Je quitte donc Crater Lake sous un ciel encore plus bleu que bleu. Aujourd’hui, la route est longue, il faut atteindre les dunes de la côte à près de 4h30 de route de là.
Et d’ailleurs, rien de bien palpitant sur cette route. A part un ou deux petits lacs et un troupeau de rennes qui broute dans un pré, les miles s’enchaînent et se ressemblent peu ou prou. A la différence près qu’il faisait donc un temps magnifique le matin et que c’est sous la pluie que j’arrive à Dunes City.
Le plan, c’était d’aller se balader dans le plus vaste ensemble de dunes côtières des Etats-Unis. Evidemment, là, le plan tombe à l’eau (c’est le cas de le dire…). Je m’installe donc le long d’une petite route tranquille avec Flipper et je passe la soirée comme on passe tous la soirée quand il pleut et qu’on est privé de télé : sous une couverture avec un bon bouquin.
Le lendemain matin, il fait toujours gris mais la pluie s’est arrêtée. Je vais donc m’enfoncer jusqu’aux genoux dans le sable des dunes qui sont en fait plus souvent parcourues en buggy qu’à pieds. Il y a des panneaux partout disant aux piétons de bien faire attention à pas se faire renverser par un des nombreux véhicules tous-terrains qui foncent à travers les dunes. Et malgré le temps, y en a du monde grimpé sur tout un tas d’engins à grosses roues ! Du coup, je fais un petit tour sur la plage mais les embruns et la bruine me découragent rapidement et je finis par me remettre en route.
Et puis, je commence à en avoir marre de toute cette pluie le long de la côte. Depuis quelques jours, j’enfile les kilomètres pour admirer les falaises déchiquetées et je suis poursuivie par la pluie. Je décide donc de reprendre la direction de l’intérieur des terres. Mais avant, je passe quand même par Newport, petit port de pêche où les crevettiers sont légions et où je déguste un bon bol de clam chowder et un énorme fish & chips…
Et finalement, c’est à Portland que j’arrive en fin d’après-midi. Je me gare à l’extérieur de la ville, dans un Park & Ride, un parking situé le long d’une ligne de métro. 15 minutes plus tard, me voilà en plein cœur de Portland, sur la Pioneer Courthouse Square. Là, sur la place, une scène est en train d’être installée. Je me rends au Visitor Center pour récupérer quelques cartes et infos sur les trucs à ne pas rater et j’apprends que la scène, c’est pour Pink Martini qui va donner un concert ce soir parce que leur nouvel album sort la semaine prochaine. Timing impeccable, je me dis. Ce que je ne savais pas, c’est que Pink Martini est originaire de Portland et déplace des foules. Tout juste le temps de me dégotter une petite place en haut d’un escalier que la place est pleine à craquer. Le concert est très sympa, plein de chansons de styles différents, des ballons qui volent en veux-tu en voilà… je ne pouvais pas mieux tomber.
En rentrant retrouver Flipper, je me fais une petite frayeur : alors que je suis tranquillement installée à l’abri de mes rideaux, une voiture de police fait lentement le tour du parking, s’arrête devant Flipper pendant un long moment et finit par repartir… ouf ! j’ai eu chaud ! C’est qu’évidemment, le squattage de parking n’est pas parfaitement autorisé…
Le lendemain, je pars découvrir Portland. J’ai découvert par hasard que sa banlieue abritait un gigantesque campus Nike mais à part ça, je n’ai aucune idée de ce qui s’y passe. Et la ville est très sympa. Pas très grande, facilement explorable à pieds, avec des grosses oies qui sont posées au milieu des pelouses comme si de rien était… plutôt agréable. Pour ne rien gâcher, à l’heure du déjeuner entrent en piste les food carts, des camions ou petites cabanes proposant de la street food. Je m’offre donc un bref retour en arrière en dégustant un petit poulet thaï avec une sauce vinaigre-cacahuètes… mmmh !
Après le plaisir des papilles, le plaisir des yeux et des narines : je vais visiter le International Rose Test Garden, un jardin qui embaume le loukoum. Des milliers de roses de toutes les couleurs à perte de vue… très joli.
Et pour finir mon petit tour à Portland, je vais dans un centre sportif où en plus de pouvoir profiter de la piscine (et de ses douches, oui…), j’ai accès à une salle de fitness, des cours collectifs et tout un tas d’activités. Malheureusement, pas le temps de profiter de tout ça : Flipper m’appelle. Il est temps de se remettre en route. Ce soir, on dort à Cannon Beach.
Photos ici.