Lost in translation

Ce matin, quand le réveil sonne, je sais que j’ai une longue journée devant moi. Loooooongue. Ma journée à moi, aujourd’hui, elle va durer 41 heures. Notez bien ça : le 30 avril 2013 aura duré 41 heures…

En fait, depuis le début de ce voyage, je saute d’un fuseau horaire à l’autre sans trop m’affoler. J’en étais quand même arrivée à avoir 10 heures d’avance sur vous, là-bas, à la maison. Quand vous alliez vous coucher, j’étais en train de prendre mon petit-déj du lendemain. Et au Chili, c’est l’extrême inverse qui m’attend : 6 heures de retard sur vous, j’irai me coucher quand vos réveils vous tireront de vos couettes (à peu de choses près).

Bref, tout ça pour dire qu’aujourd’hui, pendant que vous vieillirez selon le cours normal du temps, je rajeunirai de 17 heures…

Voilà le programme : aujourd’hui, après un premier vol ChristchurchAuckland prévu à 10h30, je vais monter dans l’avion pour Santiago à 16h. Après 12 heures de vol, j’atterrirai à Santiago du Chili et il sera… 11h du matin mais toujours le 30 avril. Je vais monter dans la DeLorean, Philéas Fogg n’a qu’à bien se tenir !

Bien. Sauf que. Comme d’habitude, tout ne se passe pas exactement comme prévu. Quand j’arrive à l’aéroport de Christchurch, mon vol est retardé. De 3 heures !!! Ce qui ne va me laisser plus qu’une heure pour récupérer mon sac, changer de terminal, ré-enregistrer mon sac et grimper dans l’avion suivant. Jouable mais risqué. D’autant plus risqué que le vol AucklandSantiago fait partie du Round The World ticket et que si je le loupe, ça annule tous les suivants (et évidemment, il n’est pas question de remboursement). Alors, je prends mon air le plus aimable et détendu et je m’approche du guichet. Là, il y a une petite dame, très gentille, à qui je demande si elle sûre, SÛRE, SÛRE DE CHEZ SÛRE que le vol ne va pas être encore plus retardé. Evidemment, elle ne sait pas, elle ne peut pas me garantir que tout va se passer comme prévu vu que ça déconne déjà. Je lui explique que j’ai une connexion à faire, moi et qu’il faut absolument que je sois dans ce deuxième avion, no matter what. Alors comme elle est très gentille, elle me dit qu’il faut que je patiente un peu mais qu’elle peut peut-être me transférer sur un autre vol qui va partir dans 1 heure… T’inquiète que j’ai été sage comme une image ! Je me suis assise sur mon sac juste devant son guichet et j’ai même pas cligné des paupières pendant la demi-heure suivante. Et quand elle m’a fait signe de venir la voir, j’ai bondi et je lui aurais presque claqué 2 bises bien sonores si on n’avait pas été séparées par le comptoir.

Bon, mon nouveau vol prévu à 9h05 n’est parti qu’une heure plus tard mais peu importe. J’étais à Auckland, dans le bon terminal, les yeux fixés sur l’écran qui affichait le vol pour Santiago. Un seul vol pour l’Amérique du sud sur toute la journée, y avait donc vraiment pas moyen de ne pas monter dedans. Sauf que du coup, j’étais tellement en avance que l’enregistrement des bagages n’était même pas ouvert. J’ai donc encore poireauté par terre, assise sur mon sac pendant 2 bonnes heures avant de pouvoir me débarrasser de mon paquetage de 21kgs. 21kgs ! Parce que oui, on en est là maintenant ! Le plus étrange, c’est que je n’ai pas prévu de me séparer de grand-chose dans les semaines qui viennent…

Bref, il était temps d’accomplir mon rituel d’adieu et de dévorer un bon gros burger bien gras chez mon ami McDo avant d’aller faire la sieste patienter dans la salle d’embarquement. C’est là que ça a commencé. D’abord tout doucement. Juste une dame qui est venue me demander si… hablas español ? Ouh, mon dieu, non ! Pas un mot, ma bonne dame ! Et après, c’est devenu un festival. Les hôtesses qui font les annonces en espagnol, tous les passagers qui papotent en espagnol, les consignes de sécurité en espagnol, les films même pas sous-titrés en espagnol… j’ai pas encore quitté la Nouvelle-Zélande que je m’y crois déjà. Et je ne comprends rien. Je ne comprends même pas que l’hôtesse me propose des raviolis au fromage ou un poulet aux champignons… L’enfer… Allez, un vaso de vino blanco por favor ! Va bien me falloir ça !

12 heures plus tard, après avoir survolé rien de moins que la Cordillère des Andes (les Andes !!! non, mais sans blague, c’est pas le Massif Central, hein ! Les Andes !!!) et traversé le nuage de pollution qui recouvre la vallée, me voilà à Santiago. Une heure plus tard, je mets enfin le nez hors de l’aéroport et je me remplis les poumons de l’air de ce nouveau continent… et j’éternue ! Wow, fini l’air pur et le ciel bleu fluo, bonjour les gaz d’échappement et le ciel blanc (on voit même pas les montagnes autour et pourtant, elles sont vraiment pas loin). Biologiquement, pour moi, il est 4h du matin. En vrai, il est midi, pas question de dormir avant un bon moment. Alors, attaquons Santiago !

Photos ici.

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