Northern California

Nous revoilà donc repartis, Flipper et moi. Avant de quitter San Francisco, on s’offre un petit déjeuner au sommet de Twin Peaks. La vue sur la ville y est… fantastique. Pendant 10 minutes, on est presque tout seuls à profiter du calme de l’endroit et puis, c’est le drame. Des cars entiers de touristes débarquent. Des touristes chinois bien sûr, des touristes allemands et évidemment, des touristes français, mes préférés. J’comprends pas, ils sont pas censés avoir recommencé à travailler les p’tits Français ?

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Et puis tant qu’on est encore en pleine civilisation, je m’installe au Starbucks. Alors oui, j’avoue, j’aime beaucoup leurs boissons mais c’est pas pour ça que j’y ai passé plus de 3 heures ce matin-là. C’est plutôt parce que non seulement le wifi y est gratuit mais en plus, y a des prises électriques à côté de toutes les tables et j’ai grand besoin de charger mes 2 batteries d’appareil photo et mon téléphone. C’est que j’ai beau avoir équipé Flipper d’un maximum d’accessoires de geekette, tout mon matériel ne se branche pas sur l’allume-cigare… Enfin je culpabilise pas trop, tous les gens qui sont là restent au moins aussi longtemps que moi et font semblant de travailler. Moi je fais pas semblant, je papote sur Facebook.

Après avoir fait le plein d’électricité, cette fois, on peut quitter la ville pour de bon. San Francisco… encore un endroit où je crois bien que je pourrais m’installer sans trop de problème… Allez, en route !

J’entame l’ascension du Mount Tamalpais. En voiture, pas à pieds, évidemment. Remarque, y en a bien quelques-uns qui s’infligent ça à vélo… De là-haut, on peut encore voir toute la baie et San Francisco, à moitié moyée dans le brouillard… C’est beau. Sur le parking, je rencontre un type qui trouve que Flipper a trop la classe. On engage la conversation. En fait, il est australien, habite 7 mois de l’année à San Francisco et les 5 autres à Sydney. Et il reconnaît qu’il n’est pas malheureux… (non mais sans blague !!!) Pour redescendre, il me conseille de prendre une petite route qui serpente dans la montagne. Très jolie il paraît. Et puis ça arrive à Fairfax, une petite ville pleine de gentils et vieux hippies. Et en plus, ça m’amène directement sur la route que je comptais prendre après. Ah bah dans ce cas-là, en avant Guingamp !

Nous voilà donc, Flipper et moi, à zigzaguer entre les sequoias. Sauf que. La petite route très jolie c’est en fait une petite route très jolie mais de montagne. Ca grimpe, ça descend, c’est plein d’épingles à cheveux… et Flipper se met à protester. A chaque fois qu’il faut tourner à gauche, il fait un drôle de bruit et la pédale de frein se met à vibrer… Je panique pas mais je commence à penser aux routes de montagne, les vraies, qu’il va falloir prendre quand je serai au Canada. Et que Flipper ne supporte déjà pas celle-là, ça ne me plaît pas. Mais alors pas du tout.

Arrivée à Fairfax, je m’arrête dans le premier garage. Là, le très gentil monsieur me dit qu’il a pas vraiment le temps de jeter un œil ce soir mais qu’il veut bien venir faire un tour avec moi pour tester les freins. Très bien. On part donc, lui au volant et moi à côté en train d’essayer de lui faire comprendre ce qui n’allait pas (certes, mon niveau d’anglais n’est pas tout pourri mais de là à avoir une conversation avec un garagiste…). Sauf que là, on n’est plus dans la colline, la route n’est plus pentue et évidemment, Flipper ne dit plus rien.

Pour me rassurer, le garagiste me dit qu’il peut quand même vérifier mes freins mais qu’il faudrait que je revienne demain matin. Tant pis, je reste là pour ce soir, j’ai encore des milliers de miles à faire, pas question de ne pas être sûre de Flipper. Je me trouve donc un petit coin tranquille pour la nuit. Si tranquille qu’un daim passe à quelques mètres de Flipper pendant que je suis en train de dîner.

Le lendemain matin à la première heure je suis de retour au garage. Mon copain Daniel (c’est le nom du garagiste) aussi et il m’envoie faire un tour pendant qu’il s’occupe de Flipper. Une heure après, je reviens. Verdict : tout va bien, il a tout nettoyé, faut pas s’inquiéter ma p’tite dame, tout est en ordre ! Je remercie donc chaudement Daniel et je reprends mon chemin. C’est que c’est bien joli d’avoir traîné le long des plages, il nous reste quelques kilomètres à faire et il serait temps de s’y mettre ! On roule donc jusqu’au Salt Point State Park. Là, c’est la pluie qui nous tombe dessus. Du coup, pas de balade, je passe l’après-midi bien au chaud dans le ventre de Flipper à peaufiner la suite du trajet. Et je me rends compte que si je veux arriver à New York dans les temps, je vais pas devoir traîner !

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Le jour suivant, c’est sous un ciel toujours gris que je reprends la route. Pas bon pour le moral des troupes ça ! Une petite pause dans un Starbucks (oui toujours pour des questions de batteries) et hop ! le soleil fait son apparition. Je traîne en route, je m’arrête prendre des photos, je fais quelques courses à l’épicerie et en milieu d’après-midi, j’arrive au Humboldt Redwoods State Park. Après avoir passé les 2 dernières semaines avec l’océan toujours à portée de main, je suis maintenant au cœur d’une forêt de sequoias géants. Je me rends donc au Visitor Center pour me renseigner sur les balades dans le coin. La petite dame derrière le comptoir est très gentille : elle me fait un itinéraire personnalisé pour que je vois les plus grands, plus gros, plus larges arbres de tout le pays. Au moment où je ramasse les cartes et où je la remercie elle me dit : « Bon, faites quand même attention aux ours. En ce moment, ils sont plutôt du côté des vergers mais faut toujours être prudent. » Ah. Bien. « Oh ! Et aussi, faites attention aux lions des montagnes. On n’a pas eu de problème récemment mais si vous en croisez un, faut surtout pas vous mettre à courir, il vous prendrait en chasse. » Oui. Très très bien.

Du coup, c’est pas du tout rassurée que je pars faire un petit tour. Comme en plus, je marche seule, il faut que je fasse du bruit pour prévenir les animaux que je suis là et ne pas les surprendre au détour d’un chemin. Me voilà donc à siffler à tue-tête et à taper avec des bouts de bois contre les arbres… Sauf que ça ne m’empêche pas d’avoir les chocottes. Je suis en pleine forêt, il fait bien sombre (les arbres sont immenses je vous dis), je suis toute seule et y a des tas de grosses bêbêtes féroces qui peuvent surgir à tout moment… La cadence est donc plutôt rapide et je rentre au camping toute essoufflée.

Là, j’ai mon bon moment de la journée : une douche chaude… et pendant 7 minutes s’il vous plaît ! Oui, les douches sont payantes dans les campings (qui sont payants, eux aussi) et plus tu payes, plus la douche est longue. Faut donc faire des compromis… Un bon dîner, une histoire et au lit ! Demain, je repars dans la forêt.

Et ce matin, il fait encore bien gris. Faut se mettre quelques coups de pieds aux fesses pour sortir de Flipper et se mettre en route. Surtout que je ne dois pas traîner : au programme, une longue marche dans la forêt et 3 heures de route pour rejoindre l’étape du jour. Mouais.

Entre le temps et les recommandations de ma petite vieille du Visitor Center, c’est pas franchement la motivation des grands jours… Du coup, plutôt que d’aller m’enfoncer bien profond dans la forêt (et m’époumoner tout en ayant les genoux qui flageolent…), je change de plan. Je vais bien aller voir des grands arbres mais je vais prendre d’autres sentiers, plus courts et plus fréquentés. Me voilà donc à déambuler entre ces sequoias dont jamais, je ne vois le sommet. Certains ont fini par tomber à terre et sont véritablement monstrueux.

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Bon, je suis quand même bien seule dans cette forêt. Même pas l’ombre d’un ours ou d’un gros chat ! Finalement, c’était pas la peine d’en faire une montagne…

Après le déjeuner, je repars. Toujours quelques stops en route, quelques détours pour aller voir une belle plage ou un arbre tout à fait spécial ou encore une statue qui parle et c’est en début de soirée que j’arrive au Jedediah Redwoods State Park. Je tente le camping du parc mais c’est encore 35 dollars la nuit et franchement, je n’ai pas tant besoin d’une douche que ça. Et puis de toute façon il est plein ! Du coup, je quitte la route principale et trouve refuge un peu plus loin, dans la forêt. A la nuit tombée, les voitures qui passent sur la route deviennent rares et j’ai même le temps de me faire un bol de nouilles avant que les moustiques ne passent à l’action.

Ce soir, c’est ma dernière nuit en Californie. Demain, j’attaque l’Oregon. Au nord… toujours plus au nord…

Photos ici.

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