les sangsues qui s’incrustent, les massages thaïlandais (non mais franchement, on devrait appeler ça la torture thaïlandaise plutôt !), les petites méduses qui t’empêchent d’aller te
baigner, les malls qui ferment 1 heure avant l’heure prévue, les gros rats qui se faufilent entre tes pieds, les cafards volants qui atterrissent dans les cheveux de la fille qui marche devant toi, bref… les bestioles !
baigner, les malls qui ferment 1 heure avant l’heure prévue, les gros rats qui se faufilent entre tes pieds, les cafards volants qui atterrissent dans les cheveux de la fille qui marche devant toi, bref… les bestioles !
La phrase qu’il fallait retenir : ช่วย! ฉันมีสามปลิงเมื่อถุงเท้าของฉัน! (dit aussi : « Ch̀wy!C̄hạn mī s̄ām pling meụ̄̀x t̄hungthêā k̄hxng c̄hạn! » soit « Au secours ! J’ai trois sangsues sur ma chaussette ! »)
Alors… la Thaïlande.
OK, j’ai compris pourquoi tout le monde va passer ses vacances en Thaïlande. Il fait beau, il fait chaud, y a les plus belles plages du monde (enfin… jusque là) et des couchers de soleil à tomber par terre. Un poil trop touristique pour moi mais mon dieu, qu’est-ce que c’est beau ! On y mange bien, on y dort pas mal, les gens sont agréables…
Une petite pointe de frustration à ce sujet. Le pays est tellement touristisé (mangé par le tourisme) qu’on se demande si les contacts sont sincères ou si « le pays du sourire » ne sourit que parce qu’il est commerçant. D’ailleurs, ça serait un peu facile de tomber dans la dénégation et de ne voir que les aspects pas toujours ultra charmants du pays. Alors oui, y a des milliers de souvenir shops et pas un seul qui vendent un peu d’artisanat authentique. Oui, on essaye toujours de t’extorquer un peu d’argent dans les temples. Oui, les chauffeurs de tuk-tuk ont probablement des gènes indiens et t’arnaquent au premier virage. Oui, le tourisme de masse gâche un peu le côté « île déserte paradisiaque ». Oui, tout ça, c’est vrai. Mais, un peu de distance, nom d’une sangsue ! Y a suffisamment de place sur la plage pour ne pas se retrouver collé à un troupeau de jeunes Australiens crasseux, encore fracassés de la Full Moon Party de la semaine dernière et cramés (oui, même l’Australien prend des coups de soleil…) !
Mais quand même ! Y a des parcs fantastiques pour la préservation des éléphants d’Asie. Y a des types formidables qui t’emmènent dans la jungle sans sourciller même si tu ne sais pas mettre un pied devant l’autre sans te vautrer. Y a des types inconscients qui te louent des motos bien trop lourdes pour toi sans broncher (ah non ! celui-là était américain…). Y a des temples monumentaux et extravagants et pourtant toujours pleins à craquer de fidèles fervents. Y a des morceaux de feuilles d’or sur les trottoirs. Y a des mamies qui te sourient de toutes leurs dents (ça fait à peu près 5) parce que tu viens manger une soupe dans leurs boui-bouis sans clim. Y a des jeunes qui chantent et qui dansent dans la rue en espérant se faire repérer sur Youtube. Et y a des taxis roses fluos.
Il faut cependant aborder un point sans se voiler la face : les travailleurs du sexe. La Thaïlande est la destination numéro 1 des touristes sexuels. Et sans parler de pédophilie, venir à l’autre bout du monde pour passer son temps avec des prostituées, c’est déjà un problème. Le véritable problème c’est que les filles (et les garçons d’ailleurs) qui se prostituent rapportent tellement d’argent à leurs familles que celles-ci les empêchent parfois d’arrêter.
C’est un peu un cercle vicieux. Oui, dès que la nuit tombe, les terrasses des bars se remplissent d’ « hôtesses » aux jupes toutes plus courtes les unes que les autres et non, je n’étais pas leur cible… Et oui, c’est triste et révoltant.
C’est un peu un cercle vicieux. Oui, dès que la nuit tombe, les terrasses des bars se remplissent d’ « hôtesses » aux jupes toutes plus courtes les unes que les autres et non, je n’étais pas leur cible… Et oui, c’est triste et révoltant.
Cela étant dit, ça m’a donné l’occasion d’observer le phénomène des lady-boys. Un (une ?) lady-boy, c’est un garçon qui se travestit en fille. La transformation peut être juste extérieure mais la Thaïlande est aussi le pays où on réalise le plus d’opérations chirurgicales de changement de sexe. Ce qui est assez curieux, c’est que comme dans tous les pays que j’ai traversés jusqu’ici, l’homosexualité est assez mal vue mais les lady-boys, aucun problème (si, évidemment, y a forcément des gens à qui ça pose problème mais globalement, c’est bien accepté). D’ailleurs, dans les lieux publics, on trouve des toilettes pour femmes, pour hommes, et pour lady-boys. Parfois, la transformation est bluffante. Un soir, dans un resto, je regardais du coin de l’œil ce couple en train de dîner. Lui, occidental, la quarantaine, banal et elle, thaïe, la vingtaine, magnifique. Tellement belle que j’avais du mal à regarder d’autres gens. Et tout à coup, elle rit. En rejetant la tête en arrière. Et sa pomme d’Adam me saute au visage. Et là, la question. Il le sait, lui, que c’est avec un homme qu’il dîne ? Parce qu’honnêtement, sans ça, j’aurais jamais deviné. Tout, depuis la façon dont elle/il remettait ses cheveux derrière ses oreilles à ses sandales à paillettes, tout était extrêmement féminin. Confusant, tout ça.
Mais pour autant, tout ça ne doit pas occulter tout ce qu’est la Thaïlande. Un pays magnifique, qui a su tirer parti de l’engouement touristique pour se développer à une allure effrénée (un peu trop peut-être ?) et permettre à ses habitants d’avoir un des niveaux de vie les plus élevés d’Asie du sud-est. Bien sûr le développement durable n’est pas une priorité pour l’instant. Bien sûr, les politiciens sont corrompus. Bien sûr avec quelques millions de baths, il est possible d’acheter un permis de construire à Bangkok dans une zone où depuis la rue, on ne voit déjà plus le ciel. Mais au détour d’une petite rue, on tombe sur une vieille maison traditionnelle qui résiste encore et toujours à l’envahisseur (et aux rats gros comme des caniches…) et c’est drôlement joli.
Et puis la Thaïlande ne serait pas vraiment la Thaïlande s’il n’y avait pas la musique thaïe. Et là, je vous ai trouvé un truc au lait de coco aux p’tits oignons… Alors, savourez et surtout… prenez un billet d’avion !