Comment choper un coup de soleil en pleine saison des pluies…

Ah les transports au Costa Rica… on n’en parle pas assez ! On parle des bus boliviens pourris, des trains indiens pleins de cafards, des ferrys thaïlandais over chargés, des bus péruviens ultra conforts… mais honnêtement, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais eu de souci à me déplacer d’un point A à un point B. Les trajets des compagnies de bus suivent une logique relativement simple (ils suivent les grand axes et s’arrêtent dans les villes touristiques) et au besoin, j’ai toujours trouvé quelqu’un disposé à jouer les taxis moyennant finance. Il était temps de tomber sur un os.

En cette belle matinée du 30ème jour du mois de juillet, j’ai l’intention de rallier Santa Teresa dans la péninsule de Nicoya. Sur la carte, à vol d’oiseau, je table sur un bon 100kms. C’est simple, y a 5 étapes : un premier bus de Manuel Antonio à Quepos, un deuxième bus de Quepos à Jaco, un speed boat de Jaco à Montezuma, un troisième bus de Montezuma à Cobano et un quatrième bus de Cobano à Santa Teresa. Easy…

Je démarre plutôt bien : je me hisse dans le bus pour Quepos après avoir attendu à peine 10 minutes et arrivée là, j’apprends que le bus suivant part à 9h30 pour Jaco, soit dans moins de 30 minutes. Impec. Sauf que. Ce petit bout de trajet qui ne devait durer « que » 1h30 va durer 3 heures… bah oui, quand on s’arrête tous les 300m pour faire monter ou descendre 2 sacs d’orange et 3 mamies, on n’avance pas. Moralité, en arrivant à Jaco, j’apprends que je viens de louper le SEUL bateau de la journée pour Montezuma… je suis donc condamnée à passer 24 heures ici. Alors certes, j’aurais pu prendre encore 8 bus différents, faire un détour de 450kms et espérer arriver à destination avant la nuit mais, que voulez-vous, il semblerait que je me ramollisse, je choisis donc de traîner 24 heures sur place. Officiellement, Jaco est LA grande ville de la région. Hum, hum… je boucle l’exploration du centre-bourg en 20 minutes, fais une découverte intéressante en la présence d’une libraire qui vend des bouquins en français (je suis un peu à court…) et vais m’échouer sur la plage qui, franchement, mérite à peine d’être mentionnée ici. Une demi-heure plus tard, des trombes d’eau s’abattent sur la ville et pof ! c’en est fini de ma séance bronzette. Après la pluie, le beau temps les moustiques finissent d’achever mon moral et je file me réfugier derrière une bonne moustiquaire et quelques épisodes de The Office.

Le lendemain matin, j’ai rendez-vous à 10h avec Tito qui doit m’emmener à la plage d’où part le fameux bateau. A 10h, pas de nouvelles de Tito. A 10h15 non plus. A 10h20, je commence à m’énerver (et pourtant, Dieu sait que c’est pas mon genre…) et j’appelle l’agence qui m’a vendu le billet. Ah ? Oui ? Non, pas de problème, Tito va venir. Mais si jamais il est pas là dans 10 minutes, faudrait mieux que je les rappelle, hein ? Grrr… Heureusement Tito déboule 2 minutes plus tard dans une grosse jeep au pare-brise tellement fendillé qu’il est obligé de regarder parfois par la fenêtre pour vérifier qui vient en face… Bon, Tito, il croit qu’il a 2 personnes à embarquer alors il passe un coup de fil à l’agence qui lui raconte je sais pas quoi et finalement, on repart direction la plage. C’est que j’ai pas l’intention de le laisser passer 2 fois, moi, ce bateau ! Là, un autre type vient m’annoncer que le bateau va avoir un peu de retard parce que la mer est assez mauvaise et qu’on est donc obligés de longer la côte pour ne pas se prendre d’énormes vagues en pleine face. Et puis aussi, du coup, on ne va pas nous déposer à Montezuma (entre temps, j’ai trouvé d’autres compagnons de transport) mais ailleurs. Où ? J’en sais rien… Bref, on ne s’affole pas, on emballe nos sacs à dos dans de grands sacs poubelles sur les ordres de l’équipage (moyenne d’âge 14 ans et demi…), on grimpe dans le speed boat et en route pour l’autre rive ! En chemin, on croise quelques dauphins qui jouent et sautent dans le sillage du bateau : des fois, je sais pas pourquoi je m’obstine à aller dans des endroits où je suis censée voir des bestioles alors qu’il est bien plus facile d’en voir là où ça n’est pas prévu… Et une bonne heure plus tard, le bateau s’échoue sur une plage. Là, tout le monde descend et on charge les sacs dans un minibus supposé nous conduire à Montezuma. Mais après avoir parlementé quelques minutes avec le chauffeur, il accepte de conduire certains d’entre nous jusqu’à Santa Teresa. Et bah voilà ! C’est pas si mal après tout !

J’arrive donc en début d’après-midi à Santa Teresa. Officiellement, le bout du monde. Dans la vraie vie… ça pourrait bien être le bout du monde. La seule et unique route qui s’étend derrière la plage n’est qu’une piste de terre creusée d’ornières et parsemée d’hôtels et de cabanes pour touristes plus ou moins dissimulés derrière des rangées de palmiers. Quelques vagues restos, 2-3 surf shops… de toute façon, on ne vient pas à Santa Teresa pour l’animation et la vie culturelle… on vient pour la plaaaaage. Oui. La plaaaaage. Parce qu’elle est longue. Très longue. Et que pour les surfeurs émérites (comme moi), on y trouve bon nombre des plus beaux rouleaux du Pacifique. Bon. J’ai pas voulu foutre la honte à tous les Kelly Slater en herbe qui se la jouaient en scrutant l’horizon alors je suis restée tranquille sur ma serviette à me contorsionner et à m’enduire de crème solaire. Parce que l’air de rien, entre 2 pluies diluviennes, le soleil tape. Fort. Même derrière les nuages. La preuve, j’ai pris une jolie teinte écrevisse en à peine 20 minutes. En pleine saison des pluies.

J’ai donc passé le reste de ma semaine à errer de plage en plage le long de la côte. Santa Teresa, Samara, Guiones… le plus compliqué n’étant pas de choisir un point de chute mais plutôt de rallier ces spots soi-disant ultra touristiques puisque les plages de la côte Pacifique du Costa Rica sont censées être parmi les plus belles plages du monde… Et bah je sais pas, je suis peut-être devenue un peu snobinarde (non pas que je ne l’étais pas déjà un petit peu avant mais pas tellement sur le rayon plage) mais moi, ces plages, je les ai pas trouvées si extraordinaires que ça. Je veux dire, Goa, la Thaïlande, l’Australie… c’est très nettement le niveau d’au-dessus !

Alors après avoir fait le plein de sable entre les orteils et avoir laissé 4 de mes 5 culottes à la laverie (oui, une petite erreur à la redistribution du linge… pas vraiment dramatique pour le gars qui était censé s’occuper de mes petites affaires mais clairement catastrophique pour moi !), j’ai décidé qu’il était grand temps de retourner là-haut… dans la montagn-euh ! Direction donc Monteverde.

Photos ici.

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