Je sais pas c’est quoi leur problème aux chauffeurs de bus dans cette partie du monde mais pourquoi faut-il qu’ils roulent comme des dingues alors qu’on a toute la nuit devant nous au point que tu passes ton temps à rouler d’un bord à l’autre de ta couchette et qu’ils te déposent avec près de 2 heures d’avance sur l’horaire prévu à destination ce qui fait que tu te retrouves à débarquer dans des villes inconnues à 5 heures du matin, heure à laquelle, c’est bien connu, les réceptionnistes des hôtels t’accueillent les bras ouverts… Un jour, faudra qu’on m’explique.
Bon, donc voilà, il est 5 heures du matin, je découvre la gare routière de Vientiane (2 fois plus grande que l’aéroport de Luang Prabang, là, je sais que vous voyez tout de suite mieux de quoi je parle) et je grimpe dans un jumbo (un tuk-tuk collectif) qui me dépose en centre-ville, à 2 pas de la guest house où j’ai prévu d’établir mon campement. Sauf que. Il est toujours 5 heures (et demie maintenant). Heureusement, y a des gens qui dorment sur des banquettes dans le hall (visiblement, y en a qui avaient quelque chose à fêter hier soir) et qui me laissent poser mon barda dans un coin et somnoler gentiment jusqu’à ce que le jour se lève. Le ballet du check-out / check-in n’étant pas prévu avant midi, j’ai le temps de prendre un petit déj dans une des innombrables boulangeries françaises qui bordent la rue et de faire un premier tour dans la capitale laotienne.
La capitale… 265 000 habitants, pas plus de 10 buildings dignes de ce nom et la circulation la moins dense de l’Asie du sud-est. Ça a plutôt l’air d’une sympathique petite ville de province, où les rues s’appellent « Rue Machin-Chose », où les noms des ministères sont écrits « Ministère du Truc-Bidule » et où le Mékong est longé par une Promenade des Anglais en pleine construction. Probablement la ville où flotte le plus perceptiblement un petit parfum suranné de colonialisme français et où on peut faire du lèche-vitrine en se disant « Ouh… c’est joli ça ! Ouh là là, mais comme c’est cher, on se croirait à la maison ! ». D’ailleurs, je suis à 2 doigts de m’y croire (à la maison… sauf qu’il fait 40°C… toujours) parce que la ville fourmille d’expats français (tu comprends toutes les conversations, une première depuis… longtemps !), que la carte du resto propose une salade périgourdine et que tu peux boire ton thé glacé en terrasse en lisant le Nouvel Obs (j’ai pas trouvé Télérama… oui, je suis une bobo, maintenant, c’est officiel, je l’assume et je vais bien, merci).
Bref, il fait bon passer 3 jours (ou plus ? pourquoi pas…) à Vientiane même s’il n’y a pas grand-chose à voir à part l’habituelle collection de temples et de Bouddhas en tous genres mais le ciel est bleu fluo, les massages pas chers, tu trouves des Magnums Moka-Belgium Chocolate (une tuerie…) et puis c’est la dernière fois que je flâne le long du Mékong.
Et oui ! Le Mékong, c’est fini. D’ailleurs, ça commence à sentir la fin de l’Asie. Dans un mois tout pile, ce sera passage dans l’hémisphère sud (une grande première !) et l’Australie ! En attendant, ce soir, je reprends l’avion (oui, je sais, c’est mal mais je vous expliquerai la prochaine fois pourquoi parfois, l’avion, c’est mieux), direction Bangkok, où je retrouve Stéphanie, ma fidèle compagnonne de camping américain par -4°C, avec qui on a décidé de troquer cette année nos sous-vêtements polaires et notre tente Quechua contre des tongs, de la crème solaire et des rondelles de citron sur le bord de nos verres à cocktails. Tout un programme !
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