AL et les aéroports

Il y a fort fort longtemps, quand j’avais le cœur pur et plein de bonnes résolutions, j’avais décidé que pendant ce voyage, je ne prendrai l’avion que lorsque ce serait absolument nécessaire. Et puis, j’ai voyagé et j’ai constaté que parfois, prendre le train, c’est sympa mais prendre l’avion, ça fait gagner du temps et même parfois de l’argent.

Seulement parfois, prendre l’avion, c’est n’importe quoi. Ce vendredi soir, quand j’arrive à l’aéroport de Quito, je me dirige tout droit vers le comptoir d’enregistrement du vol pour… Lima. Oui mesdames et messieurs. Sachez que pour faire QuitoSan José, le chemin le plus court est apparemment de faire QuitoLimaMiamiSan José. Y a visiblement un détail qui m’échappe…

Sachez également que la vie étant généralement bien faite, ce trajet va me prendre au bas mot 27 heures. Pour rallier 2 villes séparées d’un millier de kilomètres à vol d’oiseau, c’est un record. Finalement, on peut se dire que j’aurais aussi bien fait de prendre le bus. Mais non ! Figurez-vous que la Panaméricaine, cette fameuse route censée traversée tout le continent est en fait coupée au nord de la Colombie. Non pas qu’elle soit en travaux, elle n’a jamais existée. Elle devrait en fait traverser une forêt remplie de narcotrafiquants et de plantations de trucs qui font un effet bizarre et bouzillent le cerveau et bizarrement, bah… y a pas de route. Il ne m’était donc pas possible de faire le trajet en bus. D’où mon marathon aérien.

Quand on sait qu’on va passer les prochaines 24 heures dans des aéroports, on met son pantalon-pyjama-passe-partout et prend son mal en patience. Et on prie pour que les zones de duty free ne soient pas trop pourries. Bon, à Quito, c’est plutôt raté. Mais bon, à peine le temps de me parfumer et de refuser poliment les avances mercantiles de la vendeuse qu’il est déjà l’heure de grimper dans l’avion. Et hop ! 2 heures et un sachet de chips de bananes plantin plus tard, me revoilà Lima. Si la vie était bien faite (et on sait qu’elle l’est, généralement), je n’aurais eu qu’à sautiller à travers le terminal pour regrimper aussi sac dans l’avion suivant. Mais non. Il se trouve que ce n’est pas la même compagnie aérienne qui effectue la suite de mon parcours. Et que mon escale à Lima dure plus de 7 heures. Je suis donc bonne pour remplir un petit formulaire, faire tamponner mon passeport, récupérer mon sac, passer la douane, passer la nuit sur un banc de l’aéroport en me ligotant mes sacs aux chevilles, réenregistrer mon sac, refaire tamponner mon passeport et retourner en zone duty free. Heureusement, l’aéroport de Lima est une catastrophe sur le plan logistique (mes sincères excuses à Roissy que j’ai maudit si souvent…) et il me faudra près de 2 heures pour enfin m’échouer sur un banc devant le panneau qui annonce les départs. Il est alors presque minuit et mes chips de bananes sont loin. Quelques épisodes de la saison 5 de The Big Bang Theory plus tard, la batterie de mon ordinateur rend l’âme et j’en suis quitte pour un Big Mac et des vraies frites. Il est 2 heures du matin et c’est pas aujourd’hui que je vais dormir…

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A 4h30, les feignasses d’hôtesses d’American Airlines ouvrent enfin le check-in. Au moment de me donner ma carte d’embarquement, l’hôtesse me demande si j’ai bien fait mon vaccin contre la fièvre jaune. Ca par exemple ! Je savais bien qu’à un moment ou un autre ce petit carnet jaune finirait bien par me servir ! Normalement, c’est pas du tout nécessaire pour le Costa Rica. Mais en fait, il paraît que quand on vient du Pérou, ça l’est. Moi, je me dis que puisqu’entre temps je passe par les Etats-Unis, y a une chance sur un milliard pour que le type de la douane à San José me pose la question mais bon. C’est sûrement ma seule chance de sortir mon petit carnet jaune.

Un muffin et un chai latte du célébrissime Starbucks de l’aéroport de Lima plus tard (oui, il est 6h30, mon dîner n’est pas si loin mais mieux vaut tenir que courir…), je monte enfin dans l’avion. Direction Miami à 6 heures de là. J’eus pu en profiter pour dormir me direz-vous. Mais non ! Dormir c’est triché. Du coup, je flotte un peu quand j’arrive à destination. Tellement que quand le douanier me demande dans quel quartier il peut trouver un hôtel pas trop cher à Paris, je lui réponds : « Heu… dans le 15ème ? ». Cela étant dit, ça fait longtemps que j’y ai pas mis les pieds, peut-être que c’est plus très cher ? Bref, je complète ma collection de tampons dans mon passeport (ah oui, parce que, aux Etats-Unis, même quand vous n’y êtes que pour une connexion, vous vous tapez le tampon dans le passeport, le bagage à récupérer, la douane à passer, le bagage à refourguer et les rayons X qui vont bien) et je me mets à faire le pied de grue devant le tapis à bagages. Et j’attends… j’attends… Bon, le côté rassurant c’est que je suis pas toute seule à attendre. En fait, y a un petit problème avec nos bagages qui se sont visiblement égarés sur le tarmac (un jour, faudra que quelqu’un m’explique comment fonctionne un aéroport parce que des bagages qui s’égarent, c’est un truc qui m’échappe). Certains commencent à s’impatienter, faut dire que tout le monde n’a pas la chance d’avoir à nouveau 5 heures d’escale devant soi… Mais tout vient à point à qui sait attendre, mon sac à patates préféré se met à tourner sur le tapis et quelques rayons X plus tard, j’atteins enfin une zone duty free digne de ce nom. J’en profite pour avaler une salade et je me mets en quête d’une prise électrique pour ressusciter mon ordinateur. Me voilà donc à tourner autour de tous les poteaux du terminal, mon adaptateur à la main. Finalement, je trouve que l’aéroport de Miami n’est pas très computer friendly : 4 prises dont 2 qui ne marchent pas et le wifi est payant. Bof. J’arrive quand même à confirmer le transfert de l’aéroport à l’hôtel à San José (oui c’était pour ça que j’avais besoin de l’ordi, pas pour The Big Bang Theory !) et enfin, je remonte dans l’avion. Pour arriver enfin, 3 heures et un sachet de cookies plus tard à San José, Costa Rica, où, tout est bien qui finit bien, mon sac m’a suivie.

Une si belle journée ne pouvait finir qu’en apothéose, le type supposé venir me chercher n’est pas là et devant les supplications des taxis, je finis par abdiquer et laisse un de ces malheureux porter mon sac jusqu’à sa voiture. Il est 21h, j’arrive enfin à l’hôtel après une conversation plus qu’approximative en espagnol avec mon chauffeur (contrairement à l’anglais, il semblerait que quand t’es très fatigué, tu parles un espagnol tout pourri). Mais mes nouveaux colocs de chambrée sont français et eux aussi, en tour du monde alors au lieu de me rouler en boule sous mon drap, c’est reparti pour quelques heures de bavardage jusque l’un d’entre nous s’écroule donnant (enfin !) le signal que j’attends depuis près de 24 heures… c’est l’heure du dodo !

Demain, j’attaque le Costa Rica.

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